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Citations sur Soit dit en passant (50)

La souris est tombée malade. C'était une urgence et Soon-Yi et moi avons été forcés d'emmener l'animal (de notre fille) aux services vétérinaires d'urgence à minuit. Les gens s'y bousculaient avec des chiens et des chats blessés et moi, je me suis retrouvé là avec une souris asthmatique. Soon-Yi m'a soutenu, mais sachez que vous ne connaissez rien à la vie si vous n'avez pas fait l'expérience de poireauter dans une salle d'attente avec un rongeur à 2 heures du matin à côté d'un homme dont le perroquet éternue sans arrêt.
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J'ai donc environ quinze ans, de multiples rêves dans la tête, je suis en échec scolaire, et comme mes hormones atteignent une masse critique, j'entame ma vie amoureuse, ou bien, comme on aurait pu songer à l'appeler, je me lance dans le Théâtre de l'Absurde.
Balloté par un océan de testostérone, je suis à la recherche d'une expérience sexuelle, mais plus précisément je voudrais rencontrer une fille qui allie la sensualité de Rita Hayworth, le dévouement sans faille de June Allyson et la verve sarcastique d'Eve Arden. Difficile de trouver pareille combinaison sur Terre et, sans doute plus qu'ailleurs encore, parmi les beautés locales de quinze ans pour qui un rendez-vous galant signifiait aller au cinéma, boire un soda, sortir leur clé de leur sac six rues avant d'arriver chez elles pour être sûres qu'elles seraient prêtes à ouvrir la porte et disparaître dans l'appartement avant que vous ayez eu la moindre chance de les embrasser.
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... à onze ans, j'avais pris l'habitude de me rendre en métro dans ma ville adorée de l'autre côté du fleuve, et de dépenser tout mon argent de poche à m'offrir des excursions d'une journée à Manhattan.... Je ne parvenais jamais à obtenir d'une fille qu'elle se joigne à moi, mais mon ami Andrew m'accompagnait parfois... nos deux rêveurs en culottes courtes débarquaient périodiquement à Times Square, se baladaient dans le quartier, se choisissaient un film, mangeaient chez Roth ou chez McGinnis et faisaient la tournée de la ville jusqu'à épuisement de leurs réserves d'argent. J'adorais me promener sur Park Avenue et sur la Cinquième Avenue et déambuler dans Central Park. C'était le Manhattan des films de Hollywood dans lequel je m'échappais tout au long de mon adolescence.
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Il y a une femme à qui j'ai demandé de m'épouser, elle s'appelle Soon-Yi, et par bonheur, elle a accepté, mais cette histoire-là viendra plus tard et elle en recèle une autre. Soit dit entre parenthèse, j'espère que ce n'est pas la raison pour laquelle vous avez acheté ce livre.
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Bergman m'invita sur son île deux ou trois fois, mais je m'arrangeai toujours pour éviter d'y aller. Je vénérais l'homme en tant qu'artiste, mais qui a envie de prendre un petit avion pour rejoindre une île possédée par les Russes, déserte à l'exception de moutons, et se faire servir un yaourt pour tout déjeuner ? Ma ferveur ne va pas jusque là.
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Oui, cette voiture était, comme le craignent toutes les mères de toutes les filles, une chambre d'hôtel sur roues, mais chaque fois que je commençais à peloter ma victime, une torche électrique apparaissait au carreau et un agent me faisait signe de poursuivre mon chemin. De nombreux conducteurs me criaient dessus, et quand un jour je heurtai de plein fouet une voiture sur Atlantic Avenue, un monstre en furie qui travaillait comme garde du corps et chauffeur d'un patron de la Mafia se rua sur ma portière et j'eus soudain des visions de moi-même couché dans mon cercueil lors d'une veillée funèbre à la lueur de bougies.... Si une foule n'était pas intervenue, j'aurais sans doute fini en petits morceaux dans trente-sept bocaux à conserves. Et pourtant je continuais à conduire parce que tous les gens que je connaissais semblaient capables de se débrouiller avec une voiture, alors pourquoi pas moi ? En fait je n'en fus jamais capable... et j'y ai renoncé pour le restant de mes jours.
Quand je revendis la Plymouth, j'eus l'impression qu'on venait de me retirer une tumeur.
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"C'est quoi cette musique ? demandai-je.
_ Un concert en France.
_ Et ça ?
_ Sidney Bechet.
_ Et ça ?
_ Un saxophoniste soprano à La Nouvelle-Orléans."
C'était la première fois que j'entendais du jazz de La Nouvelle-Orléans. Pourquoi cela produisit en moi un tel déclic, je ne le saurai jamais. Moi, un Juif de Brooklyn, jamais sorti de New York, avec des goûts plutôt cosmopolites, qui appréciait particulièrement Gershwin, Porter, Kern, les compositeurs populaires les plus sophistiqués, et eux, des Afro-Américains du Sud profond, avec lesquels je n'avais rien de commun et qui devinrent rapidement pour moi une véritable passion : en un rien de temps, en plus d'être un comique en herbe, un magicien en herbe, un joueur de baseball en herbe, je devins un musicien de jazz afro-américain en herbe, je m'achetai un saxophone soprano et j'appris à en jouer, je m'achetai une clarinette et j'appris à en jouer. J'engrangeai des disques, des livres sur la naissance du jazz et la vie de Louis Armstrong...
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Ma mère me battait chaque jour au moins une fois. Les châtiments corporels étaient de rigueur à l'époque, bien que mon père n'y ait eu recours qu'une seule fois, le jour où je lui dis d'aller se faire foutre et où il marqua son mécontentement en m'envoyant une douce claque qui me donna une vue imprenable sur l'aurore boréale. Ma mère, elle, me tapait dessus tous les jours, suivant la vieille blague de Sam Levenson : "Je ne sais peut-être pas ce que tu as fait pour mériter ça, mais toi tu le sais."
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Nous possédons la plus belle, charmante et parfaite maison dont on puisse rêver, construite il y a plus de cent vingt-cinq ans avec plein de finitions originales, de nombreuses cheminées et un joli jardin. Tous les matins, je descends les escaliers à pas lourds... j'ouvre les volets du rez-de-chaussée, et New York est là dans toute sa vitalité de music-hall. Avec un peu de chance, il fait gris et brumeux, et dans ma tête défile la bande-son de Scène de la rue, composée par Alfred Newman, alors je me dis que je suis effectivement le propriétaire d'une petite parcelle de cette île de légende. Et là, je pense aux taxes foncières et mon arthrose se rappelle à mon bon souvenir.
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...je compris soudain que j'étais de fait un débile mental et que si je voulais vraiment embrasser un jour cette bouche vierge de rouge à lèvres ou même obtenir un second rendez-vous, j'allais absolument devoir me plonger dans des lectures plus sérieuses qu'En quatrième vitesse. Impossible de m'en sortir en me contentant de ressasser des anecdotes sur Lucky Luciano ou Rube Waddell. Il allait falloir me lancer dans Balzac, Tolstoï et George Eliot si je voulais entamer un vrai dialogue et éviter de devoir ramener chez elle la demoiselle qui prétendait soudain être victime d'un accès de fièvre jaune.
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