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Claude Durand (Traducteur)Carmen Durand (Traducteur)
EAN : 9782253053545
416 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.82/5   383 notes
Résumé :
Isabel Allende renoue avec sa jubilation de "raconteuse" qu'on avait vue à l’œuvre dans son premier roman, La Maison aux esprits. (...) Eva, c'est l'énergie de vivre faite femme. Comédie, tragédie, l'univers d'Eva est un théâtre cocasse et cruel peuplé de paumés, de vieux fous, de mères maquerelles, de guérilleros, de généraux sentimentaux (...). Superbe roman provocant et baroque. Isabel Allende est une de ces rares bienfaitrices qui joignent un humour d'enfer à un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Les romancier(ères) aiment écrire sur l'art de raconter des histoires.

En donnant vie à des personnages qui possèdent ce don, il y a peut-être inconsciemment un désir de reconnaissance ou tout simplement l'envie de partager avec le lecteur les "coulisses" de ce processus créatif très exigeant.

Isabel Allende est une conteuse hors pair et elle s'est souvent servi de son histoire personnelle pour faire connaître son pays.
Elle transporte un énorme sac à dos rempli d'expériences personnelles qui alimentent son oeuvre littéraire.

Comme dans d'autres de ses romans, le lieu exact où l'histoire se déroule, n'est pas abordé en toutes lettres, mais en « écoutant » les indices et en effectuant quelques recherches, le lecteur curieux se retrouve dans son Chili natal.

Comme à chaque fois, ses romans reposent sur une langue tenue qui nous cueille et ne nous lâche plus.
Isabel Allende écrit des récits qui engendrent d'autre récits où la culture et la politique tiennent une grande place. Un goût certain pour la rencontre et le reportage, la positionnent au croisement du journalisme et de la littérature.

Journaliste engagée et militante pour le droit des femmes, dans Eva Luna la femme occupe encore le devant de la scène.
La romancière va chercher dans ses propres souvenirs la trame pour faire revivre l'histoire des guérilleros qui ont mis le pays à feu et à sang, lors de la lutte pour la libération.

Elle fait un parallèle entre la libération du pays et celle des femmes.

C'est bien écrit, les personnages gagnent en épaisseur au fil de leurs aventures, de leurs batailles et de leurs déconvenues.
Allende les malmène, les jette à terre, pour ensuite les aider à se relever et finalement accomplir leur destin.
Leurs parcours étonnants seraient dignes d'un excellent scénario des "novelas", et on se surprend à vouloir les retrouver dans d'autres épisodes.


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Malgré la truculence de l'écriture, le foisonnement des détails, l'exotisme du monde dans lequel gravitent Eva Luna et les personnes de sa vie, je n'ai pas réussi à rester captivée par le récit. Trop de rencontres et de personnages et pas assez d'intrigue? Sans doute...
Eva Luna est une petite fille très vite orpheline, ballottée d'un adulte à l'autre au gré des événements. A chaque fois, c'est une nouvelle rencontre, un nouvel univers, et un nouvel apprentissage de la vie, passant ses premières années dans la maison d'un homme qui embaume des cadavres, puis auprès d'une marraine un brin vénale perdant la boule, avant d'être recueillie par une proxénète et son amie transgenre et enfin, devant s'enfuir, élevée comme dame de compagnie auprès d'un couple de commerçants turcs. On se croirait parfois dans un film d'Almodovar, d'ailleurs elle l'a peut-être inspiré!
C'est toute une fresque d'un pays qui n'est pas nommé mais qui ressemble bien au Chili, ses immigrants, sa pègre et son instabilité politique entremêlé aux récits plus personnels des personnages incroyables qui traversent le roman.
Comme je l'ai dit, malgré l'écriture, je n'ai pas été suffisamment happée par le récit pour vraiment apprécier ma lecture, lui reprochant sans doute ce qui en fait sa force pour d'autres lecteurs. Pas le bon moment peut-être!


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Et voilà donc le petit troisième. J'ai donc lu ce mois "Eva Luna" de Isabel Allende. Première remarque : je l'ai mal lu ; par morceaux, sans véritable suivi, surtout au milieu, parfois quelque peu gris. de nouveau, chouette roman, mais qui ne peut atteindre "La maison aux esprits" et donc mes remarques devraient rejoindre "D'amour et d'ombre". Quelques mots sur l'histoire... Et puis non, je vais me laisser aller à la fainéantise de recopier la quatrième de couverture qui «excite» plus à la lecture qu'elle ne résume.
«Elle s'appelle Eva, qui veut dire vie, sa mère ayant voulu qu'elle y morde à belles dents ; Eva Luna, parce qu'elle fut conçue par un Indien de la tribu des Fils de la Lune piqué par un aspic, que sa mère arracha à l'agonie en lui faisant l'amour.» (Scène qui fait penser à la création du Garp d'Irving.) «Petite bonniche rebelle et émerveillée, écoutant aux portes et abreuvée de feuilletons radiophoniques, elle a le don d'inventer des histoires rocambolesques, improbables, renversantes, drôles et dramatiques comme la vie même, ce qui lui vaudra plus tard de sortir de la misère, de la servitude et de l'anonymat.
«Entre-temps, son destin aura croisé celui de dizaines de personnages plus hauts en couleur les uns que les autres -sa marraine, qui donnera le jour à un monstre à deux têtes, l'une blanche et l'autre noire ; grand-mère Elvira, qui couche dans son cercueil et sera sauvée par cette arche de fortune lors d'une inondation catastrophique ; la Madame, puissante maquerelle de la capitale, et Mimi, travesti promu star de la télévision nationale ; Huberto Naranjo, gosse de la rue qui grandira dans les maquis de la guérilla ; oncle Rupert et tante Burgel, aubergistes et fabricants de pendules à coucous dans un village danubien au coeur des montagnes tropicales ; leurs filles dodues à ravir et voluptueuses à souhait ; et un dictateur, un tortionnaire au gardénia à la boutonnière, un commerçant moyen-oriental au coeur tendre et aux caresses savantes, sa femme Zulema, vaincue par la fatigue de vivre, un gros journaliste sagace et épicurien, un ministre déféquant sur une chaise percée tendue de velours épiscopal...-, sans oublier Rolf en qui Eva reconnaîtra l'homme de sa vie, puisqu'à en vivre une, il faut bien concevoir que certaines histoires finissent bien.»
À noter qu'un des ressorts principaux de la narration consiste à raconter en parallèle (non systématique) la vie d'Eva et de Rolf, le lecteur se demandant : «Mais quand vont-ils bien pouvoir se rencontrer ?» L'énumération ci-dessus est quelque peu décevante dans la mesure où certains personnages y sont bien croqués du fait de leur brève apparition, tandis que d'autres, plus nuancés, se voient réduits à une caricature alors qu'ils apparaissent plus riches. Je pense notamment au marchand turc Riad Halabi et à son bec de lièvre, qui recueillera Eva.
Par ailleurs, si la dictature se trouve toujours là bien présente en arrière-plan, mais moins que dans le livre précédent, apparaît de nouveau une figure de militaire ambivalent, le général Tolomeo Rodriguez, qui tente de séduire Eva dans un restaurant chic (Eva à qui il plaît, mais auquel elle ne désirera pas céder), qui utilisera les persuasions de l'appareil de la dictature pour la contraindre, et qui l'avertira du danger que court le commandant Rogelio (Huberto Naranjo), lui proposant même de la faire incorporer dans l'armée. Voici comment se déroule leur dernier entretien, tout à la fin du livre (p.414) :

- Je me suis trompé sur vous, Eva. Pendant des mois, à bout de patience, j'ai espéré votre appel, mais je suis quelqu'un de très orgueilleux, et je tiens toujours parole. Je vous avais dit que je n'exercerais aucune pression sur vous, et je ne l'ai pas fait. Mais, aujourd'hui, je m'en mords les doigts.
- Vous faites allusion à Rolf Carlé ?
- Je suppose que c'est quelque chose qui ne durera pas ?
- Et moi, j'espère bien que c'est pour toujours.
- Rien n'est pour toujours, ma fille. Sauf la mort.
- J'essaie aussi de vivre la vie comme j'aimerais qu'elle soit... comme un roman.
- Vous ne me laissez donc aucun espoir ?
- Je crains bien que non. Ce qui ne m'empêche pas de vous dire merci pour votre galanterie, général Rodriguez.
Et, me haussant sur la pointe des pieds pour arriver au niveau de son visage martial, je lui plaquai un rapide baiser sur la joue.
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Lecture initiée grâce à mon amie italienne, qui me l'a prêtée; on peut dire que l'immersion qu'Eva Luna m'a procurée a fait table rase de mes appréhensions.

En effet, le début est assez déroutant sur plusieurs points: les 100 premières pages environ se concentrent sur la mère d'Eva, Consuelo. le changement de personnage après cette longue introduction demande une certaine gymnastique des esprits. Mais ce n'est que pour rajouter de la profondeur au personnage d'Eva, et l'on vient à se demander plus tard: à quoi tiendraient la vie et les mystères d'Eva sans passer par ceux de sa mère ?

Un autre point m'ayant perturbée au départ était l'absence d'action dans les 200 premières pages, de ce fait, j'ai mis trois jours à me démener dans ce bourbier de quotidien, oscillant entre l'émerveillement de la découverte et des jolies images projetées dans ma tête et l'ennui de faire du surplace à n'en plus finir.

Une fois passée cette épreuve harassante mais nécessaire à la profondeur d'Eva, dès sa rencontre avec Huberto Naranjo, le mouvement se fait, les sables mouvants s'effacent et nous voilà pris dans une vie mouvementée où la routine n'existera presque plus. Ses rencontres et ses relations, hautes en couleurs et pleines d'humanité, nous émeuvent au delà du raisonnable.

Et j'ajouterais que c'est là un des talent de l'auteure que de retranscrire les ambiances et les sentiments de manière très vivante. On en vient à se demander par quelle magie l'auteur arrive à faire cohabiter ses personnages sur le même plan d'existence. ^^

Au final les seuls points m'ayant fait grimacer sont les quelques longueurs préliminaires et surtout l'histoire d'amour finale, qui même si elle clôt ce spectacle avec bonheur, me paraît trop surfaite. J'aurais aimé voir plus du cheminement émotionnel qui conduit Eva à Rolf et c'est bien dommage.

Mais bon ce ne sont que de menus détails comparés au bonheur et à l'émerveillement en face duquel nous place Isabel Allende. Je recommande vivement aux lecteurs voulant se faire une escapade littéraire en Amérique latine. ;-)
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Au fil des presque quatre cent pages de ce récit haletant, on suit les mille et une péripéties de la vie d'Eva Luna, la narratrice. Cette fillette, qui deviendra une femme accomplie, est issue de l'union improbable d'un amérindien mourant, victime d'une morsure de serpent mortelle, et d'une spécialiste de la conservation des morts qui réussit à le sauver de la mort en s'unissant à lui. Un destin marqué dès le départ au coin de l'étrange, ce que le reste de l'histoire viendra confirmer haut la main. Dans un pays tropical latino-américain où coule la manne pétrolière, notre héroïne va se trouver ballottée au gré de multiples rencontres et d'une histoire politique furieusement tourmentée. Pendant qu'elle se débat pour se construire et trouver l'amour au milieu de multiples tourments, à l'autre bout de la planète naît Rolf Carlé, le fils d'un maître d'école plus habile au maniement de la férule qu'à la pédagogie, dont le destin n'a rien à lui envier. On espère très vite que ces deux êtres vont finir par se rencontrer, mais il faudra attendre le bon vouloir de l'auteure pour conclure cette romance tropicale, aux allures de roman-photo et pourtant terriblement attachante. le talent de conteuse d'Isabel Allende, joint à une imagination débordante, emporte l'adhésion, nous entraînant dans une frénésie d'événements, tous aussi improbables les uns que les autres mais pourtant marqués du sceau d'une réalité immédiatement perceptible, celle des folles années de la seconde moitié du vingtième siècle.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je ne porte ni crochets ni écailles d'ophidien, du moins rien qui ne soit visible à l'œil nu. Les conditions un peu bizarres qui entourèrent ma conception ont eu des conséquences plutôt bénéfiques : elles m'ont doté d'une santé inaltérable et de ce tempérament frondeur qui tarda quelque peu à se manifester mais qui finalement, me épargna la vie d'humiliations à laquelle j'étais sans doute destinée. De mon père, j'héritais le sang à toute épreuve, car cet Indien avait du être d'une constitution peu commune pour tenir tête autant de jours au venin du serpent et en pleine agonie, donner du plaisir à une femme. De tout le reste, je suis redevable à ma mère.
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Je me répétai que tant que nous pourrions tenir notre langue, c’était comme si rien ne s’était passé, ce qu’on ne nomme pas n’a pas d’existence, le silence se charge d’estomper jusqu’à le faire disparaître.
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Elle sema dans mon esprit l'idée que la réalité n'est pas seulement telle qu'on la perçoit en surface, mais qu'elle a également une dimension magique, et que s'il nous en prend la fantaisie, il vous est tout à fait loisible de l'accaparer, et de la colorier afin que votre passage ici-bas ne soit plus aussi terne.
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...Ou peut-être bien qu'il n'en a pas été ainsi. Peut-être avions-nous eu la chance de tomber sur un amour exceptionnel et n'ai-je pas eu besoin de l'inventer de toutes pièces ; partant du principe qu'on peut modeler la réalité sur ses propres désirs, peut-être me suis-je bornée à le parer des plus beaux atours pour en faire perdurer le souvenir.
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Ma mère […] Elle se mettait à parler du passé ou à raconter ses histoires, et la pièce s’emplissait alors de lumière, les murs disparaissaient pour laisser place à des paysages incroyables, des palais bourrés d’objets jamais vus, de lointaines contrées sorties de son imagination
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Videos de Isabel Allende (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isabel Allende
Film documentaire sur Isabel Allende - 2007 - en espagnol avec des sous-titres en anglais
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