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4,2

sur 4815 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman qui se passe au Cameroun (sélection finale du Prix Goncourt en 2020) et qui a décroché le Prix Goncourt des Lycéens la même année. Ramla, Safira et Hindou, trois femmes très différentes ayant un point commun : elles sont mariées de force à des hommes qu'elles n'ont pas choisis. La première est amoureuse d'un autre homme, la deuxième, voit arriver dans son foyer une seconde épouse. La troisième est mariée à son cousin. Djaïli Amadou Amal, qui a elle-même été mariée très tôt restitue avec un style poignant la vie de ces femmes et propose ici, en leur nom, un superbe témoignage qui pointe du doigt le mariage forcé, la polygamie et les violences conjugales. Un livre coup de poing!
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Dans ce roman, nous suivons le destin de trois femmes : Hindou, Safira et Ramla. Toutes trois vivent au Sahel et sont mariées de force à des hommes qu'elles n'aiment pas. Et toutes reçoivent comme conseil de la part de leur entourage d'être patientes car elles ne peuvent pas aller contre la religion. On va partager un instant de vie avec chacune d'entre elles et être plongés dans un quotidien bercé de violence, d'angoisse, de polygamie, de viol, de croyances...

C'est un roman assez court et pourtant si percutant et révoltant. La narration est faite par chacune des femmes. Chaque chapitre apporte son lot d'horreur. Les femmes sont mariées de force dès leur plus jeune âge, on leur inculque qu'elles doivent obéir à leurs maris, satisfaire leurs moindres désirs et ne pas donner leur opinion. C'est révoltant, glaçant, et pourtant encore d'actualité...
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Quel roman choc, un véritable coup de coeur et coup au coeur ! Trois histoires de femmes camerounaises : Ramla mariée contre son gré à l'époux de Safira, et Hindou la soeur de Ramla mariée elle aussi contre son gré à un de ses cousins. Même s'il s'agit d'un roman on sent que c'est inspiré de faits réels tellement c'est criant de vérité. Et ce mot "patience / Munyal" répété sans arrêt comme la réponse à toutes les questions, comme la solution à tous les problèmes. Ce roman nous montre la condition féminine dans toute son aberration : mariage forcé, viol conjugal, absence de considération... le récit de la jeune Hindou est bouleversant. le fait que les trois récits soient à la première personne apporte un poids supplémentaire aux messages délivrés.
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Véritable docu-fiction autant que roman, ce triple récit-témoignage poignant est un électrochoc qui met en lumière la condition des femmes dans la société peule du Cameroun. Émouvant autant que révoltant, infiniment courageux, un livre qui permettra peut-être de faire évoluer les choses pour toutes ces femmes martyrs.
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🗣 « La patience d'un coeur est en proportion de sa grandeur ».

Trois femmes, trois vies, trois destins liés. Des femmes arrachées à leur famille, à leur quotidien pour être mariées à un inconnu. Leur enfance s'achève et leur vie adulte débute avec un seul mot d'ordre : patience. Propulsées dans un quotidien nouveau, monotone, violent et sans avenir, elles vont tenter de se libérer et rêver de jours meilleurs.

Djaïli Amadou Amal raconte, à travers ce roman, le destin de milliers de femmes qui souffrent en silence et qui rêvent d'une autre vie. Elle dénonce ouvertement la condition féminine au Sahel et pose la question des violences faites aux femmes dans le monde entier. Un roman coup de poing qui fait mal au coeur et qui révolte.
Lien : https://booksnco.fr/les-impa..
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Difficile d'écrire un résumé de ce livre quand on est révoltée par ce qu'on vient de lire, en colère, en rage.
L'histoire relate la vie de trois femmes dont le destin est liée. Ramla, une jeune femme pleine d'espoir qui va passer son BAC est rêve d'être pharmacienne et de se marier avec un ami de son frère. Hindou sa demi-soeur qui vit elle aussi dans la concession de leur père, qui a plusieurs femmes, et qui décident de les marier sans leurs consentements, l'une à un riche marchand comme deuxième épouse et l'autre à son cousin sans avenir qui se drogue, boit et végète. Et Safira la première épouse qui voit arriver Ramla comme une ennemie à supprimer.
Nous suivons ces trois femmes qui subissent le patriarcat comme l'on subit leurs mères et grand-mères, sans droit à la parole, sans se plaindre car "Munyal", patience, il faut être patiente, endurée, se taire et faire subir à ses propres enfants ces coutumes d'une autre époque. Mais oui il parait que nous sommes en l'an 2000 ! Donc patience.
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Bienvenue au Sahel, dans l'antichambre de la douleur et du chagrin pour les femmes !
Déjà, ce qui marque, c'est l'extrême brutalité que vivent ces jeunes filles. Brutalité physique mais aussi psychologique.
C'est le grand Patriarcat, avec un grand P comme Psychopathe, comme Pervers narcissique et comme Polygame.
Durant tout ce roman exceptionnel, on exhorte les nouvelles épouses et les coépouses
à de la patience. Ça va et revient comme un mantra : "Munyal". Autrement dit, patience.
Mais ici, point de numéro de téléphone pour dénoncer des violences conjugales...
Les femmes sont des choses, on peut les battre et les violer à loisir, et dès leur plus jeune âge, elles souffrent.
Mais quelles femmes ?
Celles qui sont mariées de force, celles qui deviennent folles, et sans oublier les "daada-saaré, les coépouses, les femmes déjà mariées qui doivent accepter avec sourires et joie la nouvelle jeune épousée.
Roman à trois voix, ce qui enrichit incontestablement l'ouvrage remarquable qu'a écrit Djaïli Amadou Amal.
Oui elles deviennent folles, comme Hindou qui fera une psychose puerpérale à la naissance de son premier enfant, comme Safira, une coépouse qui ne supportera pas le nouveau mariage de son époux, et qui court les marabouts pour jeter des sorts à la malheureuse rivale qui en tombera malade et fera une fausse couche et elle sera répudiée.
Il n'y a pas de douceur et de compréhension entre les femmes du polygame, bien au contraire.
Les hommes ? On doit le respect éternel à son père, son oncle, son mari.
Ils ont le droit de vie ou de mort sur leurs femmes.
Ils ont tout pouvoir dans leur concession (c'est ainsi qu'est désigné la maison et les dépendances que détient le chef de famille), et toujours ce mantra : patience.
Quelle claque ! Je n'aurai Jamais cru le sort de ces femmes, courageuses avant tout.
Alors non, elles ne seront pas patientes. Elles seront les Impatientes.
Malgré tout.
Magnifique et superbe roman, vous l'aurez compris, et qui, je le souhaite, aura un prix au nom de Ramla, Hindou et Safira.
Un grand moment de lecture, lu en une journée.
Lisez ce livre.
Vous ne pouvez pas en faire l'économie.




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Patience, munyal.
Je ne peux pas évoquer ce roman sans penser à une jeune femme prénommée Manal, retrouvée morte et enfermée dans un sac de sport plusieurs mois après son décès, sous le lit d'un petit appartement du centre ville de C, assassinée par son mari.
Munyal, Manal…
Manal, une jeune femme solaire et intelligente, venue d'un sombre pays, qui pensait rejoindre un homme aisé dans un pays libre. Un homme qu'elle n'avait jamais rencontré et qui s'est révélé un cretin jaloux, buveur et violent.
Manal, une jeune femme d'une vingtaine d'années qui n'a pas eu cette patience et qui a voulu rentrer chez les siens, au pays.
Manal, une jeune femme qui avait subi la pire des excisions puis la violence sexuelle codifiée et exigée de son mariage.
Manal, une jeune femme suffisamment forte pour refuser son destin et souhaiter rentrer dans un pays où le déshonneur ne pouvait que l'attendre,
J'ai lu ce livre au moment du procès de cet homme après que la vie de cette jeune femme se fut éteinte.
Depuis, je considère que l'impatience ne peut être défaut. Elle ne peut qu'être valeur et qualité au service de tous les humbles et des invisibles.
Depuis Manal se dresse aux côtés des femmes de ce roman, de son auteure dont le récit a une large portée autobiographique, et de toutes ces autres femmes, victimes d'hommes stupides. Elle se dresse tel un silencieux et invisible fantôme.
Parfois un roman peut faire la plus forte impression lorsqu'il vient se fracasser sur votre réalité et devenir celle-ci


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Un roman bouleversant qui ne laisse pas indifférent. Que l'on soit femme ou non, jeune ou moins jeune, je suis certaine que cette lecture saura émouvoir même les plus rigides des lecteurs.

Les Impatientes parle de celles qu'on n'entend pas, celles qui n'ont pas leur mot à dire. Mariées de force, généralement lorsqu'elles ont une douzaine d'années, je parle de ces filles dont l'innocence a été volée pour conforter l'honneur de sa famille.

Au coeur de ces "concessions" (entendre logis familial où les différentes épouses se partagent le même homme), on suit le destin de trois femmes, à qui l'on répète sans arrêt de faire preuve de patience. Non, ton mari n'est pas violent, il faut que tu sois plus soumise. Non, ce n'est pas un viol, il a juste succombé à tes charmes. Non, tu ne peux pas partir, tu lui appartiens. Sois patiente.

Avec de nombreuses références culturelles peules et islamiques, ce roman dénonce le patriarcat, l'enfermement de ces femmes qui doivent encaisser sans rien dire.

J'ai été très émue par ces différents destins, mêlant indignation, colère, résilience, puis soumission. Certains passages sont durs, mais nécessaires pour comprendre comment cette toile d'araignée étouffante reste en place malgré l'évolution des sociétés contemporaines.

Je ne peux que recommander la lecture de ce roman actuel, féministe et engagé.
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Les larmes sur les joues d'une mariée ne sont pas toujours des larmes de joie.


Les impatientes sont bouleversantes. Le mariage forcé, la maltraitance et la peur infusent l'histoire de ces trois femmes qu'on incite à la patience, mais surtout au plus douloureux des silences.


La finesse de l'écriture rend chaque mot plus douloureux et tragique. Il est impossible de rester impassible devant la douleur de ces femmes et c'est en cela qu'il pousse le lecteur à une profonde empathie.
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