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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis qu'il y a quarante ans, la guerre leur a fait fuir, elle et son mari Idriss, le Liban pour les Etats-Unis, Mazna ne s'est que très rarement résolue à y retourner. Aussi, personne dans son entourage ne comprend sa réaction affolée quand Idriss annonce sa décision de vendre la maison familiale de Beyrouth, où aucun d'eux ne se rend plus jamais. Cédant à contre-coeur à ses instances, tous acceptent de s'y réunir une dernière fois. Ils vont s'y retrouver confrontés aux fantômes du passé et à la résurgence de secrets profondément enfouis.


A vrai dire, embarqués dans leur quotidien et ses difficultés, les trois enfants d'Idriss et de Mazna ont suffisamment de préoccupations, professionnelles ou conjugales, pour laisser à l'arrière-plan une histoire familiale, dont - comme tout un chacun, pensent-ils - ils subissent les tensions, sans jamais creuser plus loin que la surface. La guerre au Liban n'a pour eux d'autre réalité personnelle et concrète que l'exil de leurs parents : une épreuve d'ailleurs à leurs yeux à demi occultée par leur parcours réussi en Californie, leur père ayant réalisé son rêve de devenir chirurgien cardiaque, et leur mère s'étant consacrée à les élever. Dans leur esprit, en dehors de la peau mate et des traditions culinaires dont ils ont hérités, l'on pourrait presque, un peu schématiquement, résumer le lointain Liban à la maison de leurs grands-parents à Beyrouth, et aux réticences maternelles à revenir sur place.


Ils sont ainsi bien loin de se douter du drame intime que cette guerre a en réalité fait vivre à leurs parents, dont l'exil ne constitue que la face émergée de l'iceberg, et dont les répercussions les concernent, eux, bien au-delà de ce qu'ils pourraient imaginer. Convergeant vers cette si difficile réunion familiale au Liban, ce sont en fait quarante ans de douleur ignorée et contenue, qui, en une vaste saga imprimée sur le fond assez discrètement esquissé d'un pays violemment marqué par les oppositions armées, politiques et religieuses, emporte ses protagonistes au bout d'une dispersion dont la vente de leur demeure ancestrale à Beyrouth pourrait constituer l'ultime étape. A moins qu'elle ne fasse exploser le silence, plutôt que la famille.


Elle-même issue de la diaspora palestinienne aux Etats-Unis, Hala Alyan sait combien compte l'ancrage affectif dans ces familles dont l'éparpillement a distendu les liens. Pris de tendresse pour ses personnages, dont son entourage a nourri la cohérence et la profondeur, l'on tombe sous le charme de cette histoire certes peut-être un peu trop longuement développée et aux intrications globalement très romanesques, mais que son fond d'un Liban martyrisé et la justesse de ses observations sur l'exil, le silence douloureux des déracinés et les répercussions sur leurs descendants, rendent touchante et plaisante à lire.


Merci à Babelio et aux éditions de la belle Etoile pour cette découverte.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un grand merci à Babelio et aux éditions La belle étoile...

Fin des années 70, Mazna et Idris quittent leur pays natal, elle la Syrie, lui le Liban, laissent derrière leur famille et leurs amis, pour s'installer aux États-Unis, en Californie. Quatre décennies plus tard, lui est aujourd'hui un chirurgien cardiaque réputé tandis qu'elle, qui a dû abandonner ses rêves de devenir actrice, s'occupe comme elle peut, après avoir élevé leurs trois enfants. Aujourd'hui, l'aînée, Ava, enseignante-chercheuse biologiste mariée à Nate, avec qui elle a eu deux enfants, habite Manhattan. Marwan, en couple avec Harper, fait partie d'un groupe qui n'a malheureusement jamais vraiment percé. Aussi est-il devenu manager d'un restaurant italiano-arabe, à Austin. Quant à la benjamine, Naj, violoniste et chanteuse, elle est retournée vivre à Beyrouth, où son duo avec Jo, son meilleur ami, connaît un franc succès. Toute la famille va devoir bientôt se résoudre à se retrouver puisque Idris, dont le père vient de mourir, a décidé, sur un coup de tête, de vendre la maison familiale de Beyrouth. Une idée qui est loin de réjouir la fratrie...

« La ville des incendiaires » est avant tout une saga familiale et si la quatrième de couverture nous annonce un roman plus complexe avec « la destinée tragique de tout un pays », cela n'a, en aucun cas, gâché mon plaisir de lecture... Ce roman s'ouvre sur un prologue dramatique, mettant en scène l'exécution d'un jeune homme, dont on devine les répercussions sur la vie de Mazna et Idris. En quatre parties, alternant présent et passé, Hala Alyan dépeint, avec force et émotions, le destin de la famille Nasr, avec ses nombreux secrets et non-dits mais aussi ses drames. Elle dévoile, petit à petit, les dessous, les petites (et plus grandes) blessures, les renoncements de chaque membre de cette famille immigrée qui, en apparence pour certains, a réussi socialement et professionnellement. Au prix fort pour certains. D'autant que le passé, sur fond d'un pays alors en guerre, regorge de violence, de souffrance mais aussi parfois d'insouciance. Les personnages, attachants et fouillés, habitent avec profondeur cette saga dépaysante, riche et intimiste, servie par une plume soignée et immersive.

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Ce soir, Zakaria a l'estomac noué et pense à la maison, à l'autre bout de Beyrouth, dans laquelle sa mère travaillait et où il jouait, enfant, avec Idris, forgeant avec lui une amitié solide au fil des années. Mais avant de rentrer chez lui, dans ce camp pour Palestiniens, Zakaria a eu des mots avec son meilleur ami dont on ignore la teneur. Puis, c'est l'irruption d'hommes, une mauvaise action meurtrière commise trois années en arrière contre un maronite demande vengeance. La guerre civile du Liban déchaîne les haines entre les communautés qui l'habitent. Zakaria sera exécuté et percevra le cri de sa mère juste avant de sombrer. Il était jeune, amoureux de Mazna.

Après cet obscur prologue, Hala Alyan projette son lecteur dans des parties bien distinctes, ayant chacune leur propre époque. Ce roman détaille l'univers intime d'un couple, d'une fratrie, d'une famille qui s'est construite sur un socle fragilisé par une guerre civile déchirante, par une terrible erreur de jeunesse en temps de conflits intérieurs, par des exils, par des choix désirés ou subis, sur un amour unilatéral et des blessures enfouies non cicatrisées. Tous les personnages sont généreusement et parfaitement révélés, dans leurs caractères, leurs tourments, leurs désillusions mais aussi dans l'attachement qu'ils ont, au plus profond d'eux-mêmes, entre eux.

En 1965, à Damas, lors d'une représentation d'une pièce de Shakespeare, une voix intérieure criera à Mazna qu'elle veut être comédienne. de là, entreront en scène dans les années 70, ses amis libanais et l'exaltation mêlée à la peur de passer la frontière vers cette ville en proie à la guerre, Beyrouth. Jusqu'à l'été 1978, l'été de tous les possibles écrasés par le drame…

Mazna et Idris ont migré il y a bien des années en Californie. Idris est un chirurgien spécialisé dans les transplantations cardiaques, il parle aux coeurs et les écoute. L'un d'eux lui a murmuré qu'il devait vendre la maison de ses parents à Beyrouth puisque son père les a quittés depuis deux mois. Mais voilà que contre toute attente, Mazna qui a toujours dit détester cette ville du Liban, veut l'en dissuader et appelle ses enfants à se réunir dans cette maison menacée de vente.
Avant cette réunion familiale dans la villa plantée d'amandiers, les situations de chacun des enfants renvoient aux problèmes que peuvent rencontrer les couples, comme celui d'Ava, la fille aînée, mais aussi les désillusions d'un musicien qui n'a jamais réussi à percer, rongé par l'amertume, comme Marwan, le fils. L'une vit à New-York, l'autre à Austin. Quant à la benjamine, elle a choisi de faire sa vie à Beyrouth pour ne pas révéler à ses parents son homosexualité et attise la jalousie de son frère par la popularité de ses propres concerts.
Si leurs cheveux, leurs peaux, portent la teinte chaleureuse du Proche-Orient, les vies de la famille Nasr sont avant tout américaines. L'auteure en brosse un portrait contemporain qui pourrait être universel ; des hommes, des femmes, des enfants face aux difficultés de la vie, celles professionnelles, celles familiales et surtout celles affectives avec ses inimitiés, ses défaites, ses renoncements, ses mensonges et ses non-dits.

Se laissant entraîner par une plume sobre et captivante, n'omettant aucun trait de tout ce que peut revêtir la vie au quotidien, avec ses joies, ses partages, ses connivences, ses déceptions, ses amers regrets, ses rivalités, le lecteur navigue dans l'intimité de cette famille entre Beyrouth, Damas et les États-Unis. Sous-jacent, mais sans réellement occuper une place prépondérante dans ce roman, la situation évolutive du Liban arrive au lecteur, selon les années, par le biais d'informations en ce qui concerne les conflits mais aussi par l'état de Beyrouth au quotidien avec les ordures jonchant les rues, les coupures d'électricité et les incendies en guise de manifestations.
L'auteure nous fait saisir également le poids de la décision de partir, cet adieu à sa ville, Damas ou Beyrouth, une ville que l'on aime finalement au fond de soi-même, que l'on veut bien quitter mais dans l'optique d'y revenir un jour.
Les mots arabes glissés ça et là, principalement dans le registre culinaire, donnent une touche supplémentaire pour appréhender le côté oriental de ce roman qui se déguste tout doucement. L'histoire du couple formé par Mazna et Idris se forme progressivement, en piochant dans le passé, en suivant leur fille aînée qui tente de comprendre les intenses réactions de sa mère depuis leur arrivée au Liban. Les vérités sont là, cachées ou juste voilées. A-t-on besoin de les mettre en lumière et de crier qu'on les a découvertes ? Laissons-les à Beyrouth, pudiquement, tout à la fois dans les souvenirs et dans l'oubli.

Merci pour la proposition de cette Masse Critique et merci aux Éditions La Belle Étoile pour tous ces jours de lecture détaillant si profondément une belle chronique familiale.
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L'histoire commence par un prologue révélateur : dans le camp palestinien où il vit avec sa famille, Zakaria pense à la maison qu'il vient de quitter, maison dans laquelle sa mère fait le ménage depuis des années, celle des Nasr où habite son meilleur ami Idriss. Zakaria est parti rejoindre le camp après une violente dispute avec lui. Et voilà que Zakaria est assassiné par un groupe d'hommes qui vengent la mort de l'un des leurs. Dans ce roman en cinq parties se déroulant à des époques et à des endroits divers, Hala Alyan nous présente la vie compliquée d'une famille disparate et unie malgré tout. Mazna, la mère, est issue d'une famille syrienne assez pauvre. Idriss, le père, vient d'une famille libanaise plutôt aisée. On rencontre les Nasr alors qu'ils ont immigré en Californie. Leurs trois enfants sont adultes. L'aînée, Ava, est marié à Nate, un WASP, et le couple semble traverser une épreuve. Marwan, le cadet, est fou de musique et a créé un petit groupe il y a déjà longtemps, mais il ne réussit pas à percer. Pour vivre, il s'occupe d'un petit restaurant. Harper, sa compagne WASP, est une productrice de musique reconnue. Naj, la benjamine, est retournée vivre à Beyrouth, on comprendra bientôt pourquoi. C'est elle la musicienne douée qui se taille avec Jo, un ami, un joli succès. Mazna veut réunir autour d'elle tout son petit monde. Elle ne décolère pas : Idriss, après la mort de son père, a décidé de vendre la maison de Beyrouth, et ça, il n'en est pas question !
***
Le prologue de la ville des incendiaires donne plusieurs clés auxquelles j'aurais dû être plus attentive quand arrive, beaucoup plus loin dans la lecture, le temps des questions. Je vous conseille de prendre quelques notes généalogiques. En effet, si je n'ai pas eu de problème avec le couple Nasr, leurs trois enfants et les deux conjoints, je me suis un peu perdue avec les ascendants et les fratries d'un côté comme de l'autre. La maison de Beyrouth va servir de pivot à l'histoire, d'ancrage ou de repoussoir pour cette famille immigrée, des années 60 à nos jours, et on comprend petit à petit, les motifs qui animent les uns et les autres. Dans la maison de Beyrouth où tous se retrouvent (sauf Nate), les secrets seront dévoilés, volontairement ou non, les rancoeurs, les jalousies, les mensonges se feront jour et on comprendra la duplicité, mais aussi la résilience qu'il a fallu à chacun pour s'accepter, accepter l'autre, pardonner et survivre.
***
J'ai aimé ce roman que je trouve pourtant trop touffu, parfois embrouillé. La perception qu'Idriss et Mazna ont de la guerre dans leur jeunesse, la vie qui continue, presque « normale », la violence qui surgit leur donnent évidemment une manière particulière d'appréhender le présent et d'envisager l'avenir. Les passages qui traitent de l'exil, du douloureux sentiment de n'être jamais à sa place, ni dans le pays d'accueil ni dans celui de naissance, de la culpabilité qui accompagne l'assimilation réussie ou comme but à atteindre m'ont particulièrement touchée. Je crois que j'aurais lu ce roman avec plus de plaisir si la taille de la police de caractères ne m'avait obligée à un effort constant…
***
Merci à Babelio et aux éditions La Belle Étoile pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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Ce roman raconte l'histoire de toute une famille moyen-orientale, avec de multiples secrets enfouis durant de nombreuses années, les désillusions de la vie de couples, des souvenirs d'enfance, des ententes et disputes entre frère et soeurs...
J'ai mis un certain temps à m'approprier ces personnages et, finalement, en comprenant peu à peu comment se sont forgé leurs destins, je me suis attachée à eux. J'ai dû retourner plusieurs fois en arrière pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants du roman.
Cette famille dysfonctionnelle à cause du poids des non-dits a été libérée lorsque la vérité a éclaté.
La condition des femmes est aussi évoquée et leur différence de traitement selon leur classe sociale, le racisme aussi et différemment selon que les protagonistes (ayant du émigrer) se trouve d'un côté ou de l'autre des océan et mer.
La ville de Beyrouth, dans sa modernité déroutante, contrastant avec la vétusté des camps de réfugiés, est présente tout au long de la lecture.
Une certaine maison de famille est un personnage à part entière de ce récit. Mais d'autres lieux sont décrits avec acuité par l'autrice.
Enfin, la musique a un grand rôle à jouer dans l'histoire.
Pour ma part, je pense qu'il s'agit d'un bon roman car j'ai terminé ma lecture à regret.
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La ville des incendiaires

Mazna a quitté la Syrie et Idris le Liban dans les années 70.
Ils se sont connus à Damas lors d'une représentation au théâtre. Mazna était l'actrice du rôle principal et Idris l'ami du metteur en scène. Séduit par la jeune femme, il n'a eu de cesse de lui proposer de l'accompagner passer des journées avec lui à Beyrouth, voir ses amis, sa famille.
C'est la que Mazna a rencontre Zakaria, l'ami d'iris, le presque frère, le fils de la domestique palestinienne.

Quarante ans se sont écoulés. Idris est devenu chirurgien, il opére des coeurs, il leur parle et les écoute. Et c'est un coeur qui lui a enjoint de vendre la maison de son père à Beyrouth. Cette maison où plus personne ne vient, mais qui est malgré tout chère au coeur de tous les membres de sa famille.
Mazna essaie d'imposer à ses enfants de se retrouver à Beyrouth pour tenter d'empêcher la vente. Si chacun d'eux a des raisons différentes de ne pas vouloir y aller, ils ont aussi toutes les bonnes raisons du monde pour y venir.

Leur fils Marwan refuse d'aller à Beyrouth, son groupe de musique est plus important que tout. Mais finalement il se décide et ira avec Harper.
Leur fille Ava ne sais pas trop, envie, pas envie, faire plaisir aux parents, retrouver la maison de famille. Atermoiements, interrogations, hésitation puis décision, ce sera Beyrouth avec ou sans Nate, ce mari qui ne lui refuse rien.
Reste à voir comment va réagir Najla, la petite soeur installée à Beyrouth justement. Pas chez ce grand-père qui est décédé et qu'il faut honorer avant la vente, mais pour y vivre sa vie de chanteuse à succès, et pouvoir être elle-même, amoureuse de ces femmes qu'elle quitte aussi vite qu'elle les séduit.
Mais peu à peu des secrets pourraient se révéler au cours de ce voyage au pays des origines.

Faisant des aller retour entre présent et passé, l'autrice réussi à travers le parcours chaotique de cette famille à décrire la complexité des relations entre le Liban, la Syrie et la Palestine.
Destinées qui se mêlent et s'entrechoquent au rythme des guerres, des tensions religieuses toujours fratricides et jamais assouvies et des aléas politico religieux qui ont si souvent décidé du bien être ou du malheur des populations de cette partie du monde.

Un bémol important, la taille de la police de caractère qui a rendu cette lecture bien fastidieuse et compliquée, quel dommage.



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À la fin des années 1970, Mazna, syrienne, et son mari Idriss, libanais, sont obligés de fuir leurs pays et s'installent en Californie où ils fondent leur famille. Quatre décennies plus tard, Idriss souhaite vendre la demeure familiale à Beyrouth mais sa femme s'y oppose et compte sur le soutien de ses trois enfants désormais adultes. 

Tous se retrouvent à Beyrouth dans cette maison où le passé resurgit et les secrets  volent en éclats.

Les premières pages de ce roman nous transportent à Beyrouth au travers d'une scène terrible dans laquelle un homme nommé Zakaria se fait exécuter. Une tension forte qui retombe rapidement mais qui aiguise notre curiosité puisque la première partie du récit nous emmène à la rencontre des trois enfants de Mazna et Idriss de nos jours. 

Dans cette saga familiale naviguant entre passé et présent, l'autrice fait la part belle aux personnages sur deux générations de la famille Nasr. Des personnages étoffés, nuancés et imparfaits. Mazna qui occupe une place centrale avec sa douloureuse histoire ainsi que la relation complexe qui l'unit à Idriss m'a particulièrement marquée. 

Avec pour toile de fond la guerre au Liban et ses répercussions, Hala Alyan évoque également de nombreux sujets dans ce roman riche tels que les non-dits, le pardon, la jalousie ou encore l'amour. 

Une plume magnifique qui nous fait voyager entre la Californie, la Syrie et le Liban avec ce récit passionnant et poignant.

Une des belles surprises de cette rentrée littéraire.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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"La ville des incendiaires "est une saga familiale sur fond de guerre entre la Syrie et le Liban. Elle retrace la vie de Mazna, syrienne et d'Idriss, libanais. Ils font connaissance dans les années 60, Mazna se destine à être actrice et Idriss suit des études de médecine, Zaccharia, le meilleur ami d'Idriss est palestinien et vit dans un camp. Jeunesse insouciante pour ce trio qui a tout du triangle amoureux: Idriss aime Mazna qui aime Zaccharia. Un événement dramatique, la mort de Zaccharia va mettre fin à ce bonheur...
Le récit débute par la narration des trois enfants du couple Mazna/Idriss qui à la suite du drame sont partis vivre en Amérique;.
La fille aînée Ava est enseignante et vit aux Etats-Unis avec son mari et ses enfants. Marwan, musicien dont le groupe peine à percer vit également aux Etats -Unis avec Harper sa compagne mais la plus jeune Naj, violoniste et chanteuse est retourné vivre à Beyrouth ou son groupe à énormément de succès. le décès du grand-père et la volonté d'Idriss de vivre la maison familiale de Beyrouth va être l'occasion pour la famille de retourner au Liban et de découvrir des secrets de famille...
La narration oscille intelligemment entre passé et présent. le présent raconte d'une façon très détaillée et riche la vie des trois enfants, leurs problèmes de couples ainsi que les relations fraternelles entre amour et rivalité.Le passé consacre une partie sur la jeunesse de Mana et d'Idriss et sur les problèmes politiques de leur pays respecti. Une autre sur leur installation aux Etats-Unis. Autour du personnage central, Mazna, l'histoire se construit avec en filigrane l'évolution de la condition des femmes. Mazna a dû mettre de côté sa carrière d'actrice et ne s'est jamais remise de la mort de Zaccharia, comment être pleinement heureuse lorsque l'on fait un mariage de raison? Un roman passionnant et foisonnant !
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A Beyrouth, un homme meurt assassiné, conséquences d'erreurs commises dans son passé.
Aux Etats-Unis et à Beyrouth, les trois enfants d'Idris et Mazna Nasr sont en panique : leur père veut vendre la maison familiale de Beyrouth suite au décès du grand-père, leur mère s'y oppose et met tout en oeuvre pour qu'ils se rejoignent tous sur place. Or c'est une famille paradoxalement soudée tout en étant désunie. Chacun est déjà suffisamment embourbé dans ses problèmes personnels. Les enfants évidemment ne savent rien de l'histoire de leur mère, ils ne comprennent pas ses réactions, les tensions palpables, ils sont pris dans les secrets de famille comme des mouches dans une grande toile d'araignée.
L'entrée en matière par un court prologue est très réussie, très accrocheuse : violence, drame, secrets. Ensuite les 5 parties alternent les époques et les points de vue : nous passons alternativement de l'époque actuelle avec le point de vue des enfants, au récit de l'histoire de Mazna, personnage clé de l'histoire et du drame.
Le ton, l'écriture, est différent selon l'époque et les personnages, c'est très cohérent : vif, enlevé, cinglant, très contemporain du point de vue des enfants ; plus classique, avec de plus longues phrases, du point de vue de Mazna. Les dialogues sont parfaits, dignes d'un scénario de série. Les situations sont finement décrites. Les personnages sont crédibles et attachants.
La ville de Beyrouth est présentée en filigrane et se révèle être un des personnages importants du roman.
C'est aussi un autre regard sur l'immigration musulmane aux USA, a priori « réussie », mais en apparence seulement.
C'est un roman très abouti qui nous offre de belles heures de lecture très agréables.

Merci aux éditions Marabout et à Babelio pour cette belle découverte via une masse critique.
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merci à Babelio, via Masse critique et à La BELLE ETOILE.
Dans les années 60 à 70, j'avais un ami libanais chrétien maronite et depuis je me suis intéressée aux pays martyres du Proche Orient.
Le prologue m'a étonnée en parlant de l'assassinat d'un maronite par des exilés palestiniens vivant en camp de réfugiés à Beyrouth; les proches du maronite se vengent en exécutant l'un des palestiniens: Zakaria dont il va être beaucoup question par la suite.
La première partie met en scène un couple aux USA: Ava et Nate. La mère d'Ava lui annonce que la maison familiale de Beyrouth va être mise en vente car plus personne n'y va. Reste à faire connaître la décision d'Idris aux proches. Il faut qu'ils aillent tous à Beyrouth!Naj' est la seule à y habiter cachant son homosexualité ; elle réussit dans le chant et la musique là où stagne son frère Marwan.
Tous se retrouvent bon gré mal gré à Berouth où la vieille Merris entretient la maison même si elle est vide depuis la mort du grand-père. Une commémoration pour lui est prévue alors que personne n'est venu à son enterrement.
La deuxième partie remonte le temps: Mazna a dix ans ,vit à Damas, son grand-père commence à perdre la tête: il vit dans le passé.Ses propos laissent des traces chez ses proches; la petite va au théâtre avec sa classe et c'est le coup de foudre: elle veut être comédienne et se montre déjà très douée.
L'Histoire n'est qu'une toile de fond dans ce livre où on évoque quand même les raisons de la guerre civile au Liban: la Guerre froide, les camps palestiniens, les différentes religions: chrétiens, sunnites, chiites, faible économie et enfin les européens et les français particulier: la colonisation.
Des jeunes gens viennent admirer Mazna: des libanais: Majed et Idris copans d'école, il ne manque Zakaria car il vit dans un camp. Ce sont des amis du metteur en scène Tarek.Ils font peu à peu connaissance et finissent par entraîner Mazna et son amie à Beyrouth malgré le danger et les nombreux contrôles. Idris va leur présenter Zakaria dont Mazna va tomber amoureuse (et perdre sa virginité)Apprenant la mort de Zakaria, elle tombe malade. Idris prend régulièrement de ses nouvelles et l'épouse. Ils partent aux USA. Lourd secret...

L'histoire de cette sage continue, pas toujours facile à suivre tant il y a de personnages aux prénoms parfois proches comme Mazna et son fils Marwan. La construction n'est pas simple non plus.
J'espérais un aspect historique plus présent.

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