je n;ai pas encore lu ce livre.
Commenter  J’apprécie         00
Elle vient d'avoir trente et un ans et les paraît bien, sans doute à cause d'un certain air de dignité tranquille, qui appartient rarement à la jeunesse.
En feignant de n'avoir rien vu, je laissais se poursuivre l'étrange manège, et courais ainsi ma seule chance d'en découvrir la signification. Je commis une erreur, je l'avoue. Je devais, par la suite, en commettre bien d'autres. Dois-je les regretter ?... Seuls ceux qui furent, avec moi, mêlés à des événements incroyables, pourraient répondre. Personnellement, je pense qu'il fallait toutes ces erreurs pour conduire à la vérité.
Je n'ai jamais possédé, ni même manipulé, de très beaux bijoux, et pont-être se dira-t-on que je tranchais la question du vrai et du faux avec une parfaite incompétence. Il faut pourtant convenir que dans le commerce et l'imitation des pierres synthétiques, la très grande « vraisemblance » n'a encore jamais été atteinte. Tout ce qui, de loin, peut faire illusion, se révélera, de près, verroterie.
Ah! magie de l’amour ! Magie et dépendance ! Ce visage me semblait tout à coup illuminer ma vie. J'étais asservie par lui, par la courbe d'une bouche, l'éclat d'un regard, par un front traversé de rides profondes... J'étais asservie par un homme dont je n'ignorais pas qu’un désespoir d'amour lui rongeait le cœur !
Mais je ne l'ai jamais aimée. Non, jamais ! Je pensais cependant que ce mariage de convenances pouvait nous donner, à l'un et à l'autre, un certain bonheur. J’ai su bientôt que ce « certain bonheur » signifiait seulement la lamentable absence du bonheur.