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Citations sur Dix petits indiens (16)

Je sortais de ma salle de gym dans le centre et un gros pickup s'est arrêté à ma hauteur. (...) et le gros symbole phallique au volant s'est penché à la portière et m'a crié: 'Retourne dans ton pays!' (...) Et c'est bien le comble de l'ironie, non ? Je riais tellement que le camion était déjà loin quand j'ai repris mon souffle pour lancer : 'Toi le premier!' William et le chauffeur s'exclaffèrent. Deux hommes à la peau noire sensibles à l'humour noir.
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- C'est drôle, non ? dit-il.
- Qu'est-ce qui est drôle ?
- Le fait que nous, des hommes à la peau foncée, nous tuons d'autres hommes à la peau foncée pour que les Blancs demeurent libres.
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- Qu'est-ce que vous êtes ? interrogea le chauffeur. Vous n'êtes pas blanc, votre peau, elle est noire comme la mienne. - Pas autant.
Comme il y avait beaucoup de chauffeurs de taxis musulmans à travers le monde, on avait souvent demandé à William s'il était juif. On le prenait toujours pour ce qu'il n'était pas. Il constituait une ambiguïté ethnique, lui qui se situait quelque part dans la case la plus sombre de la grande boîte de crayons de couleur américaine, encore qu'il soit plutôt beige que marron, plutôt mauve qu'ocre brun.
- Je suis indien, dit-il.
- Indien des Indes ?
- Non, pas indien-bijou-sur-le-front, dit William. Indien-arc-et-flèches. (...) Je suis un Spokane. Nous sommes le Peuple du Saumon.
- (...) Vous ne ressemblez pas aux Indiens que j'ai eu l'occasion de voir.
- Je sais. Les gens me prennent souvent pour un Mexicain aux cheveux longs.
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Notre plaisir n’avait toujours qu’une très légère avance sur notre insatisfaction.
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Elle n'était pas Ulysse et son voyage de huit heures en car ne méritait guère le nom d'odyssée. Mais peut-être qu'Ulysse n'était pas non plus un héros si extraordinaire, songea-t-elle. C'était un drogué et un voleur qui abusait les handicapés. Le géant était peut-être grand et fort, n'empêche qu'il n'avait qu'un oeil. C'est trop facile d'échapper à un monstre privé du sens de la perspective. (...) A y réfléchir, et Corliss y avait souvent réfléchi, le poème épique était avant tout une oeuvre de propagande militaire. Homère avait fait d'un crétin de menteur colonial l'un des personnages littéraires les plus admirés de l'histoire humaine.
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Corliss n’ignorait pas combien les Indiens étaient obsédés par l’authenticité. Colonisés, exterminés, exilés, les Indiens avaient forgé leur identité en interrogeant l’identité des autres Indiens. Remplis de haine de soi et de doutes, ils avaient fait de leurs tribus des sectes nationalistes. Mais peut-on nous reprocher notre folie ? se demandait Corliss. Nous sommes des gens exilés par d’autres exilés, par des puritains, des pèlerins et tous ces autres cinglés de Blancs jetés hors de cette Europe plus cinglée encore. Nous qui étions jadis indigènes en ce pays, nous devons immigrer dans sa culture. Je suis née à moins de deux kilomètres au sud et j’ai grandi à moins de deux kilomètres au nord de l’endroit, au bord de la Spokane River, où le tout premier Indien Spokane a vu le jour, et j’ai parfois l’impression d’être une nomade, aussi je comprends combien Harlan Atwater doit se sentir perdu.
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- Moi, les gens croient que je suis un Noir américain. Ils me parlent tout le temps hip-hop et rap. "Vous êtes de la côte Est ou de la côte Ouest ? ils me demandent, et je leur réponds: Côte d'Ivoire.
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Pour une Indienne, l'université était un sport extrême. Elle méritrait peut-être une médaille d'or pour avoir pris Histoire de l'Amérique et ne pas avoir tué tout le monde durant l'heure et demie où ils avaient couvert cinq siècles d'histoire indienne.
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- Je peux vous poser une question personnelle ?
-Vous pouvez me poser une question humaine, oui.
-Comment êtes-vous devenu S.D.F. ? A vous écouter, on se rend compte que vous êtes un homme intelligent. Je sais que l'intelligence ne garantit rien, mais quand même, qu'est-ce qui est arrivé ?
- Je suis simplement tombé en désamour du monde.
- Oui, je comprends. Moi non plus, je ne suis pas trés sûre de mes relations avec le monde, mais est-ce qu'il y a eu un fait particulier ?
- D'abord, je suis cinglé. Et soigné pour ça. Certes, il y a toutes sortes de cinglés qui se font des millions et des milliards de dollars dans ce pays. Ce Ted Turner, par exemple, est un salaud de timbré vivant dans un cabanon plaqué or. Mais moi, je suis atteint d'une forme de folie spéciale. J'ai un besoin pathologique de respect.
- Je n'ai jamais entendu parler de cette maladie.
- Il est vrai que Jerry Lewis ne présente pas de Téléthon pour les cas de mon genre. Ce qu'il y a, c'est que le respect, j'aurais dû l'obtenir. J'étais professeur d'économie à l'université Dt. Jérôme le Second, ici à Seattle. Une belle institution, dispensant une excellente éducation.
- C'est pour ça que vous êtes intelligent.
_ Connaître l'économie signifie juste qu'on connaît les chiffres. Et nullement qu'on connaît les gens. Quoi qu'il en soit, je détestais mon travail. Je détestais les étudiants. Je détestais mes collègues. Je détestais l'argent. Et j'avais l'impression que personne ne me respectait, vous comprenez ? Je sentais le manque de respect grandir autour de moi. Le manque de respect m'étouffait. Aussi, un jour, je me suis planté au muilieu du campus, en plein milieu, sur la belle herbe verte catholique et romaine, et j'ai commencé à crier. "
Corliss percevait la chaleur qui se dégageait de la folie de cet homme, une chaleur familière et confortable.
"Qu'est-ce que vous criiez ? demanda-t-elle.
- Je criais sans arrêt : " Je veux du respect ! Je veux du respect! " Je l'ai crié toute la journée et toute la nuit. Et personne ne m'a accordé le moindre respect. Je le réclamais directement, et les gens se contentaient de me contourner. De m'éviter. Sans même me regarder. Comme si je n'existais pas. Des centaines de gens sont passés devant moi. Des milliers. Et enfin, au bout de vingt-sept heures, une de mes étudiantes, une jeune fille prénommée Mélissa, une gentille fille qui avait des problèmes avec les chiffres, s'est approchée, m'a serré dans ses bras et a murmuré : " Je vous respecte, professeur Williams, je vous respecte. " Je me suis mis à pleurer. A gros sanglots. Vous savez, ces larmes qui naissent dans les entrailles, qui remontent dans l'estomac, le coeur et les poumons avant de déborder par la bouche. Vous voyez de quelles larmes je veux parler ?
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- Carliss, tu sais ce que ton père pense des poèmes.
- Il s'agit de poèsie, m'man, pas de crack.
- (...) mais qu'est-ce que tu trouveras comme travail avec la poèsie ? (...)
- Peut-être que je travaillerai dans une usine à poèmes.
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