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EAN : 9782227471146
826 pages
Bayard (25/09/2003)
5/5   1 notes
Résumé :
Au cours des trente dernières années, on a assisté à un regain d’intérêt pour les qualités littéraires des textes bibliques. Récits, lois, contes, nouvelles, apocalypses, psaumes, prières, visions prophétiques, invocations, chants d’amour, lettres : tous les genres se trouvent dans la Bible. Et, à l’intérieur de ces genres, une organisation parfois complexe de la phrase (avec des récits elliptiques bien différents de l’épopée grecque), ou du vers (formes proches du ... >Voir plus
Que lire après Encyclopédie littéraire de la Bible. Nouvelles lectures, nouvelles interprétationsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Souvent, le lecteur moyen rejettera tout livre parlant de la Bible, par réflexe conditionné et au motif qu'il n'est pas croyant. C'est oublier que la Bible est aussi (et peut-être surtout) la matrice de notre littérature, certes à un moindre degré qu'en Angleterre et en Allemagne. Il n'empêche qu'on peut la lire avec plaisir et intérêt sans entrer obligatoirement dans une relation personnelle avec le personnage principal des récits, qui est Dieu cherchant à nouer des alliances avec les hommes, ni avec l'interlocuteur unique des poèmes et prophéties, ce Dieu qui répond et inspire. Tous les artistes ont pratiqué cette lecture, qu'ils fussent ou non croyants, et les joies qu'elle procure sont immenses. S'en priver serait comme de refuser d'écouter Bach ou l'orgue de César Franck au motif qu'ils ont écrit des oeuvres d'église.

Pour approfondir ces joies et les accompagner de connaissance, le recueil d'articles et d'études traduit de l'anglais et proposé au lecteur lui permettra de découvrir la Bible selon la méthode historique et critique, en relation avec les littératures orientales qui furent contemporaines des auteurs hébreux. Chaque livre biblique est analysé selon son genre littéraire, son plan, ses principales images et figures de style, et cette Encyclopédie est une des meilleures introductions possibles à la lecture moderne, littéraire, laïque de la Bible. L'analyse, loin de figer le texte et de le reléguer dans un passé poussiéreux, inspire au lecteur le désir de le lire avec une attention et un amour accrus.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Quelle qualité fait de la poésie le vecteur préféré de la vision de cet auteur (celui du livre de Job) ? La poésie était la forme par excellence de l'observation et de la spéculation sapientiale à travers le Proche-Orient ancien. .. Mêlant imagination et émotions, c'était la forme habituelle du discours qui se voulait persuasif. Par sa concision, la poésie permet une expression précise et non édulcorée ... , tout en ayant un impact puissant ... La densité du langage poétique, qui oblige le lecteur à compléter, à boucher les trous, est particulièrement propice à l'expression d'un discours passionné qui, par sa nature même, progresse par bonds associatifs, plutôt que par développement logique. Le débat spontané se caractérise lui aussi par des mouvements en zigzags, répétitifs et en spirales, [par] ... associations de mots et de pensées, [et non par] la linéarité. Qui écoute le débat doit assurer les liens [logiques] d'une façon qui n'est pas très différente du travail de complément nécessaire pour comprendre la poésie. [On] retrouve cette discussion enflammée dans la poésie de Job, chaque interlocuteur rattache les thèmes sans se donner la peine de les organiser logiquement, et, par cette liberté même, enrichit les connotations et les multiples facettes de l'argumentation.

La poésie de Job ne cesse d'étonner par sa force et son inventivité. Sa densité ouvre de multiples possibilités d'interprétation, correspondant aux tensions ouvertes et non résolues propres à la vision de la réalité de l'auteur...

p. 346, Moshe Greenberg, Université de Jérusalem.
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La sagesse est vouée à exprimer un sentiment d'ordre : le monde est considéré comme un ordre régi par un principe de justice rétributive. Comme on se tourne vers le monde et qu'on lui donne, on reçoit également de lui. Le monde est, de manière vitale, rétributif au sens du latin /retribuere/ : payer, rétribuer, donner en retour. Dans les Proverbes, le principe est énoncé en un seul verset, que les traductions ont malheureusement tendance à transformer en maxime moraliste un peu vieillotte :
"Rien ne sort des trésors du crime --
le bien que l'on fait arrache à la mort.' (Prov. 10-2)
Le jeu habile sur les consonnes passe mal en français. "Trésors du crime" traduit une formule qui, en hébreu, se compose de sifflantes qu'interrompt le son R : "otsrot resha" Le crime est aussitôt opposé au bien, et le contraste est renforcé par des combinaisons de sifflantes et une sifflante conclusive : ustdaqa tatsil mimawet, "et le bien arrache à la mort".

p. 350
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(Sur les Psaumes)

Comme il arrive à des stades ultérieurs de l'histoire littéraire, - il est des analogues, par exemple, dans la poésie arabe ou hébraïque du Moyen-Age, dans le drame néoclassique français, dans la poésie anglaise du temps de la reine Anne, - c'est un genre de poésie dans lequel la force et la beauté du poème individuel passent par une reformulation ou un remaniement habile de ce que l'on attend.

p. 309
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