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Citations sur Madame Hayat (434)

J’étais toujours moi, mais dans une nouvelle peau, en proie à de nouveaux sentiments, plus complexes et chaotiques que les anciens. Ceux-ci étaient toujours là, part morte au fond de moi, présents mais morts. En dehors de ce qu’il me restait du passé, je n’avais plus aucun rapport avec moi-même. Je songeais à la confiance que j’éprouvais autrefois, aux émotions qu’alors elle nourrissait, émotions clairsemées, discrètes, inoffensives, comme de petites fleurs des champs, et à présent desséchées, piétinées, égarées au milieu d’émotions neuves qui, elles, me lacéraient l’âme et y laissaient de profonds sillons, et c’était avec étonnement, avec admiration même, à vrai dire avec incrédulité, que je me souvenais de mes sentiments passés, « étais-je vraiment cet homme-là ? » pensais-je, et je n’en revenais pas.
(p. 198)
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Mais on n’apprend pas grand-chose sur l’existence, dans les familles heureuses, je le sais à présent, c’est le malheur qui nous enseigne la vie.
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Je n’arrivais à concevoir ni les actes des hommes ni le silence de la société, je ne pouvais plus vraiment comprendre les vivants. Cela me déprimait parfois jusqu’à en tomber malade. Alors j’allais à la bibliothèque lire des romans. (…) À chaque livre je changeais d’époque, de lieu, et plus important encore, d’identité, et, me défaisant d’un insoutenable sentiment de captivité, j’accédais à une liberté à laquelle personne ne pouvait imposer de frontières.

(p. 211)
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J’ignorais alors qu’entrer dans la vie de quelqu’un, c’était comme pénétrer dans un labyrinthe souterrain, un lieu hanté de magie dont on ne pouvait sortir identique à la personne qu’on était avant de s’y engouffrer.

(p. 60)
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Mümtaz et ses amis ont fondé une nouvelle revue.Je révise certains textes, j'en écris aussi, anonymement.Plus le temps passe, plus je prends de plaisir à écrire.
C'est comme si j'avais découvert une sorte d'escalier qui court du ciel aux entrailles de la terre. J'essaie de comprendre les mystères de cet escalier.Écrire me donne la sensation de posséder une force capable de réinventer le temps et l'espace, l'impression d'être doué d'une liberté infinie.Pour la première fois de ma vie, j'entrevois l'existence d'un univers dont je pose moi-même les conditions et les règles.

( p.266)
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Des gens s'immolaient en pleine rue pour protester contre la famine, des pères de famille ruinés se suicidaient avec femmes et enfants en ingérant du cyanure, chaque jour, n'importe où des femmes émancipées étaient assassinées par des hommes aux mœurs primitives, des enfants affamés mendiaient dans les rues, les jeunes fuyaient le pays, des maisons étaient perquisitionnées à l'aube, la police arrêtait les opposants, les usines fermaient, des ouvriers étaient jetés à la rue sans même récupérer un centime au passage, et tout cela était recouvert par la chape de plomb d'un terrifiant silence.
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Le « moment présent », ce noyau du temps qui passe, s’affranchissait du passé comme de l’avenir pour devenir la mesure infinie de l’existence. Les souvenirs d’hier disparaissaient avec les inquiétudes du lendemain, la vie tout entière ne formait plus qu’un seul et immarcescible « présent ».
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- Le fond de toute littérature, c’est l’être humain...Les émotions, les affects, les sentiments humains. Et le produit commun à tous ces sentiments, c’est le désir de possession. Quand vous voulez posséder quelqu'un, vous rendre maître de son cœur et de son âme, c’est l’amour. Quand vous voulez posséder le corps de quelqu'un, c’est le désir, la volupté. Quand voulez faire peur aux gens et les contraindre à vous obéir, c’est le pouvoir. Quand c’est l’argent que vous désirez plus que tout, c’est l’avidité. Enfin, quand vous voulez l’immortalité, la vie après la mort, c’est la foi. La littérature, en vérité, se nourrit de ces cinq grandes passions humaines dont l’unique et commune source est le désir de possession, et elle ne traite pas d’autre chose. Tel est le fond.
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On n'apprend pas grand-chose dans les familles heureuses, je le sais à présent, c'est le malheur qui nous enseigne la vie.
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Je n'avais d'yeux que pour son corps voluptueux, sa chair, ses plis et ses replis, qui m'appelaient partout, aux coins de ses yeux, à la pointe de ses lèvres, sur sa nuque, sous ses bras, sous ses seins. Elle avait certainement perdu sa beauté de jeunesse, mais tous ces petits défauts de l'âge ne la rendait que plus attirante. J 'étais persuadé de la désirer telle qu'elle était, ni plus jeune, ni plus belle. Je me souvenais de la phrase de Proust : "Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination."
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