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4,3

sur 5715 notes
Lorsque j'avais entendu l'auteur parler de son roman à La Grande Librairie, il en parlait comme d'une histoire d'amour entre deux êtres qui ne pouvait s'aimer, car lui était pauvre et issu des basses classes, tandis qu'elle provenait d'une famille riche et située tout en haut de l'échelle.

M'attendant à lire une belle histoire d'amour tragique, de par cette impossibilité de s'aimer, je suis un peu tombée de haut en me retrouvant devant une histoire d'amitié entre Mimo (Michelangelo de son vrai prénom), jeune apprenti sculpteur, et Viola Orsini, fille de riche marquis.

Amitié ? Pourtant, dans l'émission, j'ai bien entendu que l'on parlait de Roméo et Juliette… Ou j'ai mal capté ou je n'ai rien compris.

Anybref, cette histoire d'amitié est tout de même belle, bien qu'elle ait eu des hauts et bas, lorsque nos deux protagonistes passèrent la barre des seize ans (et pas à cause des hormones). Après, leur amitié fut assez compliquée, faite de séparations, de retrouvailles, de trahison… Tels deux aimants, ils s'attirent et s'opposent, une fois qu'on les tourne dans l'autre sens.

Ce roman, c'est avant tout la rencontre entre deux enfants de 12 ans, deux destins que tout sépare, dans une Italie de 1916, où les filles ne sont pas censées étudier, aller à l'université et vivre en toute liberté (et encore plus chez les nobles). Pire, Viola est intelligente, fantasque et aime fréquenter le cimetière.

Quant à Mimo, qui voudrait être sculpteur, qui a du talent, mais une verticalité contrariée (il souffre d'achondroplasie, de nanisme), ce ne se sera pas facile d'aller contre tous afin de tenter de devenir quelqu'un et de sortir de sa classe, de sa pauvreté.

Ce roman, à l'écriture très agréable à lire, c'est aussi un petit morceau de l'Histoire, qui vient s'imbriquer dans la petite, puisque nous allons parler d'art, de religion et suivre la politique italienne, dont l'arrivée au pouvoir du fascisme et de Mussolini.

Quel comportement adopter face à la montée de la haine ? Ne pas entrer dans la danse avec eux et risquer de passer à côté de contrats juteux ? Mimo est assez passif, gagner de l'argent et sculpter lui importe plus que tout le reste (il ne sait pas ce qu'il arrivera plus tard, avec les lois des fascistes) et il n'a pas de scrupules à s'assoir à la table du diable, là où son amie Viola est plus virulente.

C'est Viola qui sauve les meubles, dans ce roman, tant son personne est solaire, intéressant, anticonformiste. J'ai trouvé dommage que l'auteur nous la change après ses seize ans, comme s'il n'avait plus trop su que faire d'elle.

Attention, Viola restera un personnage intéressant, plus que Mimo, qui m'a soulé à force de nous parler de ses virées dans les bars dans lesquels il buvait jusqu'à plus soif, jusqu'au black-out. Finalement, je l'ai plus souvent vu avec un verre d'alcool en main qu'avec ces ciseaux pour sculpter…

Ce roman était une promesse de vibrer toute entière en le lisant, notamment à force de lire les chroniques enjouées des blogueurs et blogueuses.

Ma lecture fut agréable, j'ai apprécié le voyage dans cette Italie, entre 1916 et les années 80, j'ai aimé la grande Histoire dans la petite (même si elle restera ténue), j'ai apprécié me retrouver avec un Mimo vieillissant (et les allusions à cette mystérieuse Pietà cachée), mais pour les vibrations, je repasserai.

Malgré tout, je ne bouderai pas mon plaisir, c'était une bonne lecture, dont j'attendais trop, ce qui n'est jamais bon…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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1986, dans un monastère italien, un homme va rendre son dernier souffle. Né en France en 1904, Michelango Vitaliani, surnommé Mimo, vit avec les moines depuis 40ans pour veiller sur elle. Elle, c'est sa dernière oeuvre, une statue au pouvoir indéfinissable, qui trouble tous ceux qui la regardent. Mais quel est le secret de cette statue ?

Les dernières heures d'un homme qui va nous plonger dans sa vie : une enfance en France, un père tailleur de pierre qui meurt au front, envoyé à l'âge de 12ans en Italie en apprentissage auprès d'un tailleur de pierre alcoolique à Pietra d'Alba, grand domaine de la famille Orsini, connue dans toute l'Italie. Et la rencontre avec Viola, la fille unique des Orsini, qui se prend d'affection pour ce tout petit et pauvre sculpteur mais sculpteur aux mains d'or.

Deux opposés qui s'attirent, Mimo et Viola vont connaitre le pire comme le meilleur. A travers leur vie, l'histoire de l'Italie en toile de fond (la seconde guerre mondiale, Mussolini, la montée du fascisme, les luttes pour le pouvoir..). Mimo deviendra le sculpteur qui tout le monde veut alors que Viola, simple femme devra rester à sa place.. Viola et Mimo s'esquiveront, se retrouveront, amis ou ennemis sans jamais s'avouer la vérité.

Jean Baptiste Andrea revient avec un très grand roman, une véritable perle romanesque au coeur de l'Italie entre puissance, admiration, rebondissements, art, amour est amitié, et totalement cinématographique. Grâce à ses mots justes, à toutes une galerie de personnages tantôt attachants, tantôt détestables. Jean Baptiste Andrea nous hypnotise à travers cette fresque italienne à la fois familiale, historique et sociale. Quel roman époustouflant !

L'amour et la beauté habitent les personnages comme la plume de l'auteur. Mimo, parti de rien et qui devient celui que tout le monde s'arrache et Viola qui est connue comme une figure de proue d'un féminisme avant l'heure. Rencontre entre deux personnages qui provoquent des étincelles à l'image de ce roman, qui risque de briller lors de cette rentrée littéraire.

Jean Baptiste Andrea livre une ode à la différence, à la liberté, à l'amour, aux rêves qui confirme le talent de maitre Andrea !
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Je ne retrouve pas mon avis, bizarre...J'ai lu ce livre à sa sortie car j'avais aimé les trois précédents. Ce dernier n'échappe pas à la règle; si la langue est la même, les thèmes sont très différents. C'est donc mon 4e coup de coeur pour cet auteur qui vient chaque année Au Temps Lire. D'emblée, j'en ai fait "mon" Goncourt. Il avait déjà été remarqué par les nombreux lecteurs du prix FNAC.
L'histoire se passe en Italie, en partie sous Mussolini. Mimo est nain , pauvre, mal aimé. le hasard le fait côtoyer un sculpteur et Mimo découvre qu'il a un talent supérieur à son maître.
Les Orsini sont nobles et riches: jamais Mimo ne les aurait approchés mais au cours de travaux, un incident le met en présence de leur fille Viola; jeune fille fantasque et attachante. Elle aime s'allonger sur les tombes du cimetière, invite le jeune homme à faire de même et se moque de son inculture. Elle va le cultiver, lui faire lire beaucoup de livres. Ils sont nés à la même période et elle décide qu'ils sont jumeaux cosmiques.
A un moment, elle veut voler, construit un appareil et échoue avec de nombreuses blessures...Mimo lui a sculpté un ours pour son anniversaire.
Une étrange amitié va naître entre ces deux êtres si différents.
Ceci est une partie de l'histoire racontée par Mimo au cours de son agonie: il vit depuis 40 ans dans un monastère où a été cachée la piéta qu'il a réalisée et qui a fait scandale.
Andréa est un conteur: son roman que je qualifierai de populaire, au sens noble du terme, est accessible à tous.
Ses prix me semblent tout-à-fait mérités
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Mimo, fils d'immigrés italiens est renvoyé par sa mère en Italie chez un "oncle" pour devenir apprenti sculpteur. Malgré sa petite taille, il a de l'or dans les mains. Quand il rencontre Viola Orsini, fille d'une riche famille, leurs destins semblent liés.
Je ressors un peu déçue par mon écoute de ce livre audio. Pas par les narrateurs qui sont vraiment talentueux pour donner vie à cette histoire, Léo Dussollier, qui incarne la voix de Mimo, dans tout les chapitres raconté de son point de vue à la première personne (la majorité), et Lila Tamazit, qui s'occupe elle, de nous raconter le présent.
Non, je suis déçue par le récit. En ressortant de mon écoute, j'ai l'impression d'une histoire dans la lignée des grandes sagas familiales qui passait l'été à la télévision et que ma grand-mère suivait assidûment. Et pourtant, Veiller sur elle manque cruellement du souffle épique qui les caractérisait. J'ai trouvé le résultat plat. Les personnages semblent toujours se trouver des excuses pour ne pas vivre comme ils le veulent et se laissent porter par les évènements.
Et puis ce mystère autour de la piéta Vitaliani censée nous tenir en haleine pendant tout le roman, et dont on se doute bien du secret dont la révélation fait pschitt.
Bref, si ne me suis pas ennuyée, je ne pense pas garder beaucoup de souvenir de ce roman dans quelques mois. Une lecture peu marquante.
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Oh que c'était bon de se retrouver avec un roman de JB Andrea entre les mains, en plus un couronné, déjà que les trois autres étaient fabuleux! garantie donc que cette histoire là allait se lire dans mon fauteuil le plus moelleux. Et j'ai adoré!
Miro qu'on connait gamin et mourant trace des lignes discontinue vers Viola, sa mi, son rêve, son amoureuse, sa folie, sa révolte, sa consécration, Viola est tout. Elle porte tout le roman. L' illumine, d'une intelligence et d'un caractère entier sublimé du début à la fin de son histoire, elle va et vient, toujours surprenante, s'essayant à des stratégies de vie plus ou moins heureuses pour s'affranchir de sa condition de rang et de genre. Elle était tellement tout que je me rends compte que je ne l'ai pas bien distinguée, elle a les traits floues d'une femme-enfant-ourse, Viola c'est presque un concept, une valeur forte. Mimo lui, nous attache autant par son allure, les péripéties de sa vie, que par cette position presque "en confession", couché sur son lit de mort. Gardien de beaucoup de chose malgré lui, Mimo veille encore, dans ces derniers instants de vie, le souffle court, il veille et on le veille. Il veille à ce que sa vie reprenne forme jusqu'à nous depuis ses pensées, et nous livrer, peut être, les secrets de cette fameuse statue cachée des regards.

Mimo et Viola, entrainés dans des destins qu'ils n'auront pas choisis, sont sublimes. Les années italiennes, 1900-1950, avec ce fond historique art-politico-religion est le décor parfait pour ces personnages. L'écriture parfois amusée de l'auteur est un régal. Voici une fresque romanesque inoubliable!
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L'histoire est presque vieille comme le monde : 2 êtres que tout oppose et dont les vies vont être intimement liées.
Alors on pourrait vite avoir une impression de déjà lu, de déjà vu. Mais c'est sans compter /conter le talent de Jean-Baptiste Andrea, qui avec ce 4ème roman signe le plus abouti. Parce que je me rend compte/conte, que j'ai lu ses 4 romans. Alors que Ma Reine m'avait laissée sur ma faim, j'avais nettement préféré les suivants. Alors que certains auteurs s'essoufflent ou finissent par produire des romans à la chaine sans plus se poser de question de pourquoi ils écrivent, comme certains sculpteurs pourraient se demander pourquoi ils sculptent, Jean-Baptiste Andrea cisèle de mieux en mieux ses histoires polit de mieux en mieux ses personnages. Personnages qui ont toujours ce grain de folie, de rêverie qui nous fait les aimer, et donne envie de tourner les pages pour rester à leurs côtés. Ajoutez à cela le cadre enchanteur de l'Italie 1ère moitié du XXème siècle, des histoires de sculpture, de Pieta enchantée et cachée, de moines reclus, de familles quasi mafieuses, de dialogues avec les morts, de nuits de perdition salvatrices, de cirque miteux et chaleureux, de chanteurs lyriques des rues, de poches vides, de poussière de marbre, d'orangers assoiffés, de fascisme naissant, d'amour, de rendez-vous manqués et de rêves brisés, de grandeur d'âme et de petite taille, de promesses tenues, de force ténue, de secrets tus. Tout y est.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Vous pouvez vous lover dans ce roman comme dans un canapé confortable. Et si vous aimez, tentez aussi Cent Millions d'années et un jour. Et n'oubliez pas de rêver...
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Le roman s'ouvre en 1986 au coeur d'un monastère où des moines veillent sur les derniers instants d'un vieux monsieur ayant vécu reclus quarante ans dans cette abbaye italienne.
Ce vieil homme s'appelle Mimo et sera le narrateur du roman.
Il va nous raconter par petites touches sa vie qui aura tourné autour de deux grandes passions : sa relation avec Viola , son métier de sculpteur et son oeuvre majeure cachée au monde par le Vatican.
Mimo s'appelle Michelangelo Vitaliani. Il est né en 1904. Il a perdu son père. Mimo est atteint de nanisme . Il est confié à son oncle sculpteur en Ligurie vers Pietra d'Alba. Oncle sculpteur sans beaucoup de talent et un penchant alcoolique.
Durant cette enfance peu heureuse, Mimo va rencontrer Viola qui vit dans une grande maison bourgeoise sur les hauteurs de Pietra d'Alba. Viola comme Mimo est née en 1904. Elle est l'une des enfants de la famille Orsini, famille introduite dans les cercles de l'aristocratie et des pouvoirs. Viola a deux frères : Stefano et Francisco. Stefano sera attiré par les chemises noires et Mussolini. Francesco se tournera vers la foi, l'Eglise et le Vatican.
Mimo et Viola sont des jumeaux cosmiques, des âmes soeurs qui souhaitent briser leur carapace. Viola par anticonformisme et Mimo en sculptant grand en réponse à son nanisme.
L'intensité émotionnelle et romanesque est servie par les paysages, les odeurs de l'Italie et son histoire contemporaine avec la montée du fascisme et la place de l'Eglise.
C'est un roman touché par la grâce et à postériori le titre du roman Veiller sur elle prend toute sa lumière. Qui veille sur qui ? Qui veille sur quoi ?
C'est poignant, bouleversant. Mimo et Viola ont des failles, des espoirs. Ils croient en leur différence dans cette Italie tellement corsetée. Viola au travers de son féminisme, Mimo au travers de son handicap.
Veiller sur elle tient du mystère, de la beauté, de l'amour.
Bien que totalement différent des trois romans précédents de Jean Baptiste Andrea, on ressort de celui - ci comme des trois précédents avec des étoiles dans les yeux avec des bouffées d'émotion à n'en plus finir.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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En 1986, dans une abbaye italienne, celui qu'on surnomme "il Francese" est en train de mourir mais qui est-il alors qu'il n'est pas moine ? Mimo, de son vrai nom Michangelo Vitaliani, est né dans une famille pauvre. Placé en apprentissage à Pietra d'Alba chez son oncle Alberto, le jeune garçon qui restera petit toute sa vie, montre des dons exceptionnels pour la sculpture. Il rencontre une jeune fille de son âge, Viola Orsini, issue d'une grande famille italienne, de qui il devient proche malgré leurs différences de conditions sociales. La fantasque Viola se blesse gravement le soir de son anniversaire et Mimo est envoyé travailler à Florence chez Filippo Metti, un sculpteur où il va se perfectionner. Les deux jeunes gens vont se retrouver et s'éloigner à plusieurs reprises avec les années mais leurs divergences politiques ne vont-elles pas finir par les séparer définitivement ?

J'ai eu un coup de coeur pour ce Prix Goncourt 2023 amplement mérité pour moi. J'ai vraiment aimé ce roman et malgré ses 570 pages, je l'ai lu rapidement en quelques jours.
Une fois entré dans l'histoire, les pages défilent toutes seules, les deux personnages principaux, Mimo et Viola, sont très attachants, il y a beaucoup de rebondissements et on se prend d'amitié pour le jeune Mimo, mal parti dans la vie à cause de son physique et de sa pauvreté mais qui va réussir à s'imposer brillamment, tel un Rastignac des temps modernes.
J'ai vraiment apprécié suivre l'histoire du début 1900 à nos jours, à travers une Italie joliment décrite et parfumée avec la senteur des orangers, on a l'impression de voyager et de suivre les aventures tel dans un film.
Il y a aussi de l'humour dans ce livre, certains passages sont drôles tandis que d'autres paraissent plus fantastiques et un peu oniriques. J'ai aimé le mélange des genres avec en arrière-fond l'Histoire du 20ème siècle où on assiste aux deux Guerres Mondiales et à la montée du fascisme notamment.
A côté de ça, la relation entre les deux jeunes gens est puissante et belle, on est entre l'amitié et l'amour et ils vont se suivre durant des années, c'est très poétique.
J'ai aussi appris beaucoup de choses sur la sculpture, ce qui a été très instructif.
Je termine ce roman un peu triste de quitter nos personnages et cette grande histoire, j'ai vraiment passé d'agréables moments avec ce livre.
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C'est presque à regret que je referme l'oeuvre de Jean-Baptiste Andréa. Quasiment 600 pages qui se lisent très rapidement tant le récit est beau, l'écriture juste et délicieuse, l'Italie belle et attrayante, le personnage de Mimo inspirant…
Ce livre mérite amplement son prix et l'engouement qu'il suscite et je ne peux quel le recommander autour de moi !
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Une très belle découverte que ce roman alors que les premières pages m'ont fait douter: peur des clichés qui semblaient se profiler. Mais l'histoire qui se déroule dans l'Italie de la montée du fascisme, évoque de manière remarquable la relation de deux êtres hors normes, dans un monde très, trop normé. L'auteur nous emmène sans nous en rendre compte et de manière sensible au bout de son histoire, mêlant l'histoire, le conte, et tant de choses.
Une très belle découverte que ce "veiller sur elle"


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