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EAN : 9791090134188
239 pages
Laville Editions (01/07/2012)
4/5   4 notes
Résumé :
Recommandé à la mère de Napoléon, Letizia, à son oncle, le cardinal Fesch et à sa soeur, la princesse Pauline Borghèse, le docteur Antommarchi arrive sur l'île de Sainte Hélène le 19 septembre 1819 pour soigner l'Empereur; il y restera jusqu'au 5 mai 1821 et l'assistera dans son agonie. Journal, au quotidien, c'est une relation de tous les instants, parfois de toutes les minutes, que nous donne le Dr.
Antommarchi. Il nous informe des soins qu'il lui prodigue ... >Voir plus
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Derniers moments de Napoléon est un livre-témoignage dithyrambique d'un homme – le docteur François Antomarchi, recommandé à la famille de son illustre patient, qui l'envoie ensuite à Sainte-Hélène – chargé de soigner le plus célèbre exilé au monde. Tâche dont s'acquitte l'intéressé – corse lui aussi – avec enthousiasme : « Quel rocher sourcilleux ! Quelle masse ! Quel séjour ! Mais c'était là qu'était l'Empereur ; c'était là que l'infamie anglaise s'acharnait sur sa proie ; c'était là que les rois vengeaient sur ce grand homme les erreurs de sa générosité. »
Seulement voilà : Napoléon exerce une attraction – j'ose dire une fascination – telle que même ceux qui ne l'aiment pas particulièrement – j'en suis – se laissent séduire par les sirènes irrésistibles de son épopée, dont nous n'avons ici que les échos diffus, puisqu'il s'agit surtout du récit de sa fin. Une fin que Antomarchi relatera avec une admiration attentive, en sa qualité de chirurgien ordinaire de l'Empereur.
Ses entrevues avec Napoléon sont ponctuées de souvenirs, que le praticien note avec méticulosité et où son patient exalte son glorieux passé. Ce passé qu'il croit payer – à raison – sur ce rocher de l'Atlantique, qui sera sa dernière demeure terrestre : « Je dois expier sur cet écueil la gloire dont j'ai couvert la France, les coups que j'ai portés à l'Angleterre. »
Napoléon ne se remet ainsi jamais en cause, se plaçant toujours comme victime : « Mes ennemis ont eu l'art de me faire consumer ma vie sur le champ de bataille, ils ont travesti en démon de la guerre l'homme qui ne respirait que les monuments de la paix. »
En excellent observateur de son patient, Antomarchi révèle l'humeur changeante de Napoléon. Car à l'agonie physique s'ajoute l'agonie morale d'un homme qui tenait jadis les destinées de l'Europe – autant dire le monde à cette époque – entre ses mains et se retrouve enfermé dans la prison à ciel ouvert de Sainte-Hélène. Ici point de gloire à récolter ; cette gloire qui lui fait dire à juste titre : « Je devins insensible à tout ce qui n'était pas la gloire. »
Et jusque dans ses dernières imprécations, il ne manquera pas de désigner ceux qu'ils jugent responsables de son exil forcé. Énonçant ses dernières recommandations à Antomarchi, il s'exclame ainsi : « Vous leur direz [à sa famille] que le grand Napoléon est expiré dans l'état le plus déplorable, manquant de tout, abandonné à lui-même et à sa gloire ; vous leur direz qu'en expirant il lègue à toutes les familles régnantes l'horreur et l'opprobre de ses derniers moments ! »
Puis, le 5 mai 1821, survient la mort, à laquelle succède le refus d'Hudson Lowe – il a des ordres – de laisser partir la dépouille de son illustre prisonnier ; pas même son coeur séparé, avec l'estomac, du reste du corps. L'Angleterre ne rendra ses cendres que bien plus tard, sous le règne de Louis-Philippe, en 1840 – un texte de Fayot raconte enfin de volume ce retour des cendres –, accédant ainsi au voeu du défunt : « Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai tant aimé. » Elles doivent y rester, n'en déplaise à la cancel culture qui entend, ces derniers temps, effacer Napoléon du paysage historique français, des Invalides y compris !
Antomarchi sera chargé d'autopsier le corps de Napoléon qui, à peine froid, devient l'objet d'un culte puisque, selon les dires du médecin, les draps ayant servi à la dissection du cadavre seront déchirés et partagés, comme une relique sacrée. Antomarchi rentrera ensuite en Europe mais sera empêché de se mettre au service de Marie-Louise et son fils, l'Aiglon, comme il l'avait promis au mourant. Il retournera donc à ses études, comme il l'écrit…


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Témoignage de la dernière année de l'empereur Par le docteur Antommarchi, suivi du retour des cendres à Paris.
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