Hardi le cœur qui sourit à l’ombre qui approche.
Je crois qu’il fut bien marri, dans son cœur et son âme,
de ne m’avoir point battu ; mais, touché à mort,
il riait encore.
Voilà une terre qui, au mieux, est rude, remplie de lieux secrets, d’êtres mystérieux. Il y a des marais d’où beaucoup d’hommes, d’enfants et d’animaux ne sont jamais revenus. Il y a des collines où, le soir tombé, l’on voit des feux sans chaleur et des ombres qui marchent. J’ai moi-même souvent entendu des sabots rouler et des chiens hurler dans l’air de la nuit. Les gens avisés se tiennent à distance respectueuse de ces choses.
Ne t'impose jamais aux autres et ne te vante jamais. Cela ne rapporte qu'une mauvaise réputation. Mais si quelqu'un te poursuit, alors défends-toi, car autant un homme habile se doit de parler avec retenue, autant, face au danger, il doit attaquer avec vigueur.
La marche est ardue dans un bois sauvage. Les arbres, chênes, hêtres, ormes, mélèzes, s’élancent vers le ciel ; les cimes d’un vert mordoré bruissent sous le soleil qui mouchette les sous-bois obscurs ; les oiseaux chantent par milliers ; les écureuils zèbrent les troncs comme autant de traits de feu écarlates ; l’air tiède s’emplit des odeurs de la croissance. Mais les sous-bois forment un mur ; ils crochent les pieds, égarent le souffle, fouettent les yeux, crépitent avec dédain.
Une flamme s’éleva minuscule, d’un bleu pâle d’oiseau de Surt à peine éclos, encore fragile. Elle tremblotait dans le vent froid, se recroquevillait entre deux rafales, pépiait une petite chanson pour se donner du cœur à l’ouvrage. Mais elle se nourrissait ; elle grandissait ; à présent, la force accourait en elle, issue du vent ; elle se dressa, audacieuse, impudente, déploya ses plumes de lumière, contempla les alentours et fit un salut crépitant à l’adresse des sœurs qu’elle se découvrait.
Le boisage du fort était vieux, dégradé par les intempéries. La mousse qui colmatait les interstices avait séché comme feuilles mortes. La charpente but les flammes comme jadis, dans les sapinières, elle avait bu le soleil de l’été.
Perdue est notre vie, vidé notre dernier cor,
La mort s'en vient ici, l'espoir s'en va là-bas...
Aucun d'entre nous ne verra le soleil se lever...
Les années mortes ne revivent pas plus que les hommes morts.
Vivre comme le roi Hrolf s'avérait ruineux car il se montrait le plus généreux des donneurs de cadeaux. Mais la fortune qui affluait à mesure que s'étendait sa paix suffisait et permettait même d'épargner.
- Souviens-toi que les oiseaux qui volent le plus haut sont les plus vulnérables au faucon. (Thori)
- Mieux vaut cela que d'être une taupe, répliqua Bjarki.
- Que tu dormes ou que tu veilles, dis ce que tu viens chasser ici, Hrolf, fils du roi Helgi.
- Je suivais ma soeur.
- Ne la cherche plus. Tu ne trouverais que le chagrin. Il n'est donné que trop tôt à l'homme ; on ne doit jamais savoir son destin à l'avance. Rentre chez toi, roi, saisis l'aviron et gouverne de toutes tes forces. Bâtis puissamment ce dont les hommes se souviendront. (ndr : une sorcière ? prêtresse ? on ne sait pas, là...)