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Critique de Julaye30


« Commençant ma troisième vie, je me suis dit que j'étais bien une privilégiée. D'avoir tant ri avec Yves Montand et Gérard Philipe, d'avoir passé tant de temps à "jaspiner" avec Simone Signoret, d'avoir vécu des heures de rêve entre Jean Renoir et Jean Gabin, d'avoir vu Delon dessiner sur mes jambes la couture de bas improbables, d'avoir regardé travailler Danielle Darrieux, d'avoir connu Catherine Deneuve presque débutante, d'avoir rendu jalouses toutes les amoureuses de Jean Marais et de Daniel Gélin, d'avoir croisé toutes les plus belles femmes du monde, Marilyn, Ava, Rita, (...)».

Cette quatrième de couverture alléchante m'a donné envie de découvrir la biographie de Françoise Arnoul (1931-2021) publiée dans les années 1990.

Françoise Arnoul passe une partie de son enfance au Maroc. Son père est militaire dans les colonies, sa mère est une ancienne actrice de théâtre. Françoise partage avec le lecteur quelques souvenirs de cette période plutôt heureuse. L'écriture est agréable et fluide. On a presque l'impression de l'écouter nous raconter sa vie.

Adolescente, elle s'ennuie au lycée mais se passionne pour le ballet : « Je ne reprenais vie que le jeudi et le samedi au cours de danse, lorsque je chaussais mes pointes et enfilais le tutu qui avait enfin remplacé ma tunique de petit rat. À la maison, maman avait eu l'idée mirifique de m'en confectionner un dans la moustiquaire extraite de la cantine paternelle. Et au son d'une valse de Chopin massacrée par notre vieille pianiste du cours, je m'imaginais déjà en étoile de l'Opéra. » le dimanche, c'est au cinéma qu'elle se rend.

En 1945, la famille s'installe à Paris. Au lycée Molière, Françoise devient amie avec Yvonne Roussel, la soeur de Michèle Morgan. Elle arrête ses études en seconde et s'inscrit à des cours d'art dramatique.

« Une nouvelle mode était apparue récemment dans le cinéma français. Depuis le lancement, réussi par Henri-Georges Clouzot, de Cécile Aubry dans Manon, les producteurs et réalisateurs ne voulaient plus entendre parler que de jeunes comédiennes inconnues. Ce fut ma chance. Je fis des essais. Avec ma mère qui, en me donnant la réplique, espérait probablement décrocher un contrat. Essais concluants, puisque après une seule figuration j'obtins un premier grand rôle. Willy Rozier m'engagea dans L'épave pour jouer Perrucha, une sacrée garce qui n'aime que l'argent et finit étranglée par son amant, scaphandrier de son état. Une idée du réalisateur, fou de plongée sous-marine. »

Elle poursuit avec son second film Nous irons à Paris. Sa carrière est lancée, l'actrice enchaîne les tournages : La maison Bonnadieu, le Désir et l'Amour ou encore le fruit défendu... Elle travaille à plusieurs reprises avec les réalisateurs Henri Verneuil et Henri Decoin.

J'ai été ravie de découvrir que plusieurs pages étaient consacrées au film French cancan de Jean Renoir, sorti en 1955. En effet, c'est avec ce film que j'ai decouvert Françoise Arnoul dans le rôle de Nini. J'ai littéralement usé la vhs quand j'étais petite ! Aujourd'hui, je prends toujours autant plaisir à regarder ce film. À travers ces pages, transparaît son affection pour les deux Jean (Renoir et Gabin). Quant au tempérament de Maria Felix, il ne semble pas très différent de celui du personnage qu'elle interprète. Avec Gabin, Françoise Arnoul tournera ensuite Des gens sans importance.

L'actrice a joué dans de nombreux films parmi lesquels : le pays d'où je viens (1956) de Marcel Carné avec Gilbert Bécaud, Sait-on jamais (1957) de Vadim avec Robert Hossein, La chatte (1958) d'Henri Decoin avec Bernard Blier, le chemin des écoliers (1959) avec Alain Delon ou encore le dimanche de la vie (1967) avec Danielle Darrieux et Jean Rochefort.

Dans ce livre, on sent l'attachement de l'actrice pour Gabin ou Fernandel, ces monstres du cinéma avec lesquels elle a travaillé. L'actrice évoque également son amitié durable avec Simone Signoret. Elle raconte un voyage mémorable aux États-Unis en compagnie de Micheline Presle, Gerard Philipe et Jean Marais où elle a eu l'opportunité de rencontrer Marilyn Monroe, Gregory Peck et bien d'autres stars hollywoodiennes.

Ce livre est très agréable à lire. L'auteure reste assez discrète sur sa vie sentimentale (seules ses deux relations longues sont évoquées, ce qui me semble suffisant), elle se concentre davantage sur son parcours et sur les rencontres qui l'ont marquée. Sa personnalité ne m'a semblé ni particulièrement attachante, ni désagréable. J'ai apprécié cette lecture. J'ai moins aimé la toute dernière partie (à partir de la fin des années 1960), simplement parce que c'est une période de l'histoire du cinéma qui m'intéresse moins. de nombreuses photographies viennent compléter cette biographie.
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