Un homme masqué en habit de soirée qui enjambe les toits de Paris, ainsi est née selon
Robert Desnos "une image classique de l'onirologie parisienne" qui n'a jamais cessé depuis d'inspirer l'imagination populaire collective.
Paru en mars 1911, le premier volume des aventures du génie du mal produit sur le public un véritable électrochoc. le mythe se propage comme une traînée de poudre. le succès est fulgurant.
Au rythme d'un par mois, 32 volumes vont paraître jusqu'en septembre 1913.
Dans ce troisième chapitre, initialement intitulé "l'empreinte",
Fantômas, par une diabolique mise en scène, fait accuser un homme d'un de ses crimes. Arrêté, cet homme est assassiné en prison avant même d'être jugé et son corps disparaît.
Quelque temps plus tard, ses empreintes digitales signent de nouveaux crimes.....
Les deux talentueux auteurs de la prestigieuse série, pierre Souvestre et Marce Allain, travaillaient vite.
La fabrication de chaque volume obéissait à la même technique efficace : tout d'abord une réunion chez
Pierre Souvestre pour choisir le sujet, mettre au point un plan détaillé réparti en chapitres dont ils tiraient au sort la rédaction.
Pour reconnaître leurs contributions respectives, il s'arrangent pour utiliser au début de chaque chapitre l'un l'expression "néanmoins" et l'autre "toutefois".
Afin de donner à leurs personnages une réelle épaisseur humaine, ils conviennent d'emprunter à leurs amis et connaissances leur comportement, leurs goûts et leurs habitudes.
Marcel Allain a fourni les principaux traits de caractère de Fandor, Souvestre ceux de l'inspecteur Juve ainsi que son adresse et la description, souvent répétée, de sa table de travail.
Dégueulasse et Fumier étaient inspirés par deux mécanos du garage où Souvestre déposait sa voiture.
Jean, le valet de Juve était Maurice Gillat, le chauffeur de Souvestre.
Hélène Gurn,
la fille de Fantômas, avait été suggérée par la personnalité d'une certaine Lucienne, compagne de
Marcel Allain avant 1914 et Lady Beltham par Henriette Kitsler, la compagne de
Pierre Souvestre.
Ce troisième opus, "Le mort qui tue" est peut-être, l'un des plus passionnants des titres de la série qui pourtant en compte plusieurs formidables. Il est aujourd'hui l'occasion de redécouvrir ce que l'on appelait au début de "l'autre siècle" la littérature populaire et qui a marqué la fin des heures de gloire du fameux roman feuilleton.