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Metin Arditi emporte le lecteur dans un voyage initiatique au Proche-Orient et livre un récit captivant. Ce roman se déroule à la fin du XIe siècle. le jeune Avner, de confession juive découvre les icônes dans un monastère proche d'Acre. Fasciné par ce travail pictural, il se joint aux moines, reçoit le baptême en taisant qu'il n'a pas la foi. Son talent s'affirme et il est reconnu comme un iconographe d'exception. Toutefois, il prend des libertés avec les canons de cet art, travaillant par exemple des fonds, non d'or mais d'un bleu de sa composition. Cela vaudra un procès à Avner au sein de sa communauté. le verdict est sans appel. Il doit quitter le monastère et, pire, ses icônes sont jetées dans un bûcher d'autodafé. Commence alors pour le héros une vie itinérante en compagnie d'un marchand musulman, Mansour. Il réalise des portraits qui ont un mystérieux pouvoir d'apaisement. Suscitant la méfiance puis la colère des puissants d'une Terre sainte où débarquent les croisés. Je tairai le dénouement de ce récit qui m'a embarqué jusqu'à la dernière page. J'ai lu ce texte comme un conte, quelque chose qui n'a pas existé, mais qui contient des clés de sagesse.
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Roman basé ou non sur des faits réels ?
Nous suivons Avner, enfant juif à Saint-Jean d'Acre, depuis ses 14 ans jusqu'à la fin de sa vie.
Etrange histoire que celle de cet homme qui se découvre, affine sa personnalité, se réalise en écrivant des icônes. Il s'agit d'un récit initiatique au cours duquel celui qui prend le nom de "Petit Anastase" transgresse les lois de l'iconographie, apporte paix et joie autour de lui, lie des liens forts avec son mentor, le commerçant itinérant, avec la prostituée qui l'initie et à qui il rend sa vérité, avec le chameau, le mulet et l'ane qui sont de vrais amis.
Découvrir l'art et les codes de l'iconographie est passionnant.
Le croisement des trois religions monothéistes est porteur d'un message de paix et de tolérance.
Beau roman servi par un style agréable.
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Difficile pour moi de décrire mes sentiments sur ce roman, dont j'ai bien aimé les premières parties, la dernière beaucoup moins. le cheminement du jeune Avner, sa quête, ses doutes, son développement m'ont enchantés, mais quand il arrive à résoudre tous les problèmes des gens avec sa peinture, il a perdu sa crédibilité à mes yeux, et le roman de sa force. Peut-être est-ce uniquement la juxtaposition de ces différents exemples qui m'a dérangée, toujours est-il que la magie a cessé, je suis retombée lourdement sur mon canapé. J'aime les romans historiques, mêmes ceux qui comme celui-ci n'ont aucun fondement réel, du moment que je peux m'immerger dans cette période, aussi ai-je pris du plaisir à lire celui-ci pendant un certain moment, même si l'Histoire ne s'immisce pas vraiment dans l'histoire, elle se déroule parallèlement. Je n'aime pas donner de mauvaises notes, évaluer le travail d'une autre personne par rapport à mon ressenti personnel, mais il reste que je choisis souvent mes lectures en lisant aussi les avis de ceux qui ont moyennement aimé ou même pas du tout. Et c'est parfois de là que me vient l'envie de l'acheter
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J'ai déjà lu plusieurs ouvrages de Metin Arditi que j'admire pour sa maitrise de la langue. Cette fois le titre m'a attirée pour sa dimension poétique. je me suis trouvée plongée dans le XI ème siecle en Palestine, avec un jeune homme juif qui s'est pris de passion pour les icônes et rêve d'en peindre. Il sait ce que cela lui impose de renoncements et il choisira cette voie aidé de Mansour un marchand ambulant musulman d'une grande sagesse. Il a choisi librement la peinture d'Icônes mais cet art est-il si libre que cela et les vanités humaines existent aussi dans ce milieu là aussi. Je n'en dévoilerai pas plus....
Ce livre m'a fait voyager et m'a divertie car je ne suis pas du tout une habituée de ce genre de lectures aux allures de cotes, moi qui lis plutôt des romans assez graves. Mais il m'a conduite dans le monde des icônes que j'adore au demeurant et il m'a fait faire de très beaux rêves aussi !Une belle parenthèse avant de revenir à mes premières amours littéraires, je ne me refais pas !!!
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En 1078, à Acre, un jeune adolescent Juif livre chaque semaine du poisson au monastère. Ce jeune adolescent, c'est Avner, et comme tous les adolescents, il se pose des questions sur le monde, sur son éducation, sur sa foi.... Un beau jour, il se retrouve par un concours de circonstances à passer le seuil de l'église un agneau dans les bras. C'est la double révélation : Avner est foudroyé par la beauté d'une icône tandis que les moines voient en ce garçon à l'agneau un envoyé providentiel. Avner fait alors le choix qui changera sa vie : tournant le dos à sa famille et à ses parents, il se converti. Désormais, il peindra des icônes... Mais très vite, il tourne ses yeux vers la terre au lieu de les garder fixés sur les cieux.

Ce livre aborde des thématiques passionnantes : la foi, le rapport au Beau, la recherche de la transcendance, la recherche du sens, l'orgueil... Pour autant ce n'a pas été un coup de coeur de mon côté, tout simplement parce que je ne me suis pas particulièrement attachée au personnage d'Avner.
L'écriture reste agréable et la thématique originale : ce n'est pas si commun de trouver un roman qui décrit aussi bien le regard que peut poser un artiste sur le monde, et la quête d'idéal qui nourrit la créativité (d'ailleurs si vous avez des suggestions sur cette thématique je suis preneuse). Je vous conseille donc de vous faire votre propre avis !

Suggestion musicale : Loreena Mckennit, An ancient Muse
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"l'homme qui peignait les âmes" .

Le sujet parait anodin: une histoire d'icônes..
Mais que sont les icônes exactement, que veulent-elles nous dirent?
Une représentation biblique, une forme de prosélytisme, le portrait d'un saint..
Derrière une codification rigide, elles sont le reflet de l'âme humaine.
l'âme de celui qui peint, l'âme du sujet. Et pour peindre les icônes, il faut avoir la foi, le talent ne suffit pas.
Avec son roman, Metin Arditi, nous propose de découvrir les trois religions avec leurs singularités et leurs interdits.
Dans une Palestine Fatimide, Islam, Judaïsme et Orthodoxie cohabitent et donnent lieu à des histoires humaines, profondes et touchantes.
Un petit Juif découvre l'univers des icônes orthodoxes et va parcourir le monde en compagnie d'un marchand musulman.
Cette situation improbable va nous montrer ce qu'il y a de plus beau dans les religions et nous révéler nos faiblesses.
Beau et émouvant, l'écriture douce de l'auteur sert admirablement le propos du livre, pamphlet contre la vanité.

Dans un style différent, on retrouvera des références communes avec "Mare Nostrum" de Brice Nadin,
l'époque, le contexte politique et religieux,
mais également l'humanité des personnages.

"l'homme qui peignait les âmes" réussit un pari ambitieux: toucher celle du lecteur!
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J'ai tout aimé !

Le voyage dans le temps, à l'autre bout du monde.
La vocation, tellement belle, du personnage principal, dont la foi en l'Art dépasse toutes les autres.
L'écriture sobre, puissante, efficace.
Et le message de paix réjouissant.

Un grand livre, que je vous encourage à découvrir de toute urgence !
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Je guettais la sortie en Poche de ce roman, dont le titre m'avait semblé d'une telle beauté qu'il me fallait en lire son contenu. Je n'ai pas été déçue. On y suit l'histoire d'Avner, qui se découvre très jeune une passion pour les icônes. Nous sommes au XIè siècle, en terre sainte. Seulement, l'iconographie à laquelle Avner s'adonnera sera bien différente de celle tolérée par les religieux, car ce qu'il cherche avant tout, c'est rendre les hommes plus beaux. Sortant du cadre stricto-religieux de la représentation des figures du christianisme, son art sera donc blasphématoire. Eh bien oui, les icônes ne sont pas de "vulgaires dessins" mais le reflet des Ecritures. le dessin, profane, libre de toute interprétation, n'est pas la religion. J'ai été touchée par la délicatesse avec laquelle l'auteur s'est emparé de ce sujet, qui en englobe tant d'autres, parmi lesquels celui de la liberté en général, et plus particulièrement, celle de pratiquer les différents cultes, indifféremment, sans privilégier l'un par rapport à l'autre.
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Vous connaissez tous, je suppose, la beauté d'une icône. Cette image immobile qui sert d'intermédiaire entre le ciel et le monde, entre le divin et notre conscience. Si l'icône protège de tous les maux, et amène la paix, elle répond surtout à une observance très stricte. le peintre ne fait pas ce qu'il veut, il exécute les silhouettes dans un cadre bien défini, il ne peut ni innover, ni inventer. Avner est donc contrarié. Car, lui, cherche à faire des yeux, la fenêtre des âmes, des bouches, le murmure des voix, et sur les visages, il sonde le rayonnement intérieur de chacun de nous. Avner est le Léonard de Vinci d'Acre au XIème siècle Et au fil des années, ça ne va pas s'arranger. Son génie, largement reconnu, provoque de véritables pèlerinages. On se presse jusqu'au seuil de sa maison pour avoir une icône. L'auteur, d'une écriture prodigieuse et divine, nous envoûte littéralement. Vous pensez effleurer l'énigme d'une icône. Que nenni, ici, vous frôlez le sens véritable de l'art. Ce roman est écrit avec une virtuosité rare et veloutée. Un petit bijou.
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Ce récit est le parcours de vie d'un jeune villageois juif de 14 ans né à St Jean d'Acre au 11éme siècle.
Découvrant une icône dans un monastère, il va tout mettre en oeuvre, même les dissimulations, même les mensonges, même la séparation avec les siens pour en apprendre la technique et peindre à son tour.
Pourtant, le supérieur du monastère le met tout de suite en garde :
« L'écriture d'une icône n'est pas un travail d'artiste. C'est une représentation du divin, celle d'un croyant qui a une foi profonde et possède la connaissance des textes. ».
Il se fait baptiser, démontre les signes extérieurs d'une foi absente, s'initie aux techniques de l'icône et part dans un voyage initiatique de 10 ans, avec Mansour, un marchand nomade et musulman. Il va parcourir Israël et la Palestine.
Il est reconnu comme le meilleur.

Mais ses portraits sont trop empreints d'humanité, et pas assez de rigueur religieuse : « Je prends des libertés vis-à-vis des canons de l'Eglise. Mais les canons sont l'oeuvre des hommes. M'autoriser ces libertés, est-ce blasphémer ? (…) Les canons actuels ne nous offrent pas ce merveilleux sentiment qui nous emporte lorsque nous observons la nature et ses merveilles. A qui devons-nous le bonheur d'observer l'envol d'un papillon ? Au Seigneur ! Serait-ce péché de le représenter ? »
Il est chassé, et ses oeuvres sont brûlées….

Ce magnifique récit distingue deux paradigmes spirituels essentiels :
- La rigueur et les règles de chaque Religion, de chaque Chapelle. Chacune bien étanche face aux autres, voire opposée.
- Et celle de l'homme qui voit dans chaque être vivant, dans la nature qui l'environne, la présence de Dieu. Sans avoir besoin d'un cadre rigide.
« La vie du Christ m'enseigne la charité, et l'Islam me rappelle l'importance de l'humilité et de la soumission. Pourquoi devrais-je refuser l'hospitalité de l'une ces Maisons (Religions) en faveur d'une autre ? Ce serait dédaigner chaque fois une grande richesse. Là, serait la vraie folie. »

On reconnait aussi Metin Arditi et sa passion pour la peinture avec deux représentations de la peinture religieuse :
« Plutôt que de représenter la part d'humain dans le Christ et ses saints, Avner inversait la démarche, faisait surgir la part de divin enfouie en chacun »
Une démarche dangereuse pour les Eglises : Avner trouvait dans chaque homme, sa part d'humanité, rendait heureux celui qui avait voyagé pour se faire peindre. Les hommes n'avaient plus besoin des religions.
« En rendant les hommes heureux, Avner les soustrayait à la domination des grands prêtres. Des foyers entiers se détachaient des rites religieux. Ce n'était pas le seigneur qu'il offensait. C'était ceux qui s'arrogeaient le droit de parler en son nom. »

Une fable efficace qui suscite les réflexions. Une vraie réussite.





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