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Citations sur Eichmann à Jérusalem (55)

Ce livre important d'Hannah Arendt est depuis sa parution l'objet d'une polémique pas encore apaisée. Le sous-titre de l'ouvrage "la banalité du mal" en est le premier sujet. La responsabilité qu'elle attribue pour partie aux conseils juifs en est le second. Le grand intérêt de cet ouvrage n'est pas la relation du procès d'Adlf Eichmann, mais la pensée sur l'orgine du mal qu'elle construit à partir de ce moment. Elle a demandé à assister à ce projet, comme une façon de retourner à une partie de son histoire. Sa théorie sur le mal qui ne trouve pas sa racine dans la nature même de l'homme, mais plutôt dans l'absence de pensée, pour contestée qu'elle soit, ouvre un débat que l'histoire actuelle n'est pas près d'éteindre.
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Eichmann n'était ni un Iago ni un Macbeth; et rien n'était plus éloigné de son esprit qu'une décision. comme chez Richard III, de faire le mal par principe.
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En Allemagne aujourd'hui, on n'a toujours pas oublié cette notion de Juifs "éminents". On ne parle plus d'anciens combattants ni d'autres groupes privilégiés, mais on déplore encore le destin de Juifs "célèbres" au détriment de tous les autres. Des voix s'élèvent encore, tout particulièrement au sein de l'élite culturelle, pour déplorer publiquement que l'Allemagne ait obligé Einstein à faire ses bagages, sans se rendre compte que c'était un crime bien plus grand d'avoir tué le petit Hans Cohn du coin, même s'il n'était pas un génie.
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Comme le Danemark, il s'avéra que la Suède, l'Italie et la Bulgarie étaient quasiment immunisées contre l'antisémitisme, mais, des trois pays qui se trouvait dans la zone d'influence allemande, seuls les danois osèrent dire ouvertement ce qu'ils pensaient du sujet à leurs maîtres allemands. L'Italie et la Bulgarie sabotèrent les ordres des Allemands et pratiquèrent la duplicité en jouant un double jeu extrêmement subtil ; ils sauvèrent leurs Juifs par un tour de force d'une ingéniosité inouïe, mais ne contestèrent jamais la politique en tant que telle. Ce que firent les Danois fut complètement différent. Quand les Allemands abordèrent avec une certaine précaution le sujet de l'étoile jaune, on leur dit simplement que le roi serait le premier à la porter et les fonctionnaires du gouvernements danois tinrent à faire remarquer que toute espèces de mesure antijuive aurait pour conséquence leur démission immédiate. Ce qui fut décisif dans toute cette affaire fut que les Allemands ne parvinrent même pas à introduire la distinction extrêmement importante entre les Danois d'origine juive nés au Danemark, qui étaient environ six mille quatre cents, et les mille quatre cents Juifs allemands réfugiés, qui avaient trouvé asile dans ce pays avant la guerre et que le gouvernement allemand avait déclaré apatrides. Un tel refus a dû causer un étonnement sans fin chez les Allemands, car il paraissait complètement "illogique" qu'un gouvernement protège des gens à qui il avait catégoriquement refusé la naturalisation et même un permis de travail. (...) Cependant, les Danois expliquèrent aux responsables allemands que, comme les réfugiés apatrides n'étaient plus des citoyens allemands, les nazis ne pouvaient les réclamer sans l'accord danois. Ce fut un des rares cas où le fait d'être apatride s'avéra un atout, bien que ce n'ait pas été le fait d'être apatride en tant que tel qui sauva les Juifs mais le fait que le gouvernement danois avait décidé de les protéger. ainsi aucune des mesures préliminaires, si importantes pour la bureaucratie du meurtre, ne put être menée à bien et l'on remit les opérations à l'automne 1943.
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Certes, il importe aux sciences politiques et sociales de savoir qu’il est dans la nature même du gouvernement totalitaire, et peut-être est-ce la nature de toute bureaucratie, de transformer les hommes en fonctionnaires, en simples rouages de la machine administrative et, ainsi, de les déshumaniser.
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« Les oubliettes n’existent pas. Rien d’humain n’est à ce point parfait, et il y a simplement trop de gens dans le monde pour rendre l’oubli possible. Il restera toujours un survivant pour raconter l’histoire. » (p. 409)
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Pendant les quelques minutes qu'il fallut à Kovner pour raconter l'aide qui avait été fournie par un sergent allemand, le silence régnait dans la salle du tribunal; comme si la foule avait spontanément décidé d'observer la minute habituelle de silence à la mémoire de l'homme dont le nom était Anton Schmidt. Et pendant ces deux minutes qui furent comme un flot de lumière projeté soudain dans une obscurité impénétrable et insondable, une seule idée, claire, irréfutable, l'évidence même, s'imposait - comme tout serait différent aujourd'hui dans cette salle, en Israel, en Allemagne, dans toute l'Europe, peut-être même dans tous les pays du monde, si seulement on avait pu raconter d'autres histoires de ce genre.
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« Comme Eichmann le déclara, le facteur le plus décisif pour la tranquillisation de sa conscience fut le simple fait qu’il ne vit personne, absolument personne qui ait pris effectivement position contre la Solution finale. » (p. 226)
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Interrogé plus longuement, il ajouta qu’il avait lu La Critique de la Raison pratique de Kant. Il se mit ensuite à expliquer qu’à partir du moment où il avait été chargé de mettre en œuvre la Solution finale, il avait cessé de vivre selon les principes de Kant ; qu’il le savait, et qu’il s’était consolé en pensant qu’il n’était plus "maîtres de ses actes", qu’il ne pouvait "rien changer". Ce que, au tribunal, il ne parvint pas à discerner est le fait qu’à cette "époque de crimes légalisés par l’État", comme il disait maintenant lui-même, il n’avait pas simplement écarté la formule kantienne comme n’étant plus applicable, il l’avait déformée pour lui faire dire maintenant : Agis comme si le principe de tes actes était le même que celui du législateur ou des lois du pays, ou, selon la formulation de "l’impératif catégorique dans le III Reich" donnée par Hans Frank et qu’Eichmann connaissait peut-être : "Agis de telle manière que le Führer, s’il avait connaissance de ton action, l’approuverait "(Die Technik des Staates, 1942, p.15-16).
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"Parler de camps de concentration en terme "d'administration" et des camps d'extermination en terme d' "économie" était typique de la mentalité SS. "
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