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4,08

sur 196 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un livre magique qui enveloppe le coeur et le couvre de douceurs...
Juste un cri silencieux d'amour.

Anna se marie, décision prise brusquement après six mois de relation avec Alain, un huissier rencontré en vacances. C'est soudain pour Sonia, maman célibataire. Elle a peur, parce que le mariage emprisonne deux êtres dans la vie et dans la mort. Parce que sa fille est jeune, l'avenir devant elle.
Alors cette maman se souvient. Elle caresse les souvenirs avec sa fille, son premier et seul amour avec le père d'Anna. Elle redessine sa fille de tout l'amour qu'elle lui porte.
Ce livre est plus qu'une petite merveille, c'est un livre-câlin, un livre-soleil qui embrasse les contours, le fond, les côtés de la relation entre une mère et sa fille. C'est beau, doux, profond, intense, sincère, intime.
C'est pour toutes les mamans, des mots qui rassurent, qui comprennent, un roman pour elles, pour la mienne qui a tant pleuré elle aussi le jour du grand départ de ses filles.
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Il était une fois une lectrice en vacances. Et c'est au cours d'une balade que cette lectrice découvre une boîte à livres dans un petit village désert. Et dans cette boîte à livres, CE LIVRE : Les noces d'Anna de Nathacha Appanah. Pourquoi pas ? A l'occasion... Au pire, le livre retournera dans une autre boîte à livres...
Mon avis sur ce livre commencera exceptionnellement par la conclusion. Ce livre, je le garde. Je le prêterai, le conseillerai, le relirai certainement, mais surtout, je l'adopte !!

Un petit délice à lire, à découvrir, à déguster.
Il s'agit ici d'une rétrospection intérieure d'une femme. le rapport d'une mère à sa fille, à son propre passé, à ses origines, un retour sur ces souvenirs. Une remise en cause, une image que l'on peut avoir de soi. Un évènement (ici le mariage de sa fille) qui au final positionne une femme à un tournant de sa vie. de maman, elle se redécouvre femme, même si elle n'a jamais vraiment quitté cet état, il est maintenant remis sur le devant de sa vie.
Une écriture magnifique. Je découvre Nathacha Appanah et je suis conquise par sa simplicité et son style.

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C'est difficile d'être une maman.
Difficile parce qu'on a tout le temps peur. Peur de mal faire, peur de ne pas assez aimer, peur d'étouffer. Peur aussi d'une toux persistante, peur d'une poussée de fièvre, peur de laisser son enfant prendre le vélo pour la première fois, peur qu'il tombe, qu'il se fasse mal, qu'on lui fasse mal, qu'il ne soit pas aimé, pas reconnu. Peur que son amoureux/se le laisse tomber. Peur qu'il ait peur.

Sonia sait tout ça. Sonia est mère célibataire, et aujourd'hui elle marie sa fille Anna.
Elle est mauricienne, a habité Londres quelques mois où elle a connu le jeune homme qui deviendra, sans le savoir, le père d'Anna. Un amour fou, tendre, vrai, mais libre. Et puis elle déménage à Paris avec sa petite fille où elle essayera tant bien que mal de l'éduquer le « mieux possible ».
Mais qu'est-ce qui est bien ? Qu'est-ce qu'une mère parfaite ? Est-ce que cela existe, les mères parfaites ? Jamais, par exemple, elle ne voudra entamer une relation suivie avec un homme de peur que sa fille ne se sente délaissée.
Et pourtant, en grandissant, Anna se montre beaucoup plus rigide, beaucoup plus carrée qu'elle. Ses « maman ! » désobligeants la clouent, souvent. C'est vrai que Sonia est romancière, son esprit s'échappe souvent, flirte souvent avec les nuages. Anna, elle, préfère les chiffres ...

Sonia marie aujourd'hui sa fille Anna.
D'heure en heure, son esprit s'échappe et revit le passé. Elle repense à l'enfance d'Anna, à sa propre enfance, à sa manière de voir la vie. Et elle a peur. De la solitude proche, inévitable. De n'avoir pas assez aimé sa fille. Et puis elle voudrait tant être aimée par elle, et plus jugée continuellement.

« Combien de temps passons-nous à compliquer notre vie ? Combien de temps gaspillons-nous à nous occuper du monde, de notre image, des semblants et des faux-semblants et oublier, ainsi, de regarder ceux qui nous sont chers ? »

Avec une immense tendresse, une immense douceur, une immense franchise, Natacha Appanah met en scène une maman pleine de désarroi, à un moment crucial de sa vie.
Ce petit roman sensible m'a ébranlée, m'a bousculée.
Parce que je suis une maman.

Merci à Canel et à Rabanne pour la proposition de lecture commune, une lecture qui restera ancrée en moi, une lecture qui puise dans les racines de la vie.
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Merci Canel, merci Rabanne, merci Latina! Voilà un livre que je ne suis pas près d'oublier!

Il m'a cueillie à froid,- et toc! touchée, coulée- dans le petit défaut que j'ai - que nous avons toutes, dans la cuirasse bien matelassée, bien policée, derrière laquelle nous nous abritons.

Il est aller frapper ce point sensible, ce point fragile, toujours prêt à saigner, à s' irriter, à se rappeler à nous au moment où nous y pensons le moins: notre maternité, toujours en alerte, toujours éveillée, dans notre quotidien parfois si engourdi.

La narratrice, écrivain, lyonnaise d'origine mauricienne - comme l'auteure- marie sa fille, Anna, qu'elle a eue très jeune, et élevée seule.

Mère et fille sont radicalement différentes: la fille est posée, organisée, éprise de respectabilité et de sérénité. La mère est plus fragile, fantasque, solitaire, pleine de doutes et de questions, habitée par les personnages de ses romans.

Le jour des noces d'Anna, événement managé comme un séminaire d'entreprise, est une double épreuve pour Sonia: elle craint de décevoir sa fille dont elle perçoit l'appréhension à son égard, et elle a le sentiment qu'avec ce mariage, elle la perd et que se creuse de façon inéluctable le fossé de leurs différences, voire de leurs différends.

Rien de bien original, me direz-vous..Et pourtant si: presque jamais on n'est dans le lieu commun. Sonia, sans se départir d'un amour inconditionnel pour sa fille dit toutes les difficultés, les ambiguïtés des mères avec leur fille.

Un sentiment d'ancrage dans la vie d'une force et d'une évidence renversantes, mais aussi un sentiment de déréliction, d'effroi, l'impression que quoi qu'on fasse, on fera tout mal, que, de quelque façon qu'on aime , on n'aimera jamais comme il faut. Et l'impression dérangeante de devenir la fille de notre fille quand celle-ci devient femme, gagne son indépendance, comme si la maternité s'inversait, remplissant alors nos coeurs d'une espèce de maladresse et de timidité , devant ce rôle à contre-emploi!...

J'ai été une très jeune mère et ma fille a été mon passeport pour une autre vie, un autre pays. Elle a été mon est et mon ouest, comme dit le poète, et pourtant, souvent, j'avais l'impression...de perdre le nord, d'être dans un rôle que j'assumais trop tôt, dont je m'acquittais mal. Ma fille est très différente de moi, et parfois cela m'inquiète, comme si elle s'était défendue de me ressembler. Nous nous voyons peu -je connais des mères et des filles incroyablement symbiotiques, et parfois je les envie- pourtant il y a entre nous une complicité, une intimité intenses. Un regard, un rire, un livre entre nous, et tout est dit, rien ne manque, tout se renoue. Tout existe.

C'est ce mélange paradoxal de fragilité et de force que j'ai retrouvé dans le beau livre de Nathacha Appanah.

Je crois qu'aux moments de doute et d'inquiétude- cette "crainte" inhérente au sentiment de maternité dont parle si bien l'auteur- , je viendrai , souvent, relire certains passages de la Noce d'Anna, pour partager avec Sonia-Nathacha méfiance et douleur - et retrouver avec elle confiance et joie!
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Sonia a quitté l'île Maurice, très jeune attirée par la vie sur le continent et ce, grâce ou à cause de ses nombreuses lectures.
Elle vit une histoire d'amour en Angleterre avec Matthew pendant 6 mois mais celui-ci doit partir au loin pour son métier.
Rentrée en France, elle est enceinte et élèvera sa fille Anna seule. Elle est correctrice dans un magazine féminin et écrit des romans.
Anna a 23 ans, Sonia 42, elles s'apprêtent à vivre un grand jour.
Anna se marie et pour elle c'est très important de tout effectuer dans les convenances. Elle dirige donc cette journée en guidant sa maman pour que celle-ci rentre bien dans les conventions.
L'essentiel du roman est centré sur cette grande journée.
Sonia sent que sa fille s'envole alors qu'elle a toujours vécu pour elle et avec elle car on sent que leur relation est belle. Anna est pleine d'attentions douces pour sa maman.
Sonia se pose des questions sur sa vie de femme si loin des clichés traditionnels. Elle est triste, émet intérieurement des regrets.
Elle trouve d'ailleurs une solution momentanée...revigorante, rassurante.
Un très beau roman, livré avec une écriture magnifique par Natacha Appanah que j'avais lu dans "Tropiques de la violence".
Je dois cette lecture précieuse aux appréciations de Latina, Rabanne et Canel et je les remercie à fond.



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- Pépite !
Deux femmes : Anna, 23 ans, qui se marie, et sa mère Sonia, 42 ans, qui fait le point, se souvient. La première est très organisée, conventionnelle, (trop) sage. La seconde est écrivain, bohème, indépendante, libre ; elle a choisi d'élever sa fille seule. Elle réprouve secrètement ce mariage qu'elle estime prématuré dans la vie d'Anna, elle n'apprécie pas non plus l'époux choisi, trop sage à ses yeux... Mais elle doute aussi de ses propres choix, aux antipodes de ceux de sa fille, elle aimerait avoir su retenir un homme... On assiste au mariage avec la crainte sourde que Sonia finisse par fuir cette organisation implacable qui l'effraie...

Ce roman m'a happée dès les premières pages. Grâce à l'écriture fine, précise, fluide, je me suis immédiatement immergée dedans, je n'ai pas décroché une seule fois, mon esprit n'a pas vagabondé, chaque mot m'étant ici précieux. C'est superbe, ça foisonne de jolies phrases sur l'amour maternel, sur les relations mère-fille (on peut s'identifier alternativement à l'une et à l'autre), sur les sentiments ambivalents d'une maman face aux choix (professionnels et conjugaux) de sa progéniture, sur le vieillissement et la solitude qui l'accompagne parfois...

A lire... et relire quand les enfants quitteront le nid !!
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un livre magnifique, un véritable coup de coeur pour cette histoire de maman. Je pense que beaucoup de femmes se reconnaîtront en Sonia. La plénitude de ses 42 ans, son attitude un peu loufoque, en font un personnage attachant. Aujourd'hui elle marie sa fille, si différente d'elle, si raisonnable. Elle observera toute cette journée, avec détachement mais avec un amour fort et réel. Elle laisse toute la place à sa fille depuis toujours, pour s'exprimer, et pour afficher sa vie toute conventionnelle, si différente de la sienne. J'ai aimé cette maman, une vraie de vraie, j'ai espéré être comme elle, si aimante et je sais que le grand jour de ma fille, je me verrai comme elle, spectatrice dans l'ombre et la lumière, regardant avec admiration mais avec peur, mon poussin prendre son envol et évoluer dans sa vie.
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d'accord avec tous les lecteurs : belle histoire, bien écrite
quand paraîtra la suite ?
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Le tourbillon de la vie !
Notre langue française est belle et si subtile, l'auteur sait en faire bon usage, ce titre vous dit La noce et non Les noces d'Anna, la lecture vous éclairera sur cette virtuosité.
La noce est une partie de plaisir et les noces sont les festivités qui accompagnent un mariage.
Vous allez vivre une journée de Sonia et d'Anna.
Sonia, quadragénaire bohème est la maman d'Anna, 23 ans, qui se marie avec Alain.
Ces deux femmes semblent être à l'opposé l'une de l'autre, mère bohème, fille bourgeoise.
Le lecteur ressent la distance entre les deux.
La mère a élevé seule sa fille, car le papa a suivi un autre trajet, ils se sont aimés, mais il est parti pour suivre le chemin pour lequel il avait oeuvré. Quand Sonia a découvert, après son départ, qu'elle était enceinte, elle a fait le choix de ne pas le recontacter.
Maman solo, elle a tout assumé, sans renier ce qu'elle était mais en se corsetant pour ne plus avoir de vie sentimentale, pas envie d'immiscer un homme dans la vie de sa petite fille.
« Anna. Ma grande fille, mon enfant unique. Que j'ai élevée maladroitement parce que ces choses-là ne sont pas dans les livres que je lis et que j'écris. Anna, ma fille qui me ressemble un peu je crois, elle a mes cheveux noirs et épais qu'elle laisse pousser jusqu'aux omoplates et quand, le soir, elle les tourne autour d'un crayon, je sais que ce geste-là nous appartient. »
L'annonce de ce mariage, va rompre les digues du souvenir et des interrogations du choix d'une vie.
La distance entre les deux femmes est-elle réelle ? Qui de la mère ou de la fille est à l'origine de cette distance ?
Les femmes ont une certaine idée de ce que doit-être une maman solo, mais doit-elle tout sacrifier ?
Ces interrogations rythment le livre, et nous sommes Sonia et aussi Anna, elles disent les peurs, les charges à assumer, mais aussi les petits bonheurs et les grandes joies…
J'ai aimé suivre ces méandres et me suis souvent reconnue dans ce cheminement.
« Tout le flou de ma vie est contenu là, dans cet instant précis où mon corps entier veut rester dans l'ombre mais je ne veux pas l'écouter, je ne peux pas l'écouter. Comme un panier de linge sale que je ne veux pas voir, je tasse les regrets, je tasse les remords, je tasse l'envie, je tasse, je tasse, je tasse, je ferme les yeux, je ferme les oreilles, je ferme la bouche, je ferme le sexe. »
J'ai une passion pour l'écriture de Nathacha Appanah, qui a la grâce, qui travaille le fond et la forme, avec pugnacité pour justement utiliser les subtilités de notre langue.
Elle sait dire crument les choses mais dans une langue d'une richesse et d'une beauté qui m'éblouie à chaque livre.
Des mots comme des notes de musique, qui vous bousculent, vous bouleversent et vous étreignent dans un même mouvement.
Nathacha Appanah trempe sa plume dans l'encrier de la vie.
©Chantal Lafon

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J'ai été littéralement envoutée par cette plume. J'ai lu l'an dernier de cette auteure, Tropique de la violence, que j'ai beaucoup aimé. Je viens d'avoir la bonne idée de chercher la bibliographie de N. Appanah sur Babelio et de me lancer dans cet autre roman probablement très personnel dont le sujet n'était pourtant pas spécialement attractif pour moi.
Bon et bien c'est confirmé, quand un auteur a du talent, une plume, la magie opère. J'ai été happée, complètement. J'ai dégusté cette écriture comme un repas chez un étoilé au Michelin. Tout est bon, de l'entrée au dessert, il n'y a rien en trop, rien ne manque, chaque mot est à sa place et à la fin on est sous le charme du voyage que l'on vient de faire dans un univers qu'on ignorait avant d'ouvrir la porte. On est comblé, mais pas saturé. Il nous tarde de recommencer l'expérience…
Natacha Appanah est une magicienne des mots dont le talent allie le fond et la forme avec une grande sensibilité dans l'expression des sentiments et des émotions.
C'est ainsi qu'on accompagne cette mère tout au long de la noce de sa fille et qu'on va entrer dans l'intimité d'une relation complexe, parfois difficile jusqu'au dénouement inattendu et très émouvant.
Je vais sans tarder me plonger dans « le dernier frère » et il me tarde de lire « le ciel par-dessus le toit » qui vient d'être publié.
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