Je ne suis pas un militant politique, juste un psychiatre et un soignant. Ce que je sais de l'âme humaine, c'est que rien de fort et de profond ne peut être construit sans solidarité et sans idéaux communs, que l'égoïsme et la peur en sont les pires obstacles psychiques, et que, pratiquées au quotidien, la fraternité, la bienveillance, la consolation, en sont les meilleurs alliées.
Modifier son rapport au temps, pour beaucoup d'entre nous, c'est d'abord réinvestir le présent. Non que le présent soit supérieur au passé ou au futur, mais il est tout aussi précieux et important. Or c'est lui qui est en général bousculé et rongé par le consumérisme, qui souffle sur les braises de nos désirs et de nos regrets.
Des sociétés biberonnées à la pléthore et à l'immédiateté sont forcément des sociétés vulnérables à toute forme de manque, réel ou supposé, complet ou limité, et intolérantes à l'attente.
Quand ça va bien, je m'attends à ce qu'à un moment ou à un autre ça aille mal - en quoi j'ai raison-, alors que quand ça va mal je n'arrive pas à croire qu'à un moment ou à un autre ça va aller bien - en quoi j'ai tort.
De Emmanuel Carrère dans son livre "Yoga"
la pression du temps est désormais l'une des grands facteurs de stress modernes. Sous son influence, même les activités agréables( vie de famille, travail qu'on aime…) sont contaminées.
nous avons alors à nous dégager de son emprise, en apprenant notamment à renoncer et à savourer.
La consolation, c'est le bien qu'on essaie de faire à quelqu'un dans la peine lorsqu'on ne pet pas trouver de solution pour réparer le réel.
dieu tenait au XVII siècle la place qu'aujourd'hui tient l'argent. Il ne s'agit bien sûr pas d'en revenir au XVII siècle ni de nous retourner vers dieu. Mais de commencer à réguler le principal facteur de toutes les pénuries, réelles ou redoutées : l'appât du gain.
La consolation, c'est de ma fraternité offerte face à l'adversité : pas de société vivable sans elle.
nous sommes devenus des enfants gâtés du consumérisme
La différence entre la confiance et l'espérance, c'est l'action, au présent, sur ce qui dépend de nous. L'espérance est toujours associée à une forme d'impuissance: on ne peut rien faire, donc on espère. la confiance est un engagement dans l'action, même sans certitude sur ce qui va advenir.