Riez, car sa belle force n'était que présomption, son intelligence qu'ignorance, sa supériorité qu'erreur. Riez, car cet homme, si fier de son infaillible raison, comme de l'inviolabilité de son cœur, a lutté, certes, mais désormais emporté par son destin, s'abandonne... Rien, car après avoir nié l'amour, voici qu'il tremble, espère, craint, comme pourrait trembler, espérer et craindre l'amoureux le plus humble et le plus indigne. Et riez surtout, ô mon ami, riez, car de tout cela, de ma défaite et de mes abdications. Je vous jure que je suis heureux !
Renaud, j'ai tout oublié. Tout et tous. Tous les êtres néfastes qui ont gravité autour de nos âmes et que vous en avez enfin détaché. Tous ceux qui sont à jamais sortis de notre maison, ceux dont nos yeux de chair ne refléteront plus la vie. Et Pierreclose, dans mes souvenirs, n'abrite désormais qu'une seule image, la vôtre. C’est vers cette image, et pour qu'elle devienne réalité vivante et frémissante, c'est vers elle, ô mon amour, que je vais.
...il y a des fortunes qui permettent de mettre aux pieds de la femme aimée presque tout ce qui fait le charme et la valeur de la vie. Sous les cieux que vous choisiriez, vous seriez la plus belle, la plus brillante, la plus aimée. Vos désirs n'auraient même pas besoin d'être exprimés... avec joie et reconnaissance, je les comblerais !
Etre animalier implique une simplicité, une sorte d'état brut, dont je pense, des siècles d'éducation et de raffinement privent les êtres d'origine supérieure.
Vous me parlez de revenants, de fantômes... car c'est bien, n'est-ce pas, de ces hôtes indésirables qu'il s'agit, et je ne me trompe guère en imaginant que le Corsaire doit revenir parfois, en ces lieux où il fut heureux !