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J'avais tellement apprécié Tropique de la violence, ce roman de Nathacha Appanah qui nous fait découvrir l'île de Mayotte, sa beauté mais surtout la situation intolérable dans laquelle vivent ceux qui viennent y trouver refuge, que, lorsque j'ai vu à ma médiathèque la BD éponyme de Gaël Henry, adaptée du roman, je n'ai pas hésité à l'emprunter !
Malheureusement, j'ai été assez déçue, déçue à la fois par l'histoire à mon goût, trop condensée et beaucoup moins explicite que dans le roman, et surtout par les dessins. Je n'ai pas su apprécier les dessins de Gaël Henry, à commencer par celui de la couverture représentant Moïse adolescent. Moïse est le bébé que Marie, cette infirmière de nuit, en mal d'enfant, a accueilli. C'est une jeune réfugiée des Comores arrivée au Centre hospitalier de Grande-Terre, atterrée, qui le lui remet en s'enfuyant aussitôt. Elle a seulement dit : « Lui bébé du djinn. Lui porter Malheur avec son oeil ». En fait, le bébé est atteint d'hétérochromie, c'est-à-dire d'une différence de couleur entre l'iris des deux yeux. C'est avec ce personnage que nous allons entrer dans un tourbillon de violence incroyable.
Si les dessins des personnages m'ont déplu, j'ai trouvé par contre les couleurs fort belles et l'idée de faire intervenir les fantômes des quatre personnages que sont Marie, Moïse, Bruce et Bosco, le chien apporte une touche de fantastique originale.
J'ai apprécié la carte de l'île de Mayotte placée en début d'ouvrage qui permet de mieux se situer sur ce département français aux plages et cocotiers de rêve mais rongé par la violence et le chômage.
Ce roman graphique, fidèle au livre de Nathacha Appanah, à la dimension politique forte, est un récit puissant et une véritable plongée dans l'enfer d'une jeunesse livrée à elle-même.

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Moïse, un bébé aux yeux vairons, a été abandonné à sa naissance par sa mère, une jeune immigrée comorienne qui voit dans sa singularité un signe de malheur. C'est Marie, une infirmière de Mayotte, qui l'adopte et l'élève seule. Plusieurs années plus tard, celle-ci révèle enfin à l'adolescent les circonstances de son adoption. Cette vérité bouleverse le jeune garçon envenimant alors ses relations avec Marie.

Puis, Moïse rencontre Bruce, chef de gang de Gaza, un quartier surnommé ainsi car il concentre toute la misère et la délinquance de Mayotte. Il tombe sous son emprise, faisant basculer la vie de l'adolescent.

Après voir été conquise par le roman saisissant de Nathacha Appanah, je me suis lancée avec curiosité dans la lecture de cette adaptation.

Et c'est une belle réussite de la part de Gaël Henry qui restitue toute la force du récit originel en images. Il transpose avec habileté la dimension chorale du texte et c'est à travers les points de vue de Marie, Bruce, Moïse et Bosco que nous découvrons le vrai visage de Mayotte, loin du tableau idyllique que l'on pourrait s'en faire.

Car, ce département français, terre d'accueil d'un grand nombre d'immigrés, est gravement touché par la pauvreté, les trafics en tout genre et la violence. Des plaies vives que l'illustrateur nous dépeint avec talent dans ce roman graphique.

Une excellente adaptation qui nous conte la descente aux enfers d'un adolescent à Mayotte. Une lecture percutante et touchante.
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Plongée dans la violence et la misère avec l'itinéraire de Moïse, enfant abandonné pour la couleur de ses yeux. C'est sombre et assez lumineux par ses couleurs, c'est brut par les dessins.
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Là encore, nous avons un bel écrin pour une belle mise en forme mais le fond ne m'a pas séduit. Objectivement, la bd semble bien être réalisée mais le sujet ou plutôt les valeurs véhiculées ne m'ont pas touché.

Nous avons sur l'île de Mayotte une gentille infirmière en mal d'enfant qui recueille un bébé typé qu'une maman abandonne à cause d'un problème de couleur de yeux dépareillée. Il est vrai qu'au moindre défaut, on jette dans notre société. Mais là, ce sont des réfugiés d'îles voisines curieusement moins prospères d'où l'excuse économique.

Malheureusement, plus on est bon dans notre société, moins l'espérance de vie est grande. Elle laisse derrière elle un jeune adolescent de 15 ans qui va sombrer dans la violence à cause de mauvaises fréquentations. Il s'en suivra une véritable descente aux enfers sur fond de drogue et de bandes rivales. L'auteur semble insister sur le fait que toute cette violence qui se passe sur cette île ne semble pas inquiéter la République sachant que Mayotte est rattachée à la France pour des raisons économiques.

J'avoue ne pas avoir aimé, mis à part le début avec cette gentille femme qui a donné tout son amour. Quelque fois, le résultat ne semble pas être à la hauteur des attentes. C'est parfois comme cela sous les tropiques et ailleurs.
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S'il y avait bien ici un exercice redoutable ; c'était celui de re transcrire par le dessin ce livre qui m'avait boulversé à sa sortie. C'est clairement une adaptation de très haut niveau. J'y ai retrouvé les personnages principaux de ce récit âpre à la base de ce romans original, un récit choral avec des traits, dialogues et retranscriptions de l'état d'esprit de chaque personnage clé.

Une histoire sombre, tragique dans un décor exotique mais sur une île où pauvreté, violence, différences ethniques, vieilles malédictions...Mayotte, notre dernier département d'Outre Mer en date. Les lueurs d'espoir sont des feux follets qui, le plus souvent sont éteints par la difficulté du quotidien, un taux de chômage record et une haine des profiteurs du système français de sécurité.

Les paysages, décors, bidonvilles et activités quotidiennes sont repris par un trait précis, des couleurs sur un récit qui mérite plus le noir et blanc. Ce récit choral de destins perdus est bien découpé pour que le lecteur s'en imprègne et en saisisse les nuances les plus infimes. 

Une BD, un roman graphique qui ne peut que complèter le roman original que l'on se doit de relire de temps à autre.
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Malgré mes 118 livres lus en 2019, je n'arrive pas à lire tous les romans qui me tentent. Voilà pourquoi il m'arrive de me contenter des adaptations BD… qui sont bien souvent excellentes. Encore une fois, je n'ai pas lu le roman de Natacha Appanah et suis donc allée vers cette adaptation sans a-priori. J'ai aimé tout de suite l'objet livre, sa lourdeur, son odeur de publication neuve mais les dessins de Gaël Henry ont un peu refroidis mon enthousiasme de départ. Il croque effectivement les personnages avec un trait un peu flou qui n'est pas ce que je préfère en matière de dessin. Cependant, prise par l'histoire, l'ambiance, je l'ai assez vite oublié et je dois même dire qu'en refermant les pages de cet album j'ai pensé qu'il collait finalement extrêmement bien au texte et au sujet. Nous sommes à Mayotte. Une nuit d'orage, Marie, infirmière de 33 ans en mal d'enfant, travaille. Une embarcation pleine de comoriens en attente de soins vient de débarquer sur la plage de Bandrakoun et est rapatriée au CHR de Grande Terre. Parmi eux, une jeune fille avec son bébé. Il est atteint d'hétérochronie, c'est à dire que ses deux yeux ne sont pas de la même couleur. Cette étrangeté est considérée comme la marque du Djinn dans la région. La jeune fille s'enfuit donc, laissant le bébé aux bons soins de Marie qui adopte l'enfant et le prénomme Moïse. Tout se passe bien jusqu'à ce que Marie meurt accidentellement et que la violence de Mayotte rattrape cet enfant étrange, élevé comme un blanc, naïf et passionné. Comme je le dis plus haut, je n'ai pas été emballée par le dessin dans les premières pages, mais le charme du récit a très vite fait le reste. Gaël Henry donne simultanément la parole à chaque protagoniste de l'histoire, même le chien, et c'est ce rythme donné, sa manière de faire intervenir les fantômes des êtres récemment décédés, qui m'a séduite. Cet album est une manière intéressante de plonger dans l'histoire et l'univers de ce 101ème département français, rongé par la violence et le chômage, mais au décor de carte postale.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Merci à Masse Critique Babelio et aux éditions Sarbacane de m'avoir offert de voyager, à nouveau, dans ce chef d'oeuvre de la littérature française.
Cette adaptation, très réussie, à tout pour faire découvrir ce livre. Ceux qui se contenteront de la BD sauront ce que la littérature peut offrir de mieux, les autres iront vers le roman et découvriront une écriture en plongée dans cette violence que peu connaissent. le reste du monde détournant le regard, ce qui ne fait pas disparaître les problèmes liés à la misère, à l'oubli, à l'indifférence…
Voici un extrait de ma chronique sur ce roman.
« Moïse fuit vers ceux qu'il a commencé à approcher, fasciner par l'autre lui. Celui qu'il aurait été sans Marie. Fascination répulsion.
« Ce mot-là, clandestin, ne m'avait pas laissé indifférent. Si Marie ne m'avait pas recueilli, c'est ce que j'aurais été, non ? »
Quelques mois d'errance et il tue Bruce, le chef, le roi de Gaza et se livre à la police.
L'auteur nous donne à entendre ces voix, qui nous raconte le quotidien de ce monde en marge, enlisé dans la drogue, les vols et autres exactions. Ceux qui connaissent bien le système politique, politiciens qui ne viennent qu'au moment des élections, une société pourrie jusqu'à la moelle, malgré quelques bons éléments qui luttent à leur façon, sans moyen et sans résultat.
« Je sais que je suis entré dans un autre monde, une autre dimension et que plus jamais je ne serai comme avant. »
Cette dernière phrase le lecteur peut se l'attribuer, car pour lui aussi il y aura un avant et un après ce livre.
L'auteur a le talent fou de construire sa narration en opposant la beauté de cet archipel dans toute la splendeur de ses floraisons, ses parfums multiples et la lèpre de cette profonde misère qui la ronge en profondeur et de façon irréversible.
Ces voix vous hanteront longtemps après avoir refermé ce livre. La littérature à son summum. »
Gaël Henri a su en faire un découpage semblable au roman et différent aussi, sa vision et c'est très bien ainsi.
Le regard se focalise, en premier sur les visages, pourtant je pense qu'il faut étudier attentivement les corps donnés aux protagonistes, ils parlent d'eux-mêmes.
D'emblée la beauté de l'île et sa misère sont en perpétuel miroir.
Transposer en images c'est donné à voir à un plus grand nombre, le 9ème art adaptant le 5ème a tout pour me plaire. C'est un partage, une aventure de la transmission.
Pari réussi pour Gaël Henry.
Une très belle adaptation de cette tragédie, des images qui interrogent et émeuvent.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 1er janvier 2020.
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Noir c'est noir.
C'est l'histoire d'un enfant Moise rejetté à cause de ses yeux vairons qui se construit une nouvelle famille avec une maman métropolitaine, et dont la vie bascule à la suite du décés de celle ci. il ne connait rien de la dureté de la vie à Mayotte, optimiste de nature, prés à partager, il va faire de mauvaises rencontres, de mauvais choix qui aboutiront au meurtre initial d'un chef de bande.
Histoire difficile, sans réellement d'espoir.
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(LX971) Difficile de passer à côté pour la sélection en lycée. Même si je n'ai pas lu le roman, cette adaptation sonne juste. J'ai bien apprécié la polyphonie du récit et l'aspect réaliste de l'album. C'est vif, enlevé et devrait émouvoir nos élèves pour qui résonneront de nombreux échos, en particulier le milieu insulaire et la réalité sociale (ghettos, violences, jeunesse en souffrance, immigration, rapport à la France...).
(IK971) Une adaptation réaliste de l'excellent roman de N. Appanah. Les thèmes traités sont effectivement proches des préoccupations de nos lycéens (insularité, migrations, violences...) et risquent de faire mouche auprès de nos bdziliens. Un bémol cependant au sujet du graphisme, la mise en couleur qui dessert un dessin brut plutôt réussi. Oui pour moi pour le Prix en lycée.
(SC971) Album coup de poing ! Je n'ai pas lu le roman, donc j'ai été "cueillie" par cet album qui décrit une réalité et une histoire personnelle très dures, avec un trait un peu "grossier" qui rajoute à la dureté du propos... D'instinct, je suis tentée de dire non pour le Prix, mais j'entends les arguments et je me range à l'avis des collègues de lycée
(NP976) Mayotte/ réalisme /violence / délinquance/ abandon/ Lycée
(MN976) Cet album est une adaptation assez littérale du roman. Le graphisme ne m'a pas plu du tout. je ne pense pas qu'il ait sa place auprès des collégiens et des lycéens. je dis donc non pour le prix.
(SB976) Une excellente adaptation du roman. Un album indispensable, selon moi, pour le lycée, en particulier parce que l'histoire se déroule à Mayotte, dont les établissements participent au prix. Pour Mayotte, je le recommanderais également à des élèves de 3e, mais tout de même des scènes difficiles, notamment la scène de viol.
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