Un roman jeunesse captivant.
— Cédric-Axel-Lionel-Loïc, arrêtez d’embêter votre voisin, il est déjà assez en retard, le tance M. Cabochon.
— Brrr, ne m’appelez pas comme ça, Monsieur, j’ai l’impression d’être quatre. Appelez-moi Call, en toute simplicité.
"la maison est dans sa propre mémoire; elle y conserve bien ce qu'elle veut; et à chacun ses fantasmes. J'actionne la poignée et je change à nouveau d'endroit. Une cuisine en formica, lumière de pleine journée. Je ne pensais pas croiser une maison avec un goût aussi discutable mais, comme ça m'ennuierait de la vexer, je ne laisse rien transparaître de mon appréciation. La surprise, en revanche, oui. Impossible de la retenir quand je croise le regard doré et furieux de celui qui m'observe, immobile, perché sur le dossier d'une chaise. J'en ai croisé des trucs bizarres dans ma vie depuis que je suis architective, mais je dois bien admettre que c'est mon premier aigle." p. 17
"Je suis détective [...] J'ai la capacité d'entrer dans l'âme des maisons et de retrouver des objets disparus, ou des indices sur les événements. Je fais ça depuis quelques années." p. 119
"Je suis une pythie. [...] comme dans la mythologie grecque, oui. L'oracle, les prêtresses d'Apollon, tout ça. Je reçois des visions, si tu veux. "p 120-21
""Je ne fais pas de prédictions sur commande, de une, et de deux, je ne veux pas me servir de mon pouvoir si je peux l'éviter. Vous n'avez pas entendu quand j'ai dit que ça rendait un peu cinglé? Je ne tiens pas à finir en l'hôpital psychiatrique à proférer des paroles que personne n'écoute ni ne comprend. Si vous maîtrisez un peu votre mythologie grecque, vous devriez vous rappeler que Cassandre n'a pas eu la vie la plus facile du monde." (p. 151)
Au bout de ce qui me semble une éternité, une arche s’ouvre à ma gauche, entre deux portes. Je la franchis avec soulagement pour arriver dans une sorte d’église-bibliothèque. Pour le coup, quand on parlait de tes fantasmes, Hôtel de Beaucaire, là tu colles un peu plus aux miens. De grandes étagères de bois rouge montent à l’assaut des murs tout le long de la structure fuselée, ne laissant d’espace que pour les grandes fenêtres sans vitraux qui dispensent une lumière douce et engageante.
– Si les religions agissaient comme elles prétendent vouloir le faire, on aurait la paix sur Terre depuis plus de deux mille ans.
Il y a toujours différents degrés de lecture et, ce qui nous sépare des autres, c’est ce que nous sommes capables de voir. Certains voient les auras, il paraît, et d’autres les énergies, les âmes, les fantômes, que sais-je ! Moi, je pénètre dans la mémoire des maisons et je peux m’y balader comme un hôte de marque.