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EAN : 9782714432445
Belfond (01/01/1996)
3/5   2 notes
Résumé :
in8 souple, bon etat d'usage, couverture un peu fatiguee, traces de plis et coins cornes, une tache sur la tranche inferieure, deux cahiers de photos N&B, Belfond, 245 p., 1995
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Commençant ma troisième vie, je me suis dit que j'étais bien une privilégiée. D'avoir tant ri avec Yves Montand et Gérard Philipe, d'avoir passé tant de temps à "jaspiner" avec Simone Signoret, d'avoir vécu des heures de rêve entre Jean Renoir et Jean Gabin, d'avoir vu Delon dessiner sur mes jambes la couture de bas improbables, d'avoir regardé travailler Danielle Darrieux, d'avoir connu Catherine Deneuve presque débutante, d'avoir rendu jalouses toutes les amoureuses de Jean Marais et de Daniel Gélin, d'avoir croisé toutes les plus belles femmes du monde, Marilyn, Ava, Rita, (...)».

Cette quatrième de couverture alléchante m'a donné envie de découvrir la biographie de Françoise Arnoul (1931-2021) publiée dans les années 1990.

Françoise Arnoul passe une partie de son enfance au Maroc. Son père est militaire dans les colonies, sa mère est une ancienne actrice de théâtre. Françoise partage avec le lecteur quelques souvenirs de cette période plutôt heureuse. L'écriture est agréable et fluide. On a presque l'impression de l'écouter nous raconter sa vie.

Adolescente, elle s'ennuie au lycée mais se passionne pour le ballet : « Je ne reprenais vie que le jeudi et le samedi au cours de danse, lorsque je chaussais mes pointes et enfilais le tutu qui avait enfin remplacé ma tunique de petit rat. À la maison, maman avait eu l'idée mirifique de m'en confectionner un dans la moustiquaire extraite de la cantine paternelle. Et au son d'une valse de Chopin massacrée par notre vieille pianiste du cours, je m'imaginais déjà en étoile de l'Opéra. » le dimanche, c'est au cinéma qu'elle se rend.

En 1945, la famille s'installe à Paris. Au lycée Molière, Françoise devient amie avec Yvonne Roussel, la soeur de Michèle Morgan. Elle arrête ses études en seconde et s'inscrit à des cours d'art dramatique.

« Une nouvelle mode était apparue récemment dans le cinéma français. Depuis le lancement, réussi par Henri-Georges Clouzot, de Cécile Aubry dans Manon, les producteurs et réalisateurs ne voulaient plus entendre parler que de jeunes comédiennes inconnues. Ce fut ma chance. Je fis des essais. Avec ma mère qui, en me donnant la réplique, espérait probablement décrocher un contrat. Essais concluants, puisque après une seule figuration j'obtins un premier grand rôle. Willy Rozier m'engagea dans L'épave pour jouer Perrucha, une sacrée garce qui n'aime que l'argent et finit étranglée par son amant, scaphandrier de son état. Une idée du réalisateur, fou de plongée sous-marine. »

Elle poursuit avec son second film Nous irons à Paris. Sa carrière est lancée, l'actrice enchaîne les tournages : La maison Bonnadieu, le Désir et l'Amour ou encore le fruit défendu... Elle travaille à plusieurs reprises avec les réalisateurs Henri Verneuil et Henri Decoin.

J'ai été ravie de découvrir que plusieurs pages étaient consacrées au film French cancan de Jean Renoir, sorti en 1955. En effet, c'est avec ce film que j'ai decouvert Françoise Arnoul dans le rôle de Nini. J'ai littéralement usé la vhs quand j'étais petite ! Aujourd'hui, je prends toujours autant plaisir à regarder ce film. À travers ces pages, transparaît son affection pour les deux Jean (Renoir et Gabin). Quant au tempérament de Maria Felix, il ne semble pas très différent de celui du personnage qu'elle interprète. Avec Gabin, Françoise Arnoul tournera ensuite Des gens sans importance.

L'actrice a joué dans de nombreux films parmi lesquels : le pays d'où je viens (1956) de Marcel Carné avec Gilbert Bécaud, Sait-on jamais (1957) de Vadim avec Robert Hossein, La chatte (1958) d'Henri Decoin avec Bernard Blier, le chemin des écoliers (1959) avec Alain Delon ou encore le dimanche de la vie (1967) avec Danielle Darrieux et Jean Rochefort.

Dans ce livre, on sent l'attachement de l'actrice pour Gabin ou Fernandel, ces monstres du cinéma avec lesquels elle a travaillé. L'actrice évoque également son amitié durable avec Simone Signoret. Elle raconte un voyage mémorable aux États-Unis en compagnie de Micheline Presle, Gerard Philipe et Jean Marais où elle a eu l'opportunité de rencontrer Marilyn Monroe, Gregory Peck et bien d'autres stars hollywoodiennes.

Ce livre est très agréable à lire. L'auteure reste assez discrète sur sa vie sentimentale (seules ses deux relations longues sont évoquées, ce qui me semble suffisant), elle se concentre davantage sur son parcours et sur les rencontres qui l'ont marquée. Sa personnalité ne m'a semblé ni particulièrement attachante, ni désagréable. J'ai apprécié cette lecture. J'ai moins aimé la toute dernière partie (à partir de la fin des années 1960), simplement parce que c'est une période de l'histoire du cinéma qui m'intéresse moins. de nombreuses photographies viennent compléter cette biographie.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ouand on préparait un gros plan sur moi, Gabin lançait : « Dès que vous s'rez prêts avec vos loupiotes, prévenez-moi. Je viendrai filer ma réplique et donner mes mirettes a la p'tite. » Pendant French cancan, Simone Signoret tournait, sur un des plateaux dà côté, Les Diaboliques, avec Henri- Georges Clouzot. Dans un climat un peu « difficile ». Elle venait en douce nous voir pour changer d'air et se payer une bonne tranche de rigolade avec Gabin et moi, assis dans la cour ensoleillée du studio Saint-Maurice.

Des années plus tard, Simone Signoret a tourné avec lui Le Chat, leur unique film ensemble. Après une longue scène de ménage, ils se séparaient en bas d'un escalier et Gabin montait dans sa chambre. Bien que la caméra fût sur elle, il grimpa les marches, hors champ - et ce, pendant quinze prises. Elle trouva ça formidable, elle l'adorait.
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Ce baptême du plateau fut épique, surtout la séance de maquillage où je n'osais pas m'asseoir, de peur de froisser la robe prêtée par notre voisine. J'avais d'abord trouvé bizarre qu'on me peigne le visage en jaune citron. Normal, « pour obtenir un bon rapport lumière-pellicule », m'avait-on expliqué d'un air entendu.

(...)

En tout cas, cette journée de figuration m'avait épuisée et dans le métro je n'étais pas peu fière d'arborer un visage fatigué et jauni. J'imaginais les gens en train de se dire: « Mais c'est une artiste... »

Le soir, avec un bloc de margarine en guise de démaquillant, j'ai dû frotter longtemps pour venir à bout de l'emplâtre.
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Les studios, c'étaient aussi les rencontres, le lien entre les nouveaux et les anciens. Dans les couloirs, à la cantine, on croisait ceux qui étaient en même temps en préparation, en tournage, en montage ou en mixage. Surmontant pudeur et timidité, on pouvait dire à un metteur en scène l'admiration ou'on lui portait et l'envie qu'on avait de travailler avec lui.

Un jour, après avoir vu Lola, j'ai griffonné un petit mot à Jacques Demy pour lui faire part de mon enthousiasme. Lui dire combien l'image d'Anouk Aimée resterait à jamais liée à celle de sa magnifique Lola.

Comment dire maintenant aux jeunes réalisateurs que je souhaiterais tourner avec eux? Tout a éclaté ; aujourd'hui, personne ne rencontre personne, chacun travaille dans son coin.
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Les Américains eux-mêmes étaient émerveillés par la compétence, la souplesse de nos équipes qui avaient l'art de résoudre dans la minute les problèmes apparemment les plus insolubles. Quand ils travaillaient en France dans les années 50, à cause de leurs capitaux bloqués en Europe, ils voyaient bien la différence.

Ainsi en 1956, pendant que je tournais Des gens sans importance, Carol Reed réalisait Trapèze avec Burt Lancaster et Tony Curtis. Ils regardaient avec surprise les équipes françaises, qui ignoraient les frontières rigides entre les divers corps de métier. Chez eux, par exemple, un machiniste n'a pas le droit de toucher un projecteur, comme un électricien ne pousse pas un travelling. Syndicalisme oblige. Ils découvraient l'esprit d'équipe, le fameux système D, le « T'inquiète pas, Paulo, j' vais t'arranger ça ». Tous les menus services que s'échangeaient machinos et électros.

C'est là, entre nos deux plateaux, qu'un charmant et discret marivaudage s'est déroulé. Tony Curtis « me trouvant à son goût » rendait visite aux « gens sans importance », alors que moi je n'avais d'yeux que pour un trapéziste nommé Burt Lancaster.
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Nous (avec Bourvil) n'avons hélas tourné qu'une seule scène, dans Le Chemin des écoliers, de Michel Boisrond; mais nous nous sommes souvent croisés en tournée à travers la France. Il chantait une opérette avec Annie Cordy, tandis que je jouais Les Justes, de Camus. Le soir au bistrot, il me faisait « craquer » :«Nous, on s'est bien marrés, on les a fait rigoler. Et toi? T'as bien pleuré, tu les as fait chialer?» ll est de ceux qui me manqueront toujours.
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