Un bel univers ce monde où l'art est vital, où la laideur peut vous être fatale (Raaah! les veinards, pas de zones commerciales hideuses dans ce monde-là, pas de spéculateurs construisant d'affreux immeubles déprimants, pas de pubs immenses sur les monuments historiques...), les grands artistes y sont des sauveurs car la beauté de leurs oeuvres dissuadent les effrayantes fluves de déchiqueter la population.
Le dessin de Floch est à la hauteur, très réussi et les couleurs de Claude Guth contribuent à rendre la lecture agréable.
Pourtant je ne peux pas me défaire de l'impression que ça aurait pu être encore mieux. La complexité du personnage de Fesolggio, artiste de génie, lumineux, séduisant, capable d'horreurs pour pouvoir réaliser sa grande oeuvre, est certes intéressante, mais pas complètement convaincante dans son traitement.
Et j'ai un peu de mal à adhérer à la vengeance de Sangre. L'énergie qu'elle y met alors que son ennemi n'est plus qu'une loque accueillant la mort comme une délivrance m'a paru un peu vaine. Bien sûr, c'est original, elle le sauve, lui permet de retrouver la gloire pour pouvoir accomplir une vraie vengeance, mais ça manque un peu d'enjeu - un peu du gâchis, elle n'a rien de mieux à faire de ses talents, Sangre?
Du coup je n'ai pas réussi à m'attacher à l'héroïne autant que je l'aurais voulu (malgré son charmant bégaiement).
Mais quand même, ce n'est pas mal du tout et je compte bien lire la suite.
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La mélopée funeste, celle du jour maudit, tourne toujours en boucle dans la tête de Sangre. Des années ont passé. La jeune femme joue désormais les enquêtrices pour retrouver les écumeurs et ne tarde pas à retrouver le premier de la liste, Fesolggio, l'assassin de son père.
Dans un décor au charme italien, la jeune fille prend soin de l'artiste déchu. Mais à quoi joue t-elle exactement ? Pourquoi ce manège ? Comme elle le dit au départ, elle souhaite prendre son temps et réfléchir à la plus fine des stratégies. C'est le cas ici. Cela nous laisse l'occasion d'en apprendre plus sur le passé de Fesolggio et j'ai bien aimé cet intermède.
L'idée des Fluves est excellente. Pour punir les artistes qui n'ont pas de goût, ces ombres surgissent et sèment la terreur. Bien des interrogations demeurent au sujet de ces créatures sensibles à l'art mais peut-être aurons-nous la réponse dans un prochain volume ?
Une jolie mise en scène intelligente et rusée qui permet à Sangre de clore le premier chapitre de sa vengeance. A quand le troisième tome ?!
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Deuxième épisode, deuxième vengeance.
C'est dans ces lectures qu'on se permet de voir souffrir et qu'on apprécie cela. Fesolggio est un immense artiste, mais il est avant tout l'assassin du père de Sangre. Cette dernière a juré de détruire tous ceux qui ont brisé sa vie jusqu'à faire de cette quête son but ultime. Tuer ne suffit pas, il faut ruiner les espoirs, saigner la réputation, écraser les rêves jusqu'à ce que les larmes se teintent de rouge.
Dans une parodie de la Renaissance Italienne, la jeune fille et son fidèle loup sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Quel qu'en soit le prix.
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