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Citations sur Lune de métal (11)

Luc avait passé une journée épouvantable à l'école. Jamais il n'aurait cru être autant affecté par la disparition de sa soeur. Pourtant, il l'avait souvent trouvée chiante, et il ne comptait plus les fois où il s'était vengé d'elle en inventant des histoires de fantômes pour lui faire peur ou en lui faisant des coups bas. Il adorait la faire pleurer. C'était vache de sa part et il en avait honte, mais c'était par jeu, pas pour la détruire pour de vrai et que les parents se retrouvent en vrac.
Quand il s'était rendu ce matin au collège, il lui avait semblé qu'il n'était pas réveillé comme d'habitude. Il ne parvenait pas à s'intéresser à ce que racontaient ses potes - qui ignoraient bien sûr que Chris avait disparu - et encore moins aux enseignements dispensés par les profs. Heureusement, c'était la fin de l'année scolaire et les cours étaient bof. Ca sentait déjà les vacances.
Il aurait préféré rester à la maison avec ses parents, pour attendre Chris. Il ne les avait jamais vus comme ça. Il ne les avait jamais vu pleurer. Et c'était comme si le sol s'était dérobé sous ses pieds. Bien sûr, les parents ne furent pas d'accord pour qu'il manque l'école. Il avait insisté, mais ils avaient tenu bon.
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Luc et Chris ne devisèrent pas très longtemps sur l'attitude à adopter. Ils ne pouvaient rester coincés indéfiniment dans le wagon. D'autant que Chris avait aperçu un gros rat courir à vive allure sur le plancher, suivi de deux autres de moindre taille, mais assez grands pour être potentiellement dangereux. Chris n'aimait pas les rats et l'idée de vivre avec ces bestioles à proximité la répugnait. Luc en avait vu aussi, mais n'avait rien dit. Il les craignait moins que Chris, mais admettait qu'en nombre, ils pouvaient attaquer, en particulier durant leur sommeil. Il n'était pas question d'attendre de s'endormir pour vérifier. Luc savait en outre que les prédateurs, sur Thalès, pouvaient prendre n'importe quelle forme, y compris animale.
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Vers neuf heures du matin, le sergent Claude Lefebvre était de permanence au commissariat du dix-huitième arrondissement. Il buvait un café tiède dans un gobelet en plastique, quand son téléphone sonna.
Il décrocha et la voix, à l'autre bout du fil, lui parut celle d'un homme mûr, plutôt jeune cependant. La quarantaine, peut-être. Le débit était rapide. Trop rapide pour que Lefebvre ait le temps de noter l'heure exacte, le nom de son interlocuteur et le motif de l'appel.
- Excusez-moi, coupa le sergent en tentant d'être courtois. Essayez de vous calmer ; je n'ai pas bien compris ce que vous m'avez dit... Commencez par me dire distinctement votre nom et le motif de votre appel.
- Pardon... souffla l'homme, manifestement angoissé. Je m'appelle Xavier Escobal et ma fille a disparu.
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Mais dans quelle direction se dirigeait-elle, à présent ? Car avec la pesanteur, le vent et les secousses, sa pensée raisonnante investit à nouveau le champ de sa conscience. Ses yeux s'accoutumèrent peu à peu au clair-obscur de l'intérieur du wagon, et elle put distinguer à peu près nettement chaque recoin de l'habitacle. Les odeurs d'urine et de vomi s'imposèrent à nouveau avec insistance. L'air était vicié.
Soudain, quelque chose bougea dans un coin. Elle crut d'abord qu'il devait s'agir d'un animal, de la taille d'un grand chien, d'après ce qu'elle put en juger. Elle n'avait pas peur des chiens, mais celui-ci ne lui disait rien qui vaille. Son silence était même inquiétant. Puis, en l'observant mieux, elle remarqua des bras et des jambes, de forme humaine. Et une tête baissée. Quelqu'un se tenait assis dans un coin du wagon, les bras enserrant les genoux, comme se tenaient les enfants avant de descendre sur Thalès. Comme se tenait Léo. Mais ce n'était pas Léo.
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- Ben oui, répliqua la lieutenante. Ça s'appelle l'éthique. Et si tu n'es pas capable de faire en sorte que ton cerveau prime sur ta bite, c'est que t'as pas d'éthique. C'est tout.
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Lui aussi voulait rentrer à la maison, mais ne sut comment lui dire que ça ne serait certainement pas facile, et qu'ils risquaient de perdre réellement la vie. La seule chose dont il était sûr, mais qu'il ne lui dirait sans doute jamais à cause de sa pudeur excessive, c'était qu'il ferait tout pour la protéger, quoi qu'il arrive, parce qu'il lui devait bien ça et qu'il l'aimait.
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Elle comprenait qu'une telle idée était sans fondement, voire stupide, mais qu'il valait mieux une idée stupide qui ait une infime possibilité de marcher que pas d'idée du tout et continuer de chuter jusqu'à la fin des temps. Mina lui avait dit aussi que quand la raison ne pouvait pas nous aider à nous sortir d'un problème, alors il valait mieux oublier la raison pour se pencher vers autre chose, même si c'était bizarre.
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- Tu n'as aucune idée du prix d'une partie et de l'impact financier quand une partie cesse en cours de jeu. Ta vie ne vaut rien, en comparaison. Quant aux flics, je m'en tape. Eux aussi font partie du jeu. Il y a un truc que tu n'as pas l'air de bien comprendre, Luc. C'est de quel côté se situe la réalité.
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Il savait qu'il était une proie et que des prédateurs pouvaient surgir d'un instant à l'autre de n'importe où.
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- C'est une tâche titanesque, réagit le sergent. Je n'arriverai pas tout seul à faire les liens avec tous les disparus. C'est impossible.
- D'où l'importance de mutualiser les moyens ! Vous ne serez pas tout seul devant votre écran d'ordinateur. Vous allez tous collaborer. C'est le seul moyen d'avancer et de mettre un terme à ce fléau !
- Vous en parlez comme d'une épidémie, lâcha le lieutenant Duroc d'un air évasif.
- On peut considérer que c'en est une, en effet, répondit le commandant. Il ne nous reste plus qu'à isoler le virus.
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