POEMES RETROUVES Si on me laissait faire (p. 232)
(…) Si on me laissait faire j’achèterais
Les oiseaux captifs pour leur rendre la liberté
Je les verrais avec une joie sans mélange
Prendre leur vol et n’avoir même pas l’idée
D’une vertu nommée reconnaissance
A moins que ce ne soit gratitude
Le bon sommeil
(...) Je me souviens d'avoir rêvé
Que l'on vivait
Autour
D'un grand pommier d'amour
Par de doux jours pareils aux nuits sans lune
Et l'on passait le temps à caresser les chats
Mon amie je pense à toi
A ta couleur de soleil à ta grâce
La maison est vide depuis que mon rayon de soleil
Est allé se plonger dans la mer
Si tu vois les sous-marins
Dis-leur que je t'aime
Si les nuages s'accumulent
Dis-leur que je t'adore
Si la tempête fait rage contre les rocs du rivage
Dis-leur que tu es ma pierre précieuse
Si quelque grain de sable brille entre les mille grains de
sable de la plage
Dis-lui que tu es la seule gemme que j'aime
Quand tu verras le facteur
Dis-lui avec quelle impatience j'attends tes lettres
Je t'envoie mille baisers mille caresses
Qui te rejoindront comme les mots rejoignent l'antenne
de la télégraphie sans fil
Si tu vois des blessés
Dis-leur que ma seule blessure est celle que tu as faite
à mon cœur
Si tu penses parfois songe que ma pensée est toujours
avec toi
Et que je t'adore
Carte postale
Je t'écris de dessous la tente
Tandis que meurt ce jour d'été
Où floraison éblouissante
Dans le ciel à peine bleuté
Une canonnade éclatante
Se fane avant d'avoir été
J'ai rêvé que j'allais à mon enterrement
Tu n'étais pas venue et j'entendais ton rire
Mais ta bouche était là ses suçons de vampire
Cerceaux rouges roulaient sous mon regard dément
Et je mourais encore en entendant ton rire
Je ne sais plus ni si je l'aime
Ni si l'hiver sait mon péché
Le ciel est un manteau de laine
Et mes amours s'étant cachés
Périssent d'amour en moi-même
Et toi mon cœur pourquoi bats-tu
Comme un guetteur mélancolique
J'observe la nuit et la mort
POEMES RETROUVES (p. 139) Ma chérie, oh !
(…) O tes lèvres je les voudrais
Tes cruelles lèvres sanguines
Tes belles lèvres purpurines
Et tes petites dents félines
Avec tu mordrais
O ma chérie ô ma cruelle
Si tu l’osais, Cerise, airelle
Est ta bouche rouge et spinelle.
Je voudrais ton corps charmant,
Les trésors que cache ta robe
Les beautés qu’elle me dérobe
Ton corps blanc et pur comme aube
Que tu gardes pour ton amant.
INSCRIPTION A BRODER SUR UN COUSSIN
(Avec d'autres ornements)
Je suis la discrète balance
De ce que pèse ta beauté
Quelconqueries
CHAPEAU-TOMBEAU
On a niché
Dans son tombeau
L'oiseau perché
Sur ton chapeau
Il a vécu
En Amérique
Ce petit cul
Or
Nithologique
Or
J'en ai assez
Je vais pisser