Citations sur Le sommeil des justes, tome 9 : Une ombre au tableau (56)
Cela faisait des années que personne ne s’était soucié d’une chose aussi simple que de savoir si elle allait prendre ou non des coups de soleil. Elle leva les yeux vers le ciel d’un bleu sans nuages. Elle s’était débarrassée de lui comme elle l’avait prévu, mais elle ne se sentait pas aussi bien qu’elle l’avait espéré.
Bon sang, elle était pathétique.
Elle n’avait pas toujours été une telle garce. Il fut un temps où elle avait été gentille, elle aussi. Même après s’être fait régulièrement tabasser par un homme qu’elle pensait avoir aimé. Ce n’était qu’après qu’il lui eut volé son enfant que la pourriture noire de l’amertume s’était infiltrée en elle, noyant toutes les bonnes choses chez elle.
Il était facile de faire en sorte que les gens vous haïssent. Obtenir l’affection de quelqu’un était beaucoup plus difficile, comme elle le savait.
L’étincelle de désir la prit par surprise. Au fil des ans, elle avait souvent utilisé le sexe pour se distraire de l’horrible vide de sa vie, mais elle ne s’attendait pas à en ressentir du plaisir.
Faire en sorte que quelqu’un vous déteste était facile, il suffisait de faire quelques gestes osés ou méchants. Elle descendit lentement sa main, laissant ses doigts dériver sur le devant de son pantalon, lui laissant de nombreuses occasions d’éviter son contact.
Elle n’aimait pas être dominée. Elle n’aimait pas cette petite flamme d’attirance qui avait pris vie dans le froid désert de son cœur. Elle avait besoin que Jack Reilly la laisse tranquille, et elle savait exactement comment faire.
Elle fut surprise que son corps réagisse de cette façon à un homme alors que son esprit était si concentré sur sa fille. Elle détestait qu’il la trahisse avec une réaction aussi basique que l’attirance physique.
Peut-être que c’était pour ça que l’univers l’avait punie. Pour avoir été une si mauvaise mère.
Taylor était la seule chose au monde qui comptait pour elle, et Jane ne mettrait jamais en péril cette mission. Elle but donc l’eau qui vint apaiser sa gorge desséchée.
Alex était d’une efficacité impitoyable. Le plus effrayant chez lui, c’était qu’il avait l’air incroyablement normal, comme un gars avec qui on voudrait sortir.
Une seule femme occupait ses pensées. Une seule femme l’obsédait. Mais peut-être se faisait-il des films. Peut-être que la belle jeune femme profitait simplement de la vue. Ou peut-être qu’elle permettait d’attirer des clients dans l’établissement.