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Citations sur Les vrais hommes sont féministes (12)

Nous faire gober l'idée d'une prostitution heureuse, épanouie, est une insulte à notre intelligence. Il nous faudrait accepter de sacrifier certaines d'entre nous, moins chanceuses, pour que les bites en folie trouvent un exutoire ? Le proxénétisme ne s'aménage pas, ne se négocie pas. Il n'est acceptable en rien. vous aussi, les mecs, ça vous concerne. Vous êtes en première ligne. vous n'êtes pas tous des putards. Mais de la même manière que chaque femme prostituée est une partie de moi, chaque putard et une partie de vous. Ça devrait suffire à vous donner envie d'en finir avec cet échange qui n'en n'est pas un. Qui est une violence. Qui est un viol.
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Prétendre déconstruire les normes de genre sans commencer par contester la hiérarchie des sexes et les rapports sociaux de classe équivaut à poser un pansement sans désinfection préalable. On aura un beau sparadrap, et dessous, une plaie toujours aussi purulente.
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La GPA est un cas d'école. Un pur produit de l'idéologie dominante. Une vision de la grossesse par ceux qui ne la vivent pas, réduite à ses aspects mécaniques par un androcentrisme qui réduit l'utérus a une enveloppe et la mère au support temporaire d'un mécanisme qui la dépasse. Rappelons que le féminin a été tenu si longtemps pour quantité négligeable que le clitoris n'est apparu que très récemment dans les planches anatomiques des étudiants en médecine. Ça donne une idée de la cécité ambiante. Une telle invisibilité des femmes n'a pas permis de penser la complexité de l'enfantement. Or, ni le désespoir compréhensible des couples stériles ni le rêve tout aussi compréhensible d'une famille à soi ne justifient pareil instrumentalisation.
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Quelques fusillés pour l'exemple suffisent à mater toute rébellion, toutes les armées du monde le savent. Pour les femmes l'intimidation est d'autant plus efficace qu'elles n'ont aucune chance de prévoir d'où viendra le coup. Quelques hommes passant à l'acte suffisent pour préserver les intérêts de tous les autres. "Pas tous les hommes" n'est pas un argument.
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5. « Dynamitez le patriarcat de l'intérieur, jouez les agents infiltrés. Ça ne peut venir que de vous, et le système n'y survivra pas. Le patriarcat est cohérent : la parole masculine, parole de dominant, pèse davantage. Elle sera plus entendue et respectée qu'une voix féminine, une fois démonétisée par le poids de l'idéologie ambiante. Parlez en tant qu'homme. En tant que mec. En tant que féministe sévèrement burné. Qui tient debout tout seul. Qui n'a pas besoin du machisme pour se sentir viril. Pas besoin de mépriser pour se sentir respecté. Pas besoin d'écraser pour se sentir exister.
Chaque fois que devant vous se produiront, que vous entendrez, des blagues misogynes, des anecdotes d'exploits sexuels, des bigarderies et autres propos de ce supposé second degré qui sert de paravent à la bonne vieille gauloiserie, si souvent nauséabonde, ne soyez ni dupes ni complices. Ne marchez pas dans la combine. Inscrivez-vous en faux. Faites-en une affaire personnelle. Défiez les auteurs. Que ceux qui s'attendent à votre assentiment tacite ne le trouvent plus. Qu'ils ne se sentent pas confortés, mais qu'au contraire ils se sentent mal à l'aise. Qu'ils perdent leur statut. Qu'ils passent pour des pauvres types. Ça s'appelle la dissuasion. » (pp. 253-254)
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2. « Entre huit et quatorze ans, les filles perdent trente pour cent de leur confiance en elles. Comment ça se calcule ? Boulot de sociologue. Ils ont leurs outils, leurs enquêtes, tirent leurs conclusions. Constatent que cette confiance en soi qui facilite la vie se fait la malle aux abords de l'adolescence. Opération d'envergure. Clips, vidéos, films, chansons, romans, reportages, feuilletons, pubs, magazines, réseaux sociaux, tout un kaléidoscope met en scène la déconfiture des filles. Pilonne leur ego. Les jauge, les juge. Trop grande, trop petite, trop maigre, trop grosse, trop frisée, trop raide, trop mate, trop pâle, trop foncée, trop typée, trop blafarde, trop musclée, trop molle, trop allumeuse, trop coincée, trop nue, trop habillée, trop ceci, pas assez cela. Un idéal appelé féminité, aussi inaccessible que le pied de l'arc-en-ciel, recule au rythme des efforts pour l'atteindre et des frustrations de ne pas y parvenir. L'appétit de vivre s'y heurte comme un insecte à une vitre. De quoi refroidir les enthousiasmes les plus tenaces. De quoi ébranler les personnalités les plus solides. » (pp. 113-114)
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Le stock illimité de blagues de putes dont disposent les humoristes franchouillards fait partie de l'arsenal de déculpabilisation masculine. Plus on rit, moins c'est grave, pas vrai ?
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On passe de l'abus à l'effacement quand des films, qui ne racontent que des histoires de mecs écrites par des mecs pour des mecs, sont présentées comme emblématiques de « toute une génération », de « la jeunesse » ou comme la critique de « la société ». Non les gars, c'est seulement le récit de votre nombril. Même si je ne suis pas sûre que ce soit de cette partie du corps que traite votre interminable saga.
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Il faut changer le paradigme. Remplacer la compétition par la coopération. L'économie linéaire par l'économie circulaire. Le pillage par la remise en circuit. La loi du plus fort par le respect du vivant. Le vertical par l'horizontal. Le gagnant par le solidaire. La hiérarchie par l'égalité, la vraie, celle qui accorde la même valeur à tout.e être humain.e. Tout.e.
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4. « Démonstration en quatre étapes prestidigitatrices :
"Paul bat Julie." Constat. Verbe actif. On sait qui fait quoi.
"Julie est battue par Paul." Même sens apparent, mais passage à la forme passive. Julie remplace Paul comme sujet du verbe. Et donc de l'action.
"Julie est battue." Disparition de Paul. Julie est seule. L'attention se concentre sur elle.
"Julie est une femme battue." Julie est désormais réduite à son état de victime. Elle est battue, c'est son identité.

Quatre phrases se succèdent pour faire disparaître Paul. Et ainsi la question des hommes violents devient celle des femmes battues. L'attention médiatique se focalise sur elles, elles seules, dans d'innombrables articles et reportages répétant les mêmes questions, sans pour autant chercher à y répondre. Comment en est-elle arrivée là ? Pourquoi ne part-elle pas ? Pourquoi ne porte-t-elle pas plainte ? Il s'agit de rester dans l'éternel mystère féminin. Cette Julie est bizarre, quand même. Elle en prend plein la gueule et ne dit rien ? Elle a l'air d'accepter son sort. Mais peut-être aime-t-elle ça, allez savoir les femmes... C'est comme ça depuis que le monde est monde ! Elles doivent y trouver leur compte d'une manière ou d'une autre.
Et Paul ? Pourquoi frappe-t-il ? Pourquoi recommence-t-il ? Pourquoi nie-t-il ? La question n'est pas posée. » (pp. 204-205)
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