Citations sur Les événements aléatoires (88)
Et les mois passèrent agréablement, presque langoureusement, bercés par les baisers de Sonia et son amour. Charmante poupée qu'il modelait progressivement à l'image de l'autre et qui se laissait faire. Il souriait à nouveau, non qu'il les ait oubliés, au contraire, il y pensait nuit et jour. Mais il souriait...
La réalité est différente. Sans ton amour, je renoncerai à me battre. Je peux te le jurer, je n'y arriverai pas sans toi, je sombrerai doucement, je ne me débattrai même pas – À quoi ça servirait ? Hein ! Comme le pauvre gars que l'on noie en le fourrant dans un sac lesté de grosses pierres. Hein ! Ça servirait à quoi que je me débatte ?
Quel délice quand je me coucherai et que mes yeux se fermeront, je pourrai rêver, j’imaginerai que rien n’a eu lieu, que le pire ne s’est jamais produit ; c’est avec ces petits bonheurs que j’y arriverai, ma douce, tu es ma bénédiction.
Il est illusoire de croire que l'on puisse être heureux seul dans un couple. C’est très rare. Quelques cas particuliers. Je vous le dis, quand l’un est heureux, l’autre le devient aussi. C’est imparable.
Si vous l’aimez vraiment, son bien-être doit vous suffire, vous conduire également vers une forme de satisfaction. Si ce n’est pas le cas, alors vous vous êtes trompée. Vous n’aimez pas réellement John, enfin pas pour lui-même, pour d’autres raisons, il s'agit d'un amour plus superficiel. C'est la différence entre aimer et être amoureux : le deuxième s’efface inexorablement avec les difficultés de la vie.
Quand je leur cite Sagan, ils me regardent, ahuris, car je leur parle du bonheur de l’autre, alors que chacun est obnubilé par le sien : « L’autre ne me rend pas heureux, il est infernal, etc., etc. » J’ai droit à la liste des critiques domestiques et, comme je ne suis pas heureux, je me venge – souvent même inconsciemment – en rendant l’autre également malheureux.
« Aimer quelqu’un c’est aussi aimer le bonheur de quelqu’un. » Cela paraît évident, mais comme toutes les évidences, elles sont trop souvent oubliées. Tout est dit dans cette simple phrase. Une porte ouverte sur la réussite conjugale.
Vous n’êtes pas heureuse avec lui, Sonia, c’est évident ; le bonheur est une longue quête. Vous ne l’atteindrez pas juste en claquant des doigts. Il faut se battre pour y arriver et dans votre situation la bataille s'annonce rude, puisque votre mari a connu un drame terrible qui l'a fait dégringoler tout en bas de l'échelle. À vous de la lui faire remonter pour que, peut-être, un jour, il en atteigne le sommet... Je vais donc vous donner un conseil, un « mode d'emploi » en quelque sorte pour y arriver.
John a besoin d’une femme solide à ses côtés. Je vous en conjure, Sonia, ne tenez pas ce genre de discours à d’autres que moi. Votre mari est chirurgien : imaginez l’effet d’une telle rumeur sur sa carrière, pensez-y ! Vous pourriez le détruire tout à fait.
Nous avons tous des névroses. Je pourrais même aller plus loin en vous disant que nous sommes tous bouffés par nos névroses. Certains réussissent à trouver un équilibre entre elles, c’est le seul moyen de parvenir à une forme de bonheur.