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Gros coup de coeur pour ce roman dont la lecture fait du bien.

Metin Arditin nous transporte à Acre en l'an 1078. le jeune Avner, qui appartient à la communauté juive, livre très régulièrement au monastère le poisson pêché par son père. le jeune homme aime beaucoup venir là car le frère Thomas, en charge de la cuisine, ne manque jamais de lui offrir une galette sur laquelle reposent des figues enrobées de sirop et couronnées d'une couche de fromage.

Un jour, Avner entre dans l'église afin de récupérer un agneau du troupeau de sa cousine Myriam qui s'est échappé. Son oeil est aussitôt attiré par une icône représentant le Christ. Il est subjugué par la beauté de ce qu'il voit.

Cette découverte va changer sa vie à tout jamais. Désormais, il n'a plus qu'une envie : écrire lui aussi des icônes. Mais comme le lui enseigne Frère Anastase, cela lui sera très difficile :

» le travail de l'iconographe l'amenait à franchir huit portes. Tant qu'Avner était juif, seules les trois premières lui seraient ouvertes. Pour franchir les suivantes, il lui faudrait embrasser la foi du Christ. Les iconographes étaient tous des moines qui consacraient leur vie à l'écriture des icônes. (…) Les règles d'écriture sont savantes. Et il y a un impératif théologique qui ne s'acquiert que par une longue étude des Textes et par une réflexion profonde, qui mène à la foi. le don de soi est total. »

Le jeune homme franchira toutes ces portes, se convertira et quittera sa famille. Sa rencontre avec Mansour, un marchand ambulant musulman, avec qui il va voyager, sera le début d'une quête spirituelle qui va bien au delà de la foi enseignée par les dogmes.

Les icônes d'Avner, devenu Petit Anastase, sont magnifiques, admirées puis rejetées car ne correspondant pas « aux canons rigides qui régissent l'art des icônes ». En effet, celui qui est devenu un grand iconographe cherche à montrer dans chaque visage qu'il « écrit » la part de divin qui se cache au fond de chaque humain.

Beaucoup crieront alors au blasphème.

« Avner rendait les gens heureux. Lorsque les pélerins étaient de retour chez eux, leur sérénité était contagieuse. Leur âme avait acquis une paix qui s'étendait à celles de leurs proches, et ceux-ci, apaisés, diffusaient à leur tour un bonheur nouveau. (…) En rendant les hommes heureux, Avner les soustrayait à la domination des grands prêtres. Des foyers entiers se détachaient des rites religieux. Ce n'était pas le Seigneur qu'il offensait, puisqu'il amenait le bonheur. C'étaient ceux qui s'arrogeaient le droit de parler en son nom. »

Partir avec Metin Arditi sur les traces de cet homme, dont le coeur était empli de la beauté du monde et de l'homme dans sa part la plus profonde, m'a procuré un immense plaisir de lecture.
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tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil… En parodiant Jean Yanne, on pourrait faire une critique simple, mais finalement fausse, car il y a quand même beaucoup de méchants dans cette histoire. Éclairée, par deux êtres miraculeux, auxquels on veut bien croire, grâce au talent de l'auteur. Deux portraits lumineux qui nous porte à savourer ce récit, prendre le temps de découvrir les brefs chapitres sans se presser en appréciant chaque épisode depuis L'apprentissage À la maturité de L'artiste, sans se perdre dans des descriptions inutiles, on voyage dans ce Moyen-Orient du Moyen Âge et dans les oeuvres d'un artiste dont on apprécierait de connaître les oeuvres, toutes les oeuvres ! Un vrai bonheur…
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Voilà un conteur, un vrai ! Quelqu'un qui me raconte une histoire, au lieu de se raconter, avec plus ou moins d'habileté ou de discrétion.
Quand Metin Arditi revient vers l'art, c'est au Turquetto que je pense tellement j'ai aimé cette première rencontre avec l'écrivain.

XIème siècle ….
Cette fois, il nous entraine en terre Sainte, triplement Sainte, sur les traces d'Avner, dit Petit Anastase,un jeune adolescent juif qui se converti au christianisme non par foi, mais pour peindre la figure divine, ce que les autres religions du Livre interdisent. Avner, est à l'origine un petit vendeur de poisson, et c'est presque par hasard qu'il rentre dans l'église du monastère et qu'il est littéralement ébloui par une icône. Son destin est scellé, il deviendra ‶écrivain d'icônes‶.

″ On ne peint pas une icône, on l'écrit. On n'est pas peintre, mais écrivain d'icônes. (…) L'écriture d'une icône n'est pas un travail d'artiste. C'est une représentation du divin, celle d'un croyant qui a une foi profonde et possède la connaissance des Textes. ″
On ne sait absolument rien de ce peintre. Qu'à cela ne tienne, il faut tout le talent de Metin Arditi pour l'inventer, et montrer l'intime imbrication des trois grandes religions du Livre dans cette région. Avner le juif, devenu chrétien, toujours prêt à défier les règles de l'Eglise, aura pour parrain, Mansour, le musulman, toujours là, bienveillant et protecteur.
Encore une fois, Metin Arditi est parvenu à m'ouvrir une voie méconnue, à m'y lancer pleinement. Durant la lecture de cette épopée, je n'ai pas vu le temps passer. A la fois passionnant, érudit, humaniste, universel, ce roman montre encore une fois tout le savoir faire de Metin Arditi. Son écriture élégante, est ici très visuelle. J'imagine assez bien cette histoire adaptée au cinéma !


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Metin Arditi situe ce nouveau roman en Palestine, au XIème siècle. Les 3 religions s'y côtoient, juive, chrétienne et musulmane. Avner, un jeune juif, vit près d'un monastère chrétien et découvre la beauté des icônes. Alors que l'art figuratif est interdit dans sa religion comme dans l'islam, il est fasciné par ces peintures. Pour assouvir sa passion naissante l'adolescent est prêt à tout. Il quitte sa famille et se convertit pour apprendre auprès d'un moine. Les icônes ne sont pas de simples oeuvres d'art, ce sont des actes de foi.
Avner consacre toute sa vie à la peinture et devient un peintre d'icônes renommé mais c'est insuffisant pour lui. Il veut s'émanciper des carcans qui brident son art, peindre des portraits de ses contemporains en cherchant la part de divin qui est en eux.
L'homme qui peignait les âmes est un roman initiatique sous forme de conte dans un Xième siècle où les hommes simples, quelque soit leur religion, vivaient en bonne entente.
On y trouve les thèmes chers à Metin Arditi, l'art trait d'union entre les hommes, le poids de la religion, le divin, le combat contre l'intolérance. Les passages sur la fabrication des icônes sont tout aussi passionnants que instructifs.
Ce récit est empreint d'une grande humanité. le talent de conteur de Metin Arditi est toujours là mais j'ai moins adhéré à ce récit qu'à d'autres. Je me suis peu attachée à Avner, je n'ai pas vraiment cru en son personnage.
Il y a des romans de Metin Arditi que j'ai adoré comme le Turquetto ou La confrérie des moines volants, il en est que j'ai beaucoup aimé comme Carnaval noir ou Rachel et les siens et il y en a d'autres, dont j'ai oublié le titre, que j'ai moins apprécié comme celui-ci. Cette petite déception ne m'empêchera pas d'attendre le prochain avec impatience.

Je remercie les éditions Grasset de leur confiance et NetGalley
#Lhommequipeignaitlesâmes #NetGalleyFrance
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Un roman passionnant, à l'écriture simple et aux chapitres courts, sur la vie d'un artiste dont la manière de peindre des portraits - au temps où les icônes s'écrivent et non se peignent, comme des récits de foi - va révéler à ses sujets leur plus belle personnalité. Au carrefour des religions on parcourt la terre promise au XIe siècle pour découvrir, à la fois la technique de réalisation des icônes et le regard de chaque religion sur la représentation humaine.
Les sensations olfactives et visuelles, très bien écrites, nous plongent dans la terre et l'époque et les personnages sont beaux même si un peu superficiels.
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Il y a des livres qu'on vous met entre les mains, que je n'aurais personnellement pas choisi en librairie, mais qui sont accompagnés de "c'est sublime", "il m'a déboussolé", "il faut que tu le lises, tu vas adoré".

Ce livre en fait partie.

Tiré d'une histoire vraie.

Palestine, 1086
Avner est un jeune garçon juif qui va tomber par hasard sur une icône dans une église et être foudroyer d'admiration. Pour accomplir sa passion, il va devoir devenir chrétien mais perdre sa famille. de ses mains va naître un pouvoir qui va le dérouter : au travers de ses icônes, il va pouvoir rassembler, guérir les gens et apaiser les coeurs.

Ce livre est à lire, surtout en ce moment, car il uni les coeurs dans la beauté, dans la vie, dans la passion. Juif, chrétien, musulman. Tous ensemble.

Il abordé également les sujets du pardon, de l'ego, de l'amitié, de l'amour, de la folie des hommes, de l'âme.

Il se lit très vite. Fuselé, on chemine avec eux sur leurs bêtes aux travers des cités, des déserts.

➡️ Livres dans la même veine : "Veiller sur elle" de Jean-Baptiste Andrea
"Étoile brisée" de Nadeije Laneyrie-Dagen
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Comme à son habitude, Metin Arditi nous instruit autant qu'il nous divertit dans ce roman au style travaillé. L'histoire de l'apprentissage du jeune Avner qui n'hésite pas à renier sa famille et sa religion pour écrire (peindre) des icônes est finement racontée et son voyage initiatique est fort plaisant. C'est une belle histoire d'amour et d'amitiés aussi que nous offre Metin Arditi.
Le titre un peu tiré par les cheveux et les chapitres d'inégales longueurs sont mes seules réserves à ce bel ouvrage.
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Avec L'Homme qui peignait les âmes, Metin Arditi nous livre une fable de toute beauté, agréable à lire et profondément humaine.
Le roman nous conte l'histoire d'Avner, épris d'art, qui se lance dans l'iconographie sans avoir la foi. Juif, faussement chrétien, proche d'un marchand musulman, il rejette toute transcendance pour diviniser l'homme et ce qu'il y a de meilleur en lui.
Très contemporain dans une approche syncrétisme de la religion, le roman ne m'a pas semblé d'un réalisme absolu. Parfois naïf, un peu manichéen, avec des allures de Mille et Une Nuits, il n'en soulève pas moins certaines questions et surtout nous fait rêver avec bonheur.
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en 1078 ,Acre qui a 14ans découvre a l occasion d une livraison dans un monastère, une icône.C est l éblouissement ! il deviendra un iconographe de talent fasciné par le travail pictural.
Martin Arditi nous transporte dans un voyage initiatique au Proche Orient dans un récit captivant.
le récit nos emme dans des décors superbes.
une fable sur l humanisme et la beauté
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Nous sommes à Acre en l'an 1078.
Avner est un jeune Juif, fils de pêcheur, il a quatorze ans. Régulièrement, il va livrer au monastère de la Sainte-Trinité, les poissons qu'ils ont pêchés ensemble. Et, régulièrement, il est accueilli chaleureusement par les frères. Dont un, Thomas, qui connaît bien sa gourmandise et lui prépare des mets à chaque fois meilleurs, mélange de sucré, fruité et salé.
Avner, pour les déguster, aime s'installer à l'ombre sous un figuier, près de l'église. Endroit qu'il nomme, le Petit Paradis. Il aime écouter la douceur du chant des moines orthodoxes, sentir le vent à travers ses cheveux et observer la nature, les animaux et tout particulièrement un papillon doré, le « Roi des Rois », qui lui rend visite de temps en temps.

Un jour, alors qu'il dessine de mémoire, “son” papillon, il est puni par son père. Il ne comprend pas pourquoi la représentation est interdite dans sa religion. Il ne voulait que célébrer la beauté du monde…

Lors d'une livraison de poisson au monastère, un jour sa curiosité l'emporte et se laissant bercer par les chants liturgiques, il entre dans le lieu de culte.
Dès lors, sa vie va changer à jamais, lorsqu'il voit pour la première fois une icône peinte. Éblouis pas cette beauté sur fond d'or, le garçon veut devenir iconographe !

Commence alors un parcourt qui impliquera une reconversion au christianisme, à la grande honte de sa famille, qui le mènera vers un long chemin d'apprentissage, où il fera la connaissance de Mansour, un marchand musulman, qui s'occupera d'Avner, comme s'il était son fils…

À travers cette histoire prenante Metin Arditi rend hommage à l'art sacré de l'iconographie et tout particulièrement à Avner, un homme bon, passionné par son art et par la beauté des hommes et des femmes, dans un pays où juifs, musulmans et chrétiens sont en conflit constant. Avner se donne une mission. Il veut peindre les âmes, et mettre en avant ce qu'il y a de meilleur chez les êtres humains. Il souhaite que tout le monde s'aime et célébrer ainsi la beauté du monde…

Je découvre Metin avec ce roman rempli d'émotions à chaque chapitre. Ce récit, très riche en rencontres dans le Proche-Orient du XIe siècle, fait vivre des personnages attachants quelles que soient leurs religions. Metin mêle avec talent l'Histoire, où le fanatisme religieux tue et n'offre aucune liberté, mais il met en valeur, tout ceux qui avaient une vision différente du monde et qui à travers les siècles, ont pu faire évoluer les esprits les plus ouverts.

De courts chapitres, une écriture belle et apaisante.
Coup de coeur pour ce roman, où la douceur se fait une place dans un monde qui malheureusement renouera très vite avec les violences de son temps…
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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