Citations sur Six contre un (35)
- D'abord tu écoutes la musique, c'est par là que ça commence. Tu chopes tous les sons qui passent ! Te limite pas, oublie les codes, les genres, la mode. Ce que tu as envie d'entendre, tu le mets. Respect, frère, et liberté. Laisse-toi imprégner, tu verras, tu auras envie de bouger.
Le collège, des fois, ça ressemble à la guerre.
Je suis deux fois plus lourd qu'eux, j'ai un physique de bulldozer, alors pourquoi je réagis comme un moineau ?
« Je sais bien qu’il faut que je redresse le menton et que je les regarde dans les yeux, que je ne me laisse pas faire. Je sais bien que tout est de ma faute, que je suis une grosse chiffe molle, un gras du bide, un Big Mac, que si j’étais normal, je n’aurais pas de problème. Je n’arrive pas à me défendre. Dès qu’ils me frappent, je rentre la tête dans les épaules et je me protège avec mes bras, je m’enroule sur moi-même, je fais l’escargot. Mais je n’ai pas de coquille. »
"Non, maman, je ne me suis pas battu, ils me sont tombés dessus. A six contre un, je n'avais aucune chance. J'veux plus aller au collège, ça va jamais s'arrêter." (p. 6)
" Peu de personnes imaginent qu'un enfant puisse être un tortionnaire. Un vrai, un dur. A onze, douze, treize, quatorze ans, on n'est pas un criminel!" (p.51)
"Je ne raconte pas la fin. Il n'y a pas de fin. Tout a une suite."(p.93)
- La danse, frère, c'est un cercle que tu traces avec le geste, quelque chose de plein... C'est une histoire que tu racontes, avec un début, un milieu, et une fin...
Je suis un équilibriste mutilé sur une ligne en pointillé, je ne sais pas où aller, je n'ose pas me poser.
Il ne m’apprend pas à danser. Il installe un punching-ball dans un coin du local.
– D’abord, la musique, après, la boxe.
Pendant qu’ils s’entraînent sous les projecteurs, j’enfonce mes poings dans le sac, je tape, je frappe. De plus en plus fort, de plus en plus vrai. Je cogne. Comme une bête, comme un fou, comme si ma vie en dépendait ! Jusqu’à ce que je sente céder les premières résistances, jusqu’à ce que le corps existe, que j’arrête de survivre et que j’accepte de vivre.
– Lâche prise, Ludo, écoute ce qui pulse au fond de toi, ne retiens rien, laisse vibrer… Les sons font exister les choses invisibles. C’est un langage. Écoute l’air qui entre et qui sort, ressens, laisse pénétrer la musique, mais... pas ici !
Il désigne mes oreilles…
– Là.
Il appuie sur mon ventre.
– C’est des tripes que tout part.
Je me fissure, je cède.
Je leur dis pourquoi je n’arrive plus à vivre.