FALLAIT PAS L'ÉNERVER...
Ah ça, non ! Fallait pas l'énerver, le Léo ! Et lorsqu'on s'en prend à sa chère inspecteur Marlène Soral, quasiment à la descente du train qui vous ramène d'un voyage en amoureux à Venise, qu'on profite lâchement d'être à quatre - gorilles - contre une femme, même habituée, pour vous la kidnapper, faire pression sur vous pour vous empêcher d'enquêter sur des passations de marchés immobiliers plus que douteux entre la mafia sicilienne et un bétonneur véreux, oui, vraiment, ça énerve son détective, et pas qu'un peu !
Il va lui montrer qui c'est Léo. Aux quatre coins de Nice qu'on va le retrouver son chantier, éparpillé par petits bouts, façon puzzle. Léo, quand on lui en fait trop, il correctionne plus : il dynamite, il disperse, il ventile ! [NB : toute récupération de citation cinématographique fameuse n'est évidemment pas que fortuite]
Et pendant ce temps-là, une certaine juge italienne, irascible, indomptable, incorruptible, colérique, dominatrice, irritable, emportée, acariâtre, suffisante... Mais presque dernière survivante d'une flopée de juges anti-corruption assassinés par la "famille", venue poursuivre son enquête sur les terres de Léo Loden et ayant demandé expressément sa protection, tombe littéralement dans les bras de notre vieil ami Rrrrrrrusse, collaborateur actif de Loden - accessoirement perceur de coffres en tous genres -, l'ex-colonel du KGB Ivan Dabibine Ossouzof. Ah ! le charme des échanges internationaux...
Le sixième opus de cette série toujours aussi branque, totalement tirée par les cheveux, faisant assaut de jeux de mots improbables et de situations aussi invraisemblables que cocasses, tellement machiste que ça ne fait pas sérieux, est donc dirigé de main de maître par
Christophe Arleston et
Serge Carrère.
Proposé dans le cadre de l'excellente initiative printanière (depuis 2013)"Les 48h BD" - dont Babelio est d'ailleurs partenaire-, ce n'est évidemment pas LE chef d'oeuvre incontournable de la BD de ce jeune XXIème siècle que nous avons sous les yeux, mais "Bullshit !", comme ne cesse de le répéter un tueur à gage au fil de ces planches, qu'il est bon parfois de mettre son cerveau au repos et de se laisser aller à rire sans vergogne et sans arrière pensée d'aucune sorte !