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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un futur lointain, à Centrum, une mégalopole colossale, les Furets sont chargés de réguler la population en éliminant près de 400 000 personnes par an sont tirées au sort par l'ordinateur Atropos. le narrateur est un de ces Furets : chaque jour, il reçoit sa liste de personnes à tuer. Il suit sa proie et la descend froidement. Un travail qui demande seulement une grande maitrise des armes à feu/blanches et zéro sentiment.
C'est la couverture avec un homme chapeauté et armé qui m'a attirée. J'avais déjà lu le jour des morts du même auteur, une nouvelle qui ne m'a pas aidé à me faire une véritable idée sur le style de Jean-Pierre Andrevon. A l'occasion d'une lecture commune SF, j'ai pu me plonger dans ce roman assez particulier. le début est assez lent, rapport à la vitesse d'exécution qui suit pour d'autres victimes, ensuite ça s'enchaine. Notre anti-héros, misanthrope au possible, tue sans aucun sentiment, aucune (enfin presque) réflexion. L'humour noir sur son travail de flingueur allègue un peu cette lecture ; cependant, l'accumulation des meurtres lasse à la longue (même avec quelques jours de congé). Quelques éléments changent un peu ça mais un peu tardivement dans l'histoire. le futur évoqué semble un peu rebutant : la pauvreté n'a pas reculé, au contraire, une nourriture peu appétissante même si livrée très rapidement après la commande… la technologie a bien progressé mais à quel prix… J'ai aimé l'humour noir, les référence aux films noirs mais je regrette la dynamique du roman. Ça m'a quand même donné envie de relire du Jean-Pierre Andrevon car j'ai apprécié son style original et son extrapolation du futur (même si celle-ci fait plutôt froid dans le dos).
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Dans un avenir à court terme.... Centrum, la Mégapole. Les pluies éternellement acides sur les bas-fonds, le plein soleil de chaque jour sur les quartiers huppés.

C'est le territoire de chasse du "Furet"
Son job est simple.
Il consiste à réguler la population d'une Terre surpeuplée.

En maraude quotidienne, il traque et tue ses proies. Celles tirées au sort tous les jours par l'Ordi Central. Des gens comme vous et moi: homme, femme ou enfant; jeune, vieux ou dans la force de l'age. L'Objectif: pratiquer des "retraits" en nombre suffisant pour maintenir un taux de population acceptable.

Le furet est un fonctionnaire assermenté. Il est reconnu d'utilité publique. Ses horaires de travail ont une amplitude légale. Il est soumis au secret professionnel, est protégé par un syndicat. Il tient un rôle à hauteur valeur civique: celle d'exécuter, en toute impunité, une sentence de mort cadrée par la loi, une douzaine de fois par jour (jours de repos exclus) au service de l'intérêt collectif.
Lui et quelques autres visent, sur ordre gouvernemental, 500.000 retraits légaux par an.
Un travail comme un autre ...
Parce qu'il faut bien quelqu'un pour les basses œuvres. Parce que c'est comme çà que tourne le monde du "furet". Légalement. Pour la simple et banale survie du plus grand nombre. Tant qu'un tueur assermenté acceptera ce principe du moins pire au nom du collectif.

Le furet ne porte ni nom ni prénom.
Andrevon a choisi d'en priver son personnage principal, de le remplacer par un "Je" narratif masculin qui conduit le récit de bout en bout.
Ce choix d'auteur ne me semble pas anodin. C'est dans la nature d'Andrevon de ne se faire aucune illusion sur l'humain. N'importe qui, au grand jeu du furet, peut faire l'affaire. Il suffit de le conditionner, de lui asséner qu'il fait œuvre utile, que la loi du plus grand nombre est la seule qui vaille.

Ôter des vies, une douzaine par jour, ne lui cause aucun problème, il n'est que la petite main sans responsabilité autre que celle d'obéir aux ordres. A sa hiérarchie de se débrouiller avec les problèmes de conscience qui rôdent.
C'est un tueur froid, presque solitaire, sans états d'âme, sans regret ni remord. Muet comme une tombe sur ce qu'on lui demande de faire, il exerce ce travail devenu contrainte quotidienne jusqu'au bout de l'ennui. Il s'offre néanmoins le choix des armes pour faire plier la routine à sa convenance: le pistolet sur la nuque qui éclate les vertèbres, le couteau qui éviscère du périnée au sternum, la grenade qui éparpille la chair et les os ... etc

Le furet, le soir venu, rentre au terrier. Il y prend connaissance du listing des "poules" du lendemain. Ses cibles en attente lui importe d'ordinaire peu... si ce n'est qu'un soir, un nom inattendu apparait. La donne, le concernant, vient de changer. Il va devoir gratter sous la surface des choses....

La suite appartient au roman...

Les dés, bien entendu, seront pipés.... quand surgira de derrière les décors truqués une autre réalité encore plus sombre que la précédente

... mais de ce twist d'auteur je ne dirai rien. A vous de passer derrière le miroir.

"Le travail du furet" sort en 1983, un an après "Blade Runner", l'adaptation ciné que fit Ridley Scott de "Les androïdes rêvent t'ils de moutons électriques" de Dick.
On retrouve le background visuel urbain entrevu par le réalisateur ciné: la pluie, la fumée, la pollution, l'éternelle demi obscurité. La traque des six réplicants imaginée par Dick s'étend avec Andrevon à des milliers d'hommes et de femmes.
Les Nexus-6 de Dick ne sont que des androïdes à durée de vie courte pour restreindre leur humanisation. Les cibles sacrifiées d'Andrevon sont pleinement humaines, des souvenirs réels construisent ce qu'elles étaient.
L'auteur français semble ainsi avoir voulu aller plus loin.
Si ce n'est que son propos est ailleurs: au sein de la dystopie évidente il inclut un pastiche du polar noir US des années cinématographiques hollywoodiennes 30's et 40's.
Je m'explique.
Le héros d'Andrevon passe son temps libre à visionner de vieux films de l'époque, les allusions et les références abondent. Laureen Bacall et Humprey Boggart, entre autres, sont souvent cités. Le furet traque ses cibles déguisé en détective typique, stetson noir et gabardine blanche. Le "Je " narratif reprend les tics et les codes du polar noir; les grosses ficelles du genre sont de sortie, cynisme, humour à froid et allusions salaces parfois. Le furet prend l'air désabusé, fataliste; il devient volontiers bagarreur. Tout le récit se fait à la manière de Chandley ou de Chase.

Belle réussite sous cet angle là.
Alors que limité à la mouvance dickienne revue par Ridley Scott le propos aurait pu paraitre opportuniste.



Lien : https://laconvergenceparalle..
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Comme certains l'ont déjà dit, ce roman est un hommage aux romans et films noirs. Ambiance, vocabulaire... Et beaucoup de références cinématographiques !
J'ai eu du mal à entrer dans ce roman, puis la lecture a été plus fluide. Son côté exercice de style, qui est assez réussi, m'a empêché de vraiment apprécier l'histoire.
Ambiance polar, oui. Dystopie, oui en raison de la description du monde dans lequel notre furet évolue. Mais quelque chose m'a manqué.
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L'histoire est très commune. On voit arriver les choses 50 pages à l'avance.... mais ce livre est pour moi une petite pépite de par sa narration. Elle est juste remarquable. Tous les sentiments, réflexions et remarques du "héros" nous sont livrés brutes. Pas de lissage, de bien séance ou autre. Dieu que ça fait du bien.
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Haletant

Extrait :
"400 000 citoyens et citoyennes de notre beau pays, tirés au sort chaque année pour être effacés. Tirés au sort de manière rigoureusement démocratique, égalitaire, tout ce qu'on voudra, mille fois vérifiée par des commissions de spécialistes. Rien à dire : ça marche. Oui camarade, ça marche. On laisse les vioques peinards, on laisse les femmes faire des enfants si elles en ont envie, pour ne pas les stresser dans leur pulsions maternelles. Mais au bout, il y a l'effacement, qui peut toucher n'importe qui. N'importe qui, sauf les effaceurs, les contrôleurs : les furets, comme on a fini par nous appeler. Moi, et quatre cents autres assermentés mâles ou femelles qui quadrillons le territoire, et suffisons à contrôler soixante millions de citoyens. 400 000 effacements chaque année, et ça suffit pour que la population reste rigoureusement stable. Sans quoi ce serait l'effondrement économique."

Premier Andrevon, acheté au hasard sur un marché, juste pour le folio SF. Et bien bonne pioche ! Voilà plusieurs mois que je l'ai terminé, mais le seul fait de remettre le nez dedans pour rédiger cette critique, me rappelle ses dialogues croustillants. Il était effectivement bien savoureux ce p'tit bouquin. Une histoire qui va crescendo. Sombre mais drôle, violente sans plus, descriptive puis haletante. Entretenue par un personnage principal à la dérive, qui n'a d'antihéros que la maigre sympathie qu'il suscite puisqu'il est anonyme.

Je relirai du Andrevon. C'est sûr !
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J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire (mais attention à ne pas lire la 4eme de couverture), surtout à cause de l'écriture d'Andrevon qui est un peu cru et assez vulgaire. Cela dit c'est raccord avec le décor et le personnage principal désabusé et ayant un travail ingrat pour le moins.
Le hasard fait, que ma précédente lecture était Ubik, ce qui est plutôt bien tombé vu les nombreuses références notamment le mobilier qui parle et qui se fait payer.
Globalement j'ai bien aimé ce mélange de passages très testostéronés et les passage plus tendre et plus contemplatif. Cette vision du future très sombre mais tellement d'actualité entre ceux qui travail et la masse qui tente de survivre.
J'ai cru voir aussi que le titre complet était : le travail du furet à l'intérieur du poulailler ! c'est encore plus troublant.
J'ai vu qu'il y avait deux suites mais je n'ai pas trouvé beaucoup de lecteurs sur Babelio.
Enfin, un petit plaisir de trouver une référence à Saint Martin d'Hères d'Andrevon qui est originaire de la région Grenobloise... et à Honeywell-Bull-Fujitsu constructeur informatique !
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Andrevon propose avec "Le travail du furet" un roman bicéphale qui est en fait un roman de Science-fiction pure (fans de Soleil vert, ce script est de cette trempe) maquillé en polar urbain classique. Car d'un polar, il n'a que le verbe. le fond est tout entier voué à la description précise et noire d'un futur pas du tout invraisemblable: durant 250 pages, on avale de la nourriture synthétique, on est surveillé et tracé en permanence par les autorités et on peine à remplir nos poumons avec autre chose que du poison. Dans ce monde, le furet est un personnage anachronique, un résistant sans burnes qui accepte au final de n'être qu'un pion du système et ferme les yeux. Jusqu'à ce qu'une petite poussière vienne enrayer la mécanique... Malgré quelques longueurs et un abus de style (il faut bien mériter son étiquette de polar SF), Andrevon signe là un très bon bouquin.
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Une lecture par moments difficile, accusant à bien des égards le poids des années comme subissant les choix narratifs et conceptuels audacieux de son auteur.
Mais au final une lecture très enrichissante, et surtout un renversement final rare d'habileté.
Lien : https://syndromequickson.com..
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