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C'est un curieux roman, déjanté et érudit. Nous sommes en Algérie, et le libraire qui ouvre le bal de cette histoire vient de tuer sa sixième épouse, mais semble plus préoccupé par la loi de la gravitation que par son forfait!

Pendant ce temps Tissam, Lyès et Mounir quittent Alger dans un vieux break poussif. Deux jours plus tôt, à la recherche d'une bonne idée pour gagner de l'argent, ils sollicitent l'aide d'un ex-commissaire qui a fait fortune dans la fausse monnaie. Par accident, ils tuent l'âne fétiche du commissaire, et ne trouvent leur salut que dans la fuite. Suit un road-trip en Kabylie, avec un âne mort recherché dans tout le pays dans le coffre.

Le mélange des genres est ici réjouissant : les questions existentielles des trois quadragénaires alternant avec des exposés d'épistémologie scientifique, alors que l'humour allège le propos et que la poésie suinte au cours de chaque chapitre.


Le trio est escorté d'une cohorte de personnages délirants, d'Amel 4G (de fausses bonnes idées à haut débit) à Achour qui fait basculer de gros rochers depuis son refuge dans la montagne, et surtout Izouzen, ce libraire psychopathe, influencé par Barbe-Bleue.


C'est un roman qui se démarque vraiment par son écriture et et la richesse du propos, réussissante mélange des genres avec beaucoup de grâce.

Encore une excellente suggestion de Pause Bouquins
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Trois quadragénaires sont en fuite dans un vieux break bleu qui ne marche qu'une heure sur deux. Ils fuient Alger pour les montagnes de la Kabylie, avec à bord leur fardeau : un âne mort.

Que pèse un âne mort pour une vie humaine ? Celui là très lourd, c'est l'animal d'un commissaire à la retraite qui a fait fortune dans le trafic de fausse monnaie en corrompant les douaniers...Les trois amis désargentés avaient l'idée de lui demander conseil, mais ils ont tués son âne par mégarde. Et l'âne, prunelle des yeux du commissaire truand, est recherché dans toute l'Algérie…

Lyès, Mounir et Tissam, deux hommes et une femme, libres mais désoeuvrés, flirtant sans conviction, vont à la rencontre, sans le savoir, d'Izouzen, érudit psychopathe qui collectionne les livres et les femmes. Les livres que lui procure le mystérieux Achour pour sa librairie où ne vient aucun client, et les femmes qu'il tue et enterre au fond de son jardin.

Un récit étrange, très poétique, dénonçant par métaphores l'absurdité d'un pays paralysé par le poids des traditions, l'immobilisme et la corruption, le peu de considération pour les femmes, le manque de dynamisme et de foi en l'avenir.
J'ai beaucoup aimé ce très beau livre racontant le périple en Kabylie de trois personnages déjantés en quête d'eux mêmes. Beaucoup d'humour également tout au long de cette fuite improbable, ces considérations philosophico-scientifiques sur le poids des choses et la pesanteur du pays, des situations cocasses, une recherche de la légèreté fasse à l'inertie ambiante. Merci à Babelio et aux éditions de l'Observatoire pour cette magnifique découverte !
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Un trio à la Jules et Jim conduisent un break bleu des rues d'Alger aux montagnes de Kabylie. Un âne se trouve dans le coffre.
Cette équipée est entrecoupée de digressions philosophiques, historico-politiques et autres. La situation grotesque de ces jeunes gens vieillissant peu prêter à rire (jaune).
Je me suis pourléchée les babines en lisant le récit de la fabrication d'un délicieux couscous des hauteurs.
La jeune femme trouvera t'elle l'apaisement en suivant son destin ?
Ce roman est intéressant pour la compréhension de ce pays mais je l'ai trouvé un peu ennuyeux.
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Un triangle amoureux et un âne mort au milieu. Qui dit mieux ? Ou si vous préférez, un ménage à trois qui vire à la ménagerie. L'histoire est cocasse. Deux hommes et une femme noient par inadvertance un âne qu'un commissaire à la retraite considère comme son fils. Scandale, avis de recherche, fuite et quiproquo dans une ville d'Alger qui obéit à ses propres règles. L'évocation de la ville blanche est à mettre au crédit de l'auteur qui en parle somptueusement. Pour le reste, je n'ai pas été conquise par ce récit rocambolesque dominé par l'absurde et la répétition. L'auteur en fait des caisses avec cet animal. Il est obsédé par le poids de tout ce qui entoure ses personnages, de l'univers, de la bagnole, du cerveau... et de l'âne. Même s'il s'agit d'une métaphore (l'inertie du régime ? le poids des ans, pardon le poids des ânes ? La gravité de nos vies ? la pesanteur du destin ?) elle n'est pas des plus fines. La référence au poids de l'équidé est permanente, frise l'obsession, rentre au chausse-pied dans chaque chapitre, comme (exemple parmi d'autres) lorsque l'héroïne visite une bibliothèque et tombe, entre mille ouvrages proposés, sur « L'insoutenable légèreté de l'être » de Milan Kundera. Un peu lourd, à la longue. Il faut lire ce livre comme on regarde un film d'Emir Kusturica, en se disant que ce sera foutraque, tordu, flamboyant, poétique, surréaliste. Je ne suis pas parvenue à cet exercice. Je me suis égarée dans les lacets qui mènent les fuyards d'Alger au sommet de la montagne. Ils ne m'ont pas embarquée dans leur quête à tombeau ouvert du sens de l'existence qui se conclut, à la dernière page du livre, sur cette phrase censée tout expliquer : « plus lourd sera le fardeau de ta vie, plus légère sera ta mort ». Mais plus pénible en fut la lecture, serais-je tentée d'ajouter.
Bilan : 🔪
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L'âne mort raconte les mésaventures de trois personnages, trois Algérois qui roulent en direction des montagnes du Djurdura en Kabylie. Tissam, Lyès et Mounir sont en cavale, nonchalants et désabusés, ils sont à bord d'un Break bleu, un âne mort dans le coffre.

Ce trio de quadragénaires, deux hommes et une femme, est recherché par les forces de l'ordre, après avoir causé « accidentellement » la mort de Zembrek, l'âne chéri d'un ex-commissaire de police reconverti dans les affaires. Ils vont alors se réfugier chez Izouzen, un mystérieux érudit vivant à plus de 1500 m d'altitude dans une pizzeria transformée en librairie et sujet à une étrange « pulsion » qui le conduit à l'assassinat de ses six épouses.

Durant leur périple étrange et intense, ils feront également d'autres rencontres : Karim PDP alias « Karim Pas de Problème » ; nna Khadidja, l'authentique ancienne moudjahida ; Fu, le génial vulcanisateur chinois. Dans une ascension libératrice, les trois fugitifs se poseront ensemble des questions à la fois existentielles et loufoques entre autres sur la résistance et le changement, la pesanteur et la légèreté.

Présenté en onze chapitres répartis sur 180 pages, le récit d'aventures à la troisième personne porte également de nombreuses références à L'âne d'or – le roman initiatique écrit au IIe siècle par Apulée de Madaure, premier romancier du monde, dans l'Algérie numido-romaine – relatant les aventures d'un aristocrate transformé en âne par son amante.
L'auteur Chawki Amari nous convie ainsi à une exploration métaphysique de l'Algérie d'aujourd'hui, où l'on s'amuse de l'absurdité des situations tout en en constatant l'implacable justesse.
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Ce court roman est particulièrement original tant dans le style d'écriture que dans l'histoire racontée. L'auteur invite le lecteur à suivre un groupe d'algérien qui se retrouve avec un âne mort sur les bras.

La situation est burlesque mais ce road-trip va aussi donner l'occasion à chacune des protagonistes d'exposer ses doutes et de faire le point sur sa vie. Les personnages sont d'ailleurs tous hauts en couleur et parfois même très particuliers pour certains mais je n'en dévoile pas plus.

J'apprécie toujours les romans originaux et on peut dire que celui là sort vraiment de l'ordinaire. Pour autant, la lecture m'a laissé un sentiment mitigé. Les nombreuses digressions sont assez lourdes, parfois peu compréhensibles (en tout cas par moi) et viennent complètement hacher le rythme du récit. Certes l'écriture est de qualité mais ça part vraiment trop loin parfois et j'ai eu du mal à raccrocher tous les wagons.
J'aime quand les digressions paraissent loin du récit et quand au fur et à mesure on découvre leur importance, je n'ai pas eu ce sentiment ici...

On ne peut donc pas reprocher son style d'écriture soigné et son originalité à ce roman mais les nombreuses digressions assez complexes à comprendre et à remettre dans le contexte nuisent à la fluidité du roman. Mi-figue, mi-raisin.
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J'ai reçu cet étonnant roman grâce à la Masse critique Babelio de janvier. Je l'avais sélectionné dans la longue liste sans connaître l'auteur car j'apprécie beaucoup les éditions de l'Observatoire. Une fois reçu et en creusant un peu, je me suis rendu compte qu'il s'agissait en fait d'une réédition du roman éponyme de cet auteur algérien. Ayant à peine lu la quatrième, je plongeais dans ce roman dénué de tout apriori et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est particulier ce récit ! Pour planter le décor, le titre est très évocateur : un trio étonnant composé de Tissam, Lyès et Mounir vont partir dans un roadtrip détonnant d'Alger aux montagnes kabyles à bord d'une voiture qu'il faut ménager toutes les deux heures dans laquelle gît un âne mort. Ce dernier est idolâtré par son propriétaire, un commissaire de police, et a été noyé par la petite bande. Sur leur route, les trois compères vont faire des rencontres plus surprenantes les unes que les autres à l'image de Karim PDP ou d'Izouzen.

Si vous trouvez déjà ce pitch intriguant, vous les serez d'autant plus par la manière dont l'auteur va vous raconter cette histoire. Son obsession pour le poids de l'âne mais aussi des choses, des hommes, de l'âme mènent à des digressions philosophico-scientifiques des plus déstabilisantes. En tant que physicienne, le passage sur la pesanteur m'a laissée circonspecte et je n'ai pas saisi l'intérêt de ces passages sinon d'insister une fois de plus sur sa réflexion à propos du poids. L'âne est-il plus lourd mort ou vivant ? Telle est la question que l'auteur pose tout au long du livre… J'avoue ne pas avoir très bien compris où Chawki Amari voulait en venir et malgré la qualité indéniable de l'écriture, je suis restée imperméable face à ce récit. Je ne me suis pas ennuyée à proprement parler mais j'ai passé mon temps à essayer de comprendre le sens des mots et des situations durant ma lecture ce qui l'a certainement affectée. le point fort du roman, ce sont les descriptions des décors, de la cité algéroise fourmillante à la beauté des montagnes. L'auteur est certainement un amoureux de sa ville et de sa région tant il en parle avec poésie. Ce qui ne gâche rien d'autant que le style est maîtrisé, l'écriture fluide mais cela n'a pas suffi à m'emporter dans le récit. Malgré des qualités indéniables et une belle découverte de la région d'Alger, ce roman n'a pas réussi à me convaincre mais d'autres lecteurs pourront sans doute être sensibles à ce roadtrip étonnant aux personnages attachants !

Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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Décidément j'adore la plume et le style de Chawki Amari ! Après avoir lu son roman Balak l'année passée qui a été un véritable coup de coeur, je découvre une nouvelle histoire de l'auteur. Dans celle-ci, nous suivons le périple de 3 jeunes algérois qui fuient vers les montagnes de Kabylie en ayant l'un des trucs les plus insolites dans le coffre de leur voiture : un âne mort !
Une aventure unique ponctuée de réflexions philosophiques et métaphysiques écrite d'une manière fascinante et très poétique pour explorer l'inexplicable et nous attirer vers les profondeurs et la noirceur de l'âme humaine.
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roman certes plein d'attraits, de qualités, différents, mais je suis passée complétement à côté. Je pense que je le reprendrai à un autre moment pour vraiment l'apprécier.
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Une jolie fable, un brin philosophique, qui nous entraîne dans les paysages du Nord de l'Afrique.
De nombreux passages invitent à la réflexion, et c'est très plaisant. Cela m'a toutefois un peu gênée pour suivre l'histoire et ses personnages. J'ai donc eu du mal à entrer et rester dans l'intrigue principale.

Mais ce roman présente de très beaux passages intrigants et particulièrement bien écrits. Une agréable lecture pour les amateurs de contes philosophiques.
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