Citations sur Vivre à l'endroit (52)
L’amour, bien sûr ! Malheureusement, ce mot abstrait ne semait en moi que de la confusion. L’amour, je l’avais vu en action. Mes parents y avaient joué. Ma mère y avait cru. Le dernier acte de la pièce l’avait effacée du tableau, comme si elle n’avait jamais existé.
Je ne la veux ni trop sexy ni trop évidemment belle. Il faut quelqu’un qui respire le mystère, pas une bimbo. Petit à petit, à travers les échanges de mails, mais aussi grâce à cette photo, elle doit prendre l’ascendant sur lui, le mener en bateau, réduire à néant ses repères pour s’introduire jusque dans ses failles, sans qu’il se doute de quoi que ce soit. De toute façon, elle lui sera toujours inaccessible.
Je ne la veux ni trop sexy ni trop évidemment belle. Il faut quelqu’un qui respire le mystère, pas une bimbo. Petit à petit, à travers les échanges de mails, mais aussi grâce à cette photo, elle doit prendre l’ascendant sur lui, le mener en bateau, réduire à néant ses repères pour s’introduire jusque dans ses failles, sans qu’il se doute de quoi que ce soit. De toute façon, elle lui sera toujours inaccessible. C’est ça qui est drôle.
Marcher est pourtant, comme me le répétait inlassablement mon père, signe d’ouverture sur le monde, sur les autres. Quand nous avions la chance d’avoir droit à son illustre compagnie, entre deux tournées à l’étranger, il adorait nous emmener marcher.
Je déteste l’avion, ce petit espace clos, là-haut, dans le ciel. On y est livré corps et âme à quelqu’un d’autre, qui décide de votre sort. Et au bout de quelques heures beaucoup trop longues, hop, l’avion vous expulse dans un monde où vos repères n’existent plus.
Le fait d’avoir eu des filles lui a octroyé le droit de les dépecer à sa guise, pour combler le manque d’amour reçu. De sa mère. De son mari qui l’a humiliée pendant des années. Il faut bien avoir quelqu’un sous la main à qui faire payer.
D’année en année, j’ai vu se dessiner les contours d’une mère imprévisible, aux humeurs changeantes, avec qui toute interaction pouvait tourner en déflagration en un quart de seconde. Une mère fêlée. Peut-être pas cliniquement folle. Mais quand même.
MENTIR, ça s’apprend, ça se peaufine.
En réalité, j’ai bien envie de prendre ma revanche sur tous ces gens qui m’ont lentement reléguée à une place insignifiante, que ce soit mes parents ou Olivier. Ainsi, derrière la volonté consciente de faire reconnaître mon talent, je sens émerger une autre figure, plus héroïque, plus chevaleresque, sous les traits d’une Poppy, certes pleine de charme, mais aussi redoutablement animée d’un désir de vengeance digne du comte
Cette joie féroce, il va falloir la contenir, la masquer, à toute heure du jour et de la nuit. Faire comme si je n’avais rien entendu, comme si cela ne me concernait pas, alors que mon cœur est envahi d’une allégresse et d’une fierté qui me coupent le souffle.
« Ce n’est pas possible, je me répète, ce n’est pas mon livre. Ce n’est pas possible… »