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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle lecture coup de poing !! Un grand merci à mon amie Céline pour m'avoir offert ce bijou de lecture. Toujours il aura fallu que les femmes se battent contre des lois faites par les hommes pour les hommes, pour les bien-pensants, les religieux, les cancan... et aujourd'hui encore le combat est loin d'être terminé... Je laisse Oliva dans un coin de ma mémoire. Son histoire m'a tellement touchée... Je recommande ce livre à 200%
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Oliva grandit entre le silence bienveillant de son père et les injonctions de sa mère pour qui l'essentiel est de ne pas être "une carafe cassée", une de ces filles salies qu'aucune homme ne voudra épouser. Il faut dire que dans un village de Sicile au début des années 60 il est difficile d'être une fille. En tout cas difficile d'être une fille "au singulier" dans un univers où les femmes n'existent pas par elles mêmes mais au travers des hommes ou de leurs enfants.
Oliva, brillante élève, obéit à sa mère et ne regarde pas les garçons dans les yeux, ne bombe pas la poitrine quand elle les croise et ne regarde même pas son reflet dans un miroir. Mais cela ne suffit pas à la préserver. Un jour sa vie se brise et les réparations proposées par cette société traditionnelle ne sont pas de celles qui peuvent la reconstruire. Alors Oliva choisit sa propre voie.
Aux côtés d'Oliva, Viola Ardone dresse toute une série de portraits touchants dans une écriture simple et juste qui nous plonge dans les sentiments et émotions d'Oliva. Et si le sujet central est celui de la place de la femme, elle traite aussi de la place de l'homme imposée par la société traditionnelle, des relations filiales, de la justice et de la façon de la faire évoluer. Elle nous parle aussi avec beaucoup de tendresse de l'enfance et du passage à l'âge adulte, et du conformisme social sans pour autant tomber dans des stéreotypes ni dans un manichéisme simpliste.
C'est juste, tendre, et ça touche au coeur.
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Très surpris par le fait qu'en Italie, ce ne fut qu'en 1981 qu'a été abrogé un article du code pénal, qui permettait à un violeur d'échapper à la prison s'il épousait sa victime !
Oliva, victime d'un viol par le fils du boulanger du village qui souhaite l'épouser,refuse de se soumettre à cette loi inique et malgré l'opposition de ses parents porte plainte contre son violeur.
Le style rend la lecture fluide et immersive.
Un très bon moment de lecture en une traite.
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Dans les années 60, Oliva Denaro est une jeune adolescente qui vit à Martorana, un petit village de Sicile. Sa famille est modeste, la mère coud et brode pour les autres, le père cultive son jardin potager et possède quelques poules. Ils vont aussi attraper des grenouilles et ramasser des escargots pour les vendre.
Elle aime courir sur les sentiers avec son frère jumeau Cosimimo, rire et jouer avec Saro, son jeune voisin, et passer du temps avec lui à regarder les nuages et à leur donner des noms. Ce qu'elle aime avant toute chose, c'est aller à l'école car elle adore Mlle Rosaria, sa maîtresse. Oliva rêve de vivre ses rêves et de poursuivre ses études. Elle cache derrière son lit des photos de stars qu'elle découpe dans des magazines que lui donne en cachette son amie Liliana, fille de communiste, éduquée plus librement.
Sa mère, très intégrée dans le village et ses coutumes, lui impose des règles pour tout.
Mais le jour où la jeune fille grandit, a ses "cardinales" (entendez ses règles) la réalité devient terrible, son statut change et elle ne doit plus sortir de la maison sans un protecteur. L'attitude de son frère jumeau change aussi, il s'éloigne d'elle tout comme Saro, son ami d'enfance. Sa mère lui impose des contraintes de plus en plus étouffantes et lui déconseille de fréquenter Liliana.
Heureusement son père, bien que taiseux, n'est pas d'accord avec cette époque. Il sait que Fortunata, sa fille ainée, n'est pas heureuse en ménage. Il a été obligé de la marier à celui qui l'avait mise enceinte. Elle a ensuite perdu le bébé sous ses coups. Il voudrait le meilleur pour sa cadette. Il l'observe, la voit grandir, et tente de continuer à la guider le mieux possible, avec douceur et bienveillance.
Mais voilà que le fils du boulanger, Pino Paternò, véritable petit caïd revenu depuis peu au village, a des vues sur elle, il est beau, toutes les jeunes filles rêvent de l'épouser mais pas Oliva, qui bien qu'elle soit troublée par ses regards, se refuse à lui, le repoussant et par cela même touchant à son orgueil de mâle. Voilà qu'il décide alors de la faire enlever et de la violer. Ainsi pense-t-il, comme c'était l'usage à l'époque dans ses contrées siciliennes reculées, elle sera obligée de l'épouser pour sauver son honneur.
Mais la jeune fille, bien que détruite, se refuse à lui et sa famille va la soutenir (y compris sa mère) face à un combat qui va les faire tous souffrir et modifier leur destin. Elle ne veut pas de ce mariage "réparateur" comme la loi le prévoyait. Elle veut avoir le choix, porter plainte et le poursuivre en justice...

Voilà un roman social sur fond d'histoire des femmes, très émouvant qui sonne juste et nous emmène des décennies en arrière. le style est simple et sans fioriture. Il va bien à l'histoire d'Oliva et à celle de sa famille. L'autrice nous décrit ses personnages, leurs personnalités et les différentes coutumes et événements avec beaucoup de finesse. le poids des convenances, les rumeurs et les commérages dans le village, l'église et la justice archaïque de l'époque, qui donnent toujours raison aux hommes, tout est décrit avec beaucoup de réalisme.
Le roman se divise en quatre parties.
Dans la première (1960) Oliva n'est qu'une enfant et le lecteur prend le temps de la connaître et de faire connaissance avec ses parents, ses amis et surtout ses rêves. Oliva avec sa naïveté liste toutes les règles imposées par sa mère qui veille à son éducation.
La seconde, la même année, se termine par le drame, le lecteur découvre le poids des traditions ancestrales et le destin de la plupart des jeunes filles à cette époque.
Dans la troisième partie, la même année encore, Oliva tente de se reconstruire en attendant le procès.
Dans la quatrième on se retrouve en 1981, année de l'abrogation des lois sur le mariage réparateur, lois qui avaient été instaurées par les fascistes. Les années ont passé et chacun a repris sa vie mais le combat des femmes n'est pas resté vain, les lois vont changer la société. le récit alterne alors la voix d'Oliva et celle de son père qui semble se répondre, la dernière phrase d'un chapitre prononcée par l'un, débutant celle du suivant, prononcée par l'autre.
L'autrice ne nous donne pas de leçons. le lecteur apprend tout ce qu'il a à savoir à travers le récit d'Oliva. Faire son propre choix, bâtir son avenir comme on le désire, être indépendante sans avoir besoin d'un homme pour subvenir à ses besoins, tout cela est un combat de tous les instants et rien ne sera facile pour elle.
Ce roman est un bel hommage à toutes les femmes qui ont osé dire NON et qui en faisant cela, ont permis de faire évoluer les idées et la société.
En parallèle, grâce aux aides qu'elle reçoit des communistes, le lecteur prend connaissance des combats menés par les militants pour changer les lois ancestrales et faire évoluer la condition des femmes. C'est donc aussi un roman qui replace l'histoire d'Oliva dans le contexte historique du pays dans les années 60-80.
J'apprends en rédigeant ces lignes que l'autrice s'est inspirée d'une histoire vraie, celle de Franca Viola, une jeune fille du sud de l'Italie, devenue un symbole, car elle a été la première à refuser un mariage pour réparation dans les années 60, une affaire qui avait été fortement médiatisée à l'époque et dont on a même fait un film. Je n'en avais jamais entendu parler !
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Années 1960, Sicile
Oliva a 15 ans. Elle vit dans un petit village où les conventions ancestrales ont encore cours.
Tout le monde épie tout le monde. Et ensuite les langues coupantes bavardent.
Oliva, éprise de liberté, aimant étudier, pense pouvoir devenir institutrice grâce au soutien de son père qui, tout taiseux qu'il est, impose le silence à sa femme Amalia emplie d'amertume et de reproches.
Malheureusement pour elle, Oliva est jolie, pauvre mais jolie. Cela causera sa perte.
Quel magnifique roman qui expose les coutumes archaïques qui régissaient la vie des villages notamment celle des femmes (N'oublions pas que dans certaines régions du monde, le sort des filles est tout sauf enviable) au travers du combat de cette très jeune femme qui veut obtenir justice.
Les chapitres courts posent le contexte de cette communauté écrasée par des règles patriarcales validées légalement, transmises aux filles par leurs mères comme les sentences qu'Amélia assène à ses filles à tout heure du jour faites de « Ne… pas », « Ne… pas », « Ne …pas » jusqu'au drame.
J'ai trouvé alors que le rythme était plus rapide et si le personnage d'Oliva est attachant ce sont vraiment les parents qui m'ont conquise.
Salvo (je me suis demandé si son prénom avait un rapport avec l'idée de sauveur) semble au début très en retrait, peut-être indifférent, occupé à son potager, à sa cueillette d'escargots ou de grenouilles. Puis au fil du récit, la dimension de son personnage prend une ampleur légitime, d'une très grande intégrité.
Mais c'est l'évolution d'Amalia que j'ai trouvé la plus intéressante. Elle qui a toujours tout fait comme il fallait, comme on disait , choisit elle aussi de dire « Non ».
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Très beau roman qui retrace de manière poignante la condition féminine de l'Italie des années 60. Viola Ardone m avait déjà bouleversé avec son très beau roman « Le train des enfants » et là encore ce livre est bouleversant. Tant l'histoire que le style méritent le détour.
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L'histoire se passe en Sicile dans les années 1960 avec toutes les conventions sociales de cette époque. Oliva est une fille qui ne rêve que de liberté mais à cette époque la femme n'est pas grand chose, on parle surtout d'honneur, de réputation et surtout la femme n'a pas son mot à dire.

Au début, le personnage d'Oliva encore dans l'enfance, est attendrissant avec ses innocents mots "je suis pour", "je suis contre" sur divers sujets, à une époque où finalement ses avis ont peu de valeur elle l'apprendra bien plus tard à ses dépends.

C'est un livre sur le combat des femmes pour faire reconnaitre leurs droits et faire avancer les lois et c'est à travers la vie d'Oliva de son enfance à l'âge adulte que l'on va le découvrir. Oliva va devoir se battre, faire des choix à l'encontre des "convenances" de l'époque, une femme de caractère, une femme qui grâce à elle et beaucoup d'autres sauveront d'autres femmes en combattant le patriarcat et toutes ses "absences" de loi qui protègent les femmes.

J'ai beaucoup aimé cette lecture
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J'avais été complètement transportée par le train des enfants et l'écriture de Viola Ardone. J'avais donc mis beaucoup d'espoir dans ce roman dont le résumé m'avait attiré. Résultat : aucune déception.

L'autrice nous plonge encore une fois dans le Sud de l'Italie, sa pauvreté, ses conventions et ses lois d'un autre temps.

Olivia n'a que quinze ans et la vie devant elle, quand elle est forcée au mariage par une sombre histoire de réparation du préjudice subi. Mais influencée par son ancienne institutrice et son amie communiste, Olivia se rebelle, refuse ce que les hommes voudraient lui imposer.

D'abord discrète et sage, Olivia va apprendre à s'affirmer, à dire non. Je dis apprendre mais a-t-elle vraiment le choix ? Son personnage est d'une puissance incroyable, d'un courage démesuré, elle forge l'admiration.

Comme dans le Train des enfants, les communistes apparaissent ici encore comme les sauveurs. Ils offrent l'avocat, la possibilité de se défendre, l'espoir plus simplement.

Viola Ardone a vraiment un don pour conter les histoires, y compris ou surtout celles qui font mal. Elle sait transmettre l'émotion et le ressenti, sans que jamais ce ne soit trop ni trop peu.

J'aime son style et son univers et je me languis du prochain.
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Mon 2eme roman de Viola Ardone, 2eme excellent roman.

Un jeune homme séquestre et viole une adolescente. Cette affaire ferait la une des médias, choquerait l'opinion publique et le violeur écoperait d'une lourde peine.

Mais dans la Sicile des années 1960, ça ne se passait pas comme ça. La loi permettait au violeur de réparer, c'est-à-dire épouser la victime. Tout le monde trouvait son compte : le violeur échappait à la prison et au crime d'honneur ; la famille voyait sa carafe cassée ramassée.
Oliva âgée de 16 ans, qui a toujours obéi aux règles, qui a toujours dit OUI, a décidé de dire NON à cette loi. Une loi faite pour sauver les vauriens et condamner les victimes.
Elle refuse d'appartenir à son violeur ; elle est déterminée à se rebeller contre les vieilles règles d'une société archaïque.
L'histoire magnifiquement écrite, est basée sur une histoire vraie qui s'est passée il n'y a pas si longtemps que ça, qui reste très contemporaine dans beaucoup de pays où naître fille est souvent synonyme de malchance.
Même s'il reste encore du chemin à faire pour les droits des femmes, Viola Ardone retrace celui parcouru par nos grand'mères et mères pour l'éducation, l'emploi, le mariage, le divorce, l'avortement, pour avoir ‘le choix'.

Une histoire que je recommande de lire et faire lire. Impensable de ne pas la lire.
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« Moi, j'aurais été plus heureuse si j'étais née garçon, comme Cosimino, mais quand on m'a faite, personne ne m'a demandé mon avis. »

J'ai écouté ce roman dans sa version audio Audiolib et c'est un véritable coup de coeur ! J'ai tout aimé dans ce roman, les protagonistes, l'histoire, le décor, la narratrice Marie du Bled.

Le récit d'Oliva, c'est un peu celui d'une multitude d'autres femmes. Un récit qui nous emmène en Sicile, dans les années 60, à une époque où les femmes ont une place bien définie dans la société. Une vie faite de règles imposées par des hommes, qui nuisent à leur liberté, qui brisent leurs rêves, enchaînent leur destin. Des femmes qui élèvent leurs filles selon ces même diktats, génération après génération. Mais un jour, des voix s'élèvent, sortent de l'ombre pour changer les mentalités.

J'ai tellement aimé les protagonistes, Liliana, Calò, le père d'Oliva, « tout en silence », et le courage de cette dernière, elle qui pourtant, durant toute son enfance, a été marquée par les injonctions maternelles sur ce qui convient de faire ou non pour une femme.

J'ai ressenti une foule d'émotions lors de ma lecture, j'avais envie de marcher aux côtés des personnages, j'ai été emportée par leur ardeur autant que par leur peur. Un coup de coeur !
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