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Citations sur Le bec en l'air (7)

– Et puis, on l’a assez vue, la tour Eiffel !
– On l’a trop vue !... Conservons-la, soit, mais donnons-lui un autre aspect.
– Si on la renversait la tête en bas, les pieds en l’air ?


Utilisation de la tour Eiffel pour 1900

Au risque de faire beaucoup de chagrin à Maurice Barrès, les pouvoirs publics semblent disposés à exécuter une Exposition universelle en l’an 1900.
Je n’apprendrai rien à personne en ajoutant que ces magnifiques joutes de l’industrie internationale tiendront leurs assises dans les quartiers du Champ de Mars, du Trocadéro et des Champs-Élysées.
On ira même jusqu’à démolir – pleurez, mes yeux ! – cette merveille de grâce et d’aménagement qui s’appelle le Palais de l’Industrie.
La question de la suppression de la tour Eiffel fut un instant agitée en haut lieu. (Peut-être même, ce haut lieu n’était-il autre que la propre troisième plate-forme de ladite tour.)
On discuta longtemps, paraît-il.
Finalement, sur la réflexion d’un judicieux esprit que, le conseil de la Légion d’honneur ayant laissé sa rosette à M. Eiffel, on pouvait bien conserver sa tour, on décida de ne point déboulonner encore le métallique édifice.
Apprenant cette résolution, mon ami le Captain Cap sourit dans ses longues moustaches, vida d’un trait le gobelet qui se trouvait à sa portée et dit :
– J’ai une idée !
– Le contraire m’eût étonné, Cap !
– Une idée pour rendre utile cette stupide tour qui fut, en 1889, une utile démonstration industrielle, mais qui est devenue si parfaitement oiseuse.
– Et puis, on l’a assez vue, la tour Eiffel !
– On l’a trop vue !... Conservons-la, soit, mais donnons-lui un autre aspect.
– Si on la renversait la tête en bas, les pieds en l’air ?
– C’est précisément à quoi j’ai pensé. Mais mon idée ne s’arrête pas là.
– Votre idée, Cap, ne saurait point s’arrêter ! Comme le temps, comme l’espace, elle ne connaît point de bornes !
– Merci, mon garçon !... Donc, nous renversons la tour Eiffel et nous la plantons la tête en bas, les pattes en l’air. Puis, nous l’enveloppons d’une couche de magnifique, décorative et parfaitement imperméable céramique.
– Bravo, Cap !... Et puis ?
– Et puis, quand j’ai obtenu un ensemble parfaitement étanche, j’établis des robinets dans le bas et je la remplis d’eau.
– D’eau, Captain ? quelle horreur !
– Oui, d’eau... Bien entendu, avant cette opération, j’ai débarrassé la tour des constructions en bois, et en général de toutes les matières organiques qui corrompraient mon eau. Devinez-vous, maintenant ?
– Je devine ou je crois deviner que vous exposerez à l’admiration des foules un somptueux gobelet quadrangulaire de 300 mètres de haut.
– Un gobelet rempli de quoi ?
– Un gobelet rempli d’eau.
– D’eau... comment ?
– Je comprends !... D’eau ferrugineuse. Ah ! Cap, vous êtes génial !
– Oui, d’eau ferrugineuse et gratuite à la disposition de nos contemporains anémiés. Au bout de quelques années, toute cette masse de fer, dissoute peu à peu dans l’eau des pluies, aura passé dans l’organisme des Parisiens, leur communiquant vigueur et santé...
– Si, au lieu d’eau, nous mettions du gin, Cap, du bon vieux gin ?
Le Captain me répondit sévèrement :
– Le goût du gin ne va pas avec le goût du fer.
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A un moment prêté...
(Ordinairement, on dit à un moment donné, mais je ne veux rien accepter en une aussi pénible circonstance. Je rendrai ce moment dès que j'aurai un peu de temps devant moi.)
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Et ce fut une légion hurlante d’indignation, écumante de fureur !
– Sale Prussien ! criaient les uns.
– Cochon d’Italien ! vociféraient les autres, pas mieux renseignés.
Des cris, la foule ne tarda point à passer aux projectiles.
Quelques cailloux, que je n’hésite pas à attribuer à la malveillance, brisèrent les vitres et même les litres, et en général tous les objets en verre étalés à la vitrine.
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Il commença par gratter la peinture de la trompeuse enseigne.
Il gratta l’A, il gratta l’U, il gratta l’X, il gratta le V, il gratta...
Non, il allait se mettre à gratter l’I, quand midi vint à sonner.
C’est une vieille coutume administrative chez ce peintre d’aller déjeuner chaque fois que sonne midi.
Il fit ce jour-là comme il faisait tous les jours, et, lâchant là son ouvrage, se dirigea vers un petit restaurant du quartier.
Machinalement, un passant qui passait par là, comme l’indique son nom, leva les yeux vers l’enseigne abandonnée et lut, non sans stupeur, ces mots :

Ignobles Français
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Voyant s’approcher le printemps, M. Pivre, négociant en Vins et Spiritueux, résolut de faire repeindre la façade de son magasin.
M. Pivre, disons-le tout de suite, est un bonhomme peu intéressant.
Il appartient à la catégorie de ces méprisables individus qui vendent, sous la fallacieuse dénomination de vin, un mélange d’eau de Seine, d’alcool amylique, de bitartrate de soude et de fuchsine.
M. Pivre, au lieu de mettre sa boutique sous le patronage d’un Borgia quelconque, avait eu le toupet de prendre cette enseigne :

Aux vignobles français
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Le chien est le type de l'animal larbin, sans fierté, sans dignité, sans personnalité.
[...]
Le chien est un pitre qui fait le jacque pendant des heures, pour avoir du susucre. C'est un lâche qui étranglerait un bébé sur le moindre signe de sa fripouille de patron.
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Mon nouvel appartement se trouvant un peu loin de la Bibliothèque nationale, où m'appelle la journalière documentation de mes chroniques si substantielles, j'ai dû me résoudre à acheter un Larousse, un de ces braves Larousse qui donnent au plus induré des crétins les airs malins de l'omniscient.
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