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Ce recueil , composé en 1952 par Robert Mallet et Bernard Poissonnier rassemble des poèmes inédits, dispersés dans des revues ou écartés d'autres publications. Il suit un ordre chronologique, depuis 1889 jusqu'à la mort du poète.

Le titre est extrait d'un poème très court et magnifique , qui ouvre le livre:

" Et toi mon coeur pourquoi bats-tu

Comme un guetteur mélancolique
J'observe la nuit et la mort"

Guetteur mélancolique, superbe façon de désigner le poète, tout à la nostalgie des souvenirs et des amours difficiles, mais aussi guetteur de la modernité, de l'avenir, curieux de tout...

De par sa composition , le recueil est assez hétéroclite, mêlant poèmes de différentes époques: rhénane, guerrière, mais aussi calligrammes, poėmes-lettres. Pour la même raison, il n'a pas la force et l'unité thématique d'" Alcools" ou de "Poèmes à Lou".

Mais il permet de découvrir d'autres textes d'Apollinaire, dont certains sont vraiment superbes. Il témoigne de la capacité du poète à inventer, se renouveler, à évoluer. En cela, il est fort intéressant , riche.

Il est un peu comme un écho aux autres recueils:

" Mon alambic vos yeux ce sont mes ALCOOLS
Et votre voix m'enivre ainsi qu'une eau-de-vie"...

Pour les amoureux d'Apollinaire, c'est un livre à découvrir, pour compléter sa vision de l'univers poétique de ce poète fascinant et si complexe.

Pour le plaisir, je termine avec ces vers pleins d'élan amoureux et de lumière, de malice aussi...

" Mon amie je pense à toi
À ta couleur de soleil à ta grâce
La maison est vide depuis que mon rayon de soleil
Est allée se plonger dans la mer
Si tu vois des sous-marins
Dis-leur que je t'aime..."



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Édité en 1952 chez Gallimard à titre posthume, le Guetteur mélancolique de Guillaume Apollinaire est né d'une initiative éditoriale particulière. C'est un recueil qui regroupe un ensemble de poèmes en partie inédits ou publiés du vivant de l'auteur dans diverses revues.

De Stavelot qui contient plusieurs poèmes écrits en 1899 (dont un de trois vers qui va inspirer le titre du livre), suivi de Rhénanes (1901-1902), de Poèmes à Yvonne (1903) et de Poèmes divers (1900-1917), le Guettteur Mélancolique est tout entier marqué par une grande variété de thèmes, des poèmes sans beaucoup de liens entre eux.

Ce manque de cohésion se confirme un peu plus avec Poèmes retrouvés, le recueil qui suit le Guetteur mélancolique.
Le choix de réunir ces textes écrits sur une période longue, n'a pas dû aller de soi pour les éditeurs.
Des amants séparés, une ville anonyme, le peuple, le mendiant, l'érotisme, la mort, La Cité de Carcassonne, 69 6666… 69…, un assassin, la guerre de tranchées, le Rhin, le suicidé, un poème mortuaire, des références mythologiques, l'amour, la fée Mélusine, des calligrammes, la Toscane, la Sainte-Vierge, un repas, une inscription à broder sur un coussin, un avion, un souvenir des Flandres, etc., etc.

Malgré tout ce foisonnement de thèmes, l'intérêt pour le Guetteur mélancolique demeure pourtant : c'est dans la variété que se révèle et se maintient tout le génie d'Apollinaire.
Ses poèmes sont tous dominés par une mélancolie, avec une tendance pour le tragique, le réalisme et le mode élégiaque. Malgré cette inclinaison, Apollinaire ne cède pourtant pas à la monotonie ni à la complaisance. le poète « guetteur » reste toujours en éveil et sait accorder cette mélancolie à la magie poétique, à une ironie douce, à une beauté insoupçonnée.

« le ciel nocturne et bas s'éblouit de la ville
Et mon coeur bat d'amour à l'unisson des vies
Qui animent la ville au-dessous des grands cieux
Et l'allument le soir sans étonner nos yeux

Les rues ont ébloui le ciel de leurs lumières
Et l'esprit éternel n'est que par la matière
Et l'amour est humain et ne vit qu'en nos vies
L'amour cet éternel qui meurt inassouvi »

Si au travers de tous ces poèmes, il est difficile de percevoir une évolution particulière dans l'écriture d'Apollinaire, j'y ai vu la confirmation de la richesse immense de sa poésie, une richesse qui ne cesse de traverser le temps et de nous parvenir encore aujourd'hui. Indépassable.

« Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores
Étonnons-nous des soirs mais vivons les matins
Méprisons l'immuable comme la pierre ou l'or
Sources qui tariront Que je trempe mes mains
En l'onde heureuse » **


(*) extrait de « Poèmes retrouvés »
(**) extrait de « Stavelot »

.
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Partant demain à Bénodet, j'ai trouvé ce poème du grand Apollinaire :

Je vous aime ce soir où monte la marée
Bateaux de Bénodet à la voile azurée
Pêcheurs de Loctudy dont les filets d'azur
Se confondent avec la mer et le ciel pur
Cependant que l'Odet bleu comme une prière
Pâlit et que là-bas chaque phare s'éclaire

L'Odet
Est la plus bleue et la plus claire Rivière


Loin de la guerre atroce et des coups de canon
Bénodet ne sait pas celle-là qu'il préfère
La mer aux mille écueils ou sa tendre rivière
L'Odet plus douce encore que ne sonne son nom

Mais le temps passe il faudra bien que tu t'en ailles
Laissant Quimper et le Comté de Cornouaille

Guillaume Apollinaire – le Guetteur mélancolique

(Cornouaille sans "s", hein !)
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Tout le monde connait les poésies de "Alcools" et de "Calligrammes," - et j'en suis moi-même un admirateur presque fanatique. J'en redemande ! Quelle heureuse surprise de découvrir "Le guetteur mélancolique" qui rassemble des poèmes datés entre 1899 et 1917, correspondant à toute la période créatrice d'Apollinaire. Son titre provient de ces quelques vers (simples et magnifiques !) mis en exergue:
« Et toi mon coeur pourquoi bas-tu
Comme un guetteur mélancolique
J'observe la nuit et la mort »
Edité tardivement (en 1952), il rassemble des textes inédits ou devenus autrefois introuvables. On comprend bien pourquoi certains avaient été écartés. Mais d'autres méritent toute notre attention: leur valeur est comparable à celle des poèmes de "Alcools". Leur veine est très variée, mais on y retrouve souvent la musicalité et la sincérité qui font tout le charme du poète. Beaucoup de ces poésies mériteraient d'être mises en citation; je n'en mettrai que quelques-unes sur Babelio… mais il faut tout lire pour se faire une opinion exacte.
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Un ensemble de poèmes assez hétéroclites et glanés tout au long de la carrière d'Apollinaire (Il y a même des calligrammes) . Ce n'est pas à la hauteur des grands recueils , c'est un peu inégal mais il y a des pépites!
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Peut-être serais-je honni mais bon je vais assumer mon opinion.
Il est peu de dire que je suis passé à côté de ce recueil de poèmes avec beaucoup d'élégies pour des dames, un regret qu'il n'y ait pas de prostituées à Stavelot (?) et un syncrétisme religieux proche du new age à mon sens.
A mon sens le plus grand réside dans ses références à Homère ou aux anciens.
Les poèmes sur l'horreur de la guerre ont un peu plus retenu mon attention.
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