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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai emprunté Errance à la médiathèque dès que j'ai vu que l'auteur était Inio Asano. Tout simplement parce que je suis fan de son travail depuis que je l'ai découvert avec sa saga Dead Dead Demon's Dededede Destruction, un OVNI pour lequel j'ai eu un gros coup de coeur. J'en suis complètement dingue.

Cette fois-ci, ce n'est que du contemporain, pas de fantastique/science-fiction couplé à du contemporain. C'est du tranche de vie et le tranche de vie, j'adore ça! En plus, on parle de l'univers du manga et de l'édition, de la vie d'un mangaka donc forcément, en tant que grande dévoreuse de mangas, ça ne pouvait pas mieux tomber.

Le mangaka se livre dans cette histoire, elle est très intimiste. Je sentais à chaque instant que l'histoire de Kaoru ÉTAIT celle d'Inio Asano en parallèle. C'est un regard sur sa vie, sur son travail.

J'ai trouvé ce manga très mélancolique. On sent le personnage torturé, déprimé, fatigué, démotivé, qui a trop de pression sur les épaules, qui se pose mille et une questions sur sa vie en général, sa vie sentimentale, sur son travail, sur ses fans, sur la concurrence, sur ses envies, ses besoins. le manga est très sombre, en fait. le personnage est en perdition, change de façon négative... est sur une mauvaise pente, c'est le cas de le dire! Une jeune femme d'ailleurs va chambouler sa vie, dans une relation complétement toxique.

C'est un manga pour public averti surtout. Il y a beaucoup de scènes très explicites, à caractère sexuel. D'ailleurs, ce qu'il se passe dans l'histoire n'est absolument pas sain et il y a une scène en particulier (ce que j'appelle ni plus ni moins un viol) qui m'a énormément dérangé (sans compter qu'on y parle de prostitution) et témoigne une fois de plus de la noirceur progressive du personnage principal.

Coup de coeur pour les dessins évidemment. Je suis littéralement gaga, fan du travail du mangaka, de son style si reconnaissable entre mille. C'est graphiquement dinguissime, une claque visuelle. Réaliste à souhait, d'une minutie et d'une richesse incroyable! J'ai bien pris mon temps pour analyser chaque dessin afin de les apprécier encore plus!

Franchement, rien à redire sur les dessins. Une tuerie. Pour l'histoire, je suis un peu plus mitigée. C'est très très sombre, déprimant et dérangeant surtout. Ce manga m'a vraiment mis mal à l'aise. Je vais continuer à découvrir les oeuvres de ce maître du seinen!
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C'est une oeuvre qui est centré principalement sur un personnage à savoir un mangaka en mal d'inspiration qui se la joue assez égocentrique sur son regard par rapport au monde qui l'entoure. Que dire de plus que c'est une oeuvre qui met en scène son auteur dans un récit purement autobiographique ?

A vrai dire, ce n'est pas le type de personnage qui me semble sympathique et pour lequel on a envie de suivre les états d'âme. Il y a tant d'injustices dans ce monde et je ne veux pas forcément me sentir concerné par un auteur qui vend moins qu'auparavant.

Comme nous le savons bien, des auteurs peuvent connaître le succès qui s'en va un jour devant tant d'oeuvres publiées. En matière de manga, il y a le choix et la concurrence est plutôt rude. Et nous savons que tous les auteurs ne se valent pas.

Ceci dit, j'ai failli mettre deux étoiles et puis, en cours de lecture, je me suis aperçu qu'il y a avait tout de même quelque chose d'assez indéfinissable qui passait dans sa relation avec une jeune étudiante prostituée. C'est parfois assez touchant.

Rien à redire sur le graphisme assez précis et qui passe bien.

Ces errances d'un mangaka ne plairont pas à tout le monde, c'est certain. Il faut se sentir concerné par toute la période de doute, d'incertitude, de remise en question d'un mangaka entre deux oeuvres...
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Extrait :
Ayant déjà quelques titres de l'auteur, j'avais envie d'en tester d'autres. Ce livre est un assez gros rappel de la réalité, et qu'il faut parfois prendre du recul sur l'image que l'on a de certaines personnes. Comme on le dit souvent, on porte plusieurs casquettes, souvent une professionnelle, une pour les proches, et une pour les proches très intimes, voire uniquement pour nous-même. Pour l'Homme, la vision qu'on les autres de nous-mêmes est assez importante, mais cela engendre aussi ses problèmes. Il est difficile de s'en détacher complètement.

Le rapport au sexe des japonais m'étonnera toujours… D'ailleurs, il ne faut pas s'étonner de leur situation actuelle, assez préoccupante, mais largement prévisible. Ils sont éduqués de manière à ce qu'ils se consacrent qu'au travail, donc évidemment qu'ils n'ont pas le temps de faire des gosses ! Ils n'ont même pas le temps pour nouer des relations sincères, ce qui fait que certains se mettent en couples, sans même savoir comment et l'autre. C'est d'ailleurs le cas du couple présenté dans le One shot. Tellement absorbés par leurs travails, qu'ils ne se connaissent même pas, donc évidemment ça finit par craquer. On commence aussi à le remarquer en France (le covid ayant bien aidé de ce côté-là). D'un côté, ils n'arrivent pas à nouer des relations, et de l'autre ils ne pensent littéralement qu'au Q. Notamment avec les prostituées, et ils s'étonnent de ne trouver personne… Au final, c'est cette obsession pour le travail le problème, sans parler de la condition de la femme là-bas, qui doit choisir entre sa carrière et des enfants. Cette partie est bien présenté avec un ami du protagoniste, qui considère que les enfants, c'est le boulot de la femme (machiste pur souche, débile aussi).

Du coup, il faut vous attendre à plusieurs scènes de Q dans le tome. Sans oublier, la scène de tentative de viol que le protagoniste réalise (envers sa conjointe). La vision assez nombriliste du personnage, et selon moi, ce qui reflète le mieux l'humanité. Après tout, toutes nos découvertes et prouesses sont liées à notre égoïsme et notre flemme. La flemme de chasser devient l'élevage. Au final, on a inventé que des choses pour nous faciliter la vie, ou pour nous entretuer. Même si le protagoniste passe par une phase de dépression et que je ne souhaite ça à personne, cela n'excuse en rien son comportement. C'est la description même du gros ***. Il le dit lui-même aussi, et souligne un point intéressant le fait d'idolâtrer quelqu'un. Je dis toujours que ce mot est dangereux, car le fait de mettre quelqu'un sur un piédestal, nous fait presque oublier qu'il est humain, et donc imparfait. Ainsi, on n'en voit plus que le positif, ce qui nous rend vulnérable envers cette personne (on en parle souvent avec les youtubeurs qui profitent de fans mineures par exemple). Même si on aime un auteur, il faut donc toujours prendre un peu de recul, et se dire que l'image qu'il montre en public et sans doute différente en privée (même s'il n'est pas nécessairement un monstre non plus hein).

[...]
Lien : https://sunread26.wordpress...
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Je n'arrêtais pas de voir du I. Asano dans mes différents fils d'actualités et ça m'a donné envie de redécouvrir son univers. Avant Errance, je n'avais lu que Solanin, que j'ai bien apprécié (mais je vais le relire, car j'étais sûrement trop jeune pour en comprendre toutes les nuances) et qui m'a donc convaincue de mieux découvrir le mangaka. Je dois reconnaître qu'Errance est une lecture bien plus ardue, plus sombre, avec les instants de vide de Solanin, mais sans son engouement de jeunesse. Je suis ressortie à la fois pleine et vidée d'émotions. C'est une lecture assez sombre, mais assurément prenante et intrigante.

Errance est présentée comme étant en partie autobiographique, ce qui m'a laissé un goût amer, car ça laisse présager des interrogations assez violentes de la part d'I. Asano sur son métier, ses envies et sa propre personne. J'imagine qu'il est parfois difficile d'échapper à ce genre de crise existentielle, quel que soit l'âge et la situation, et ce récit a peut-être été une thérapie pour le mangaka. C'est aussi peut-être la raison pour laquelle cette oeuvre est ultra réaliste, loin du glamour, des paillettes et de la jolie facette du métier de mangaka. Néanmoins, pour ma part, je ne voyais pas cette profession sous cet angle-là avant la lecture d'Errance, j'avais déjà conscience de la rudesse, du stress et de la violence psychologique liés à ce métier… Et j'ai d'ailleurs l'impression que les langues se délient pas mal de ce côté-là, sans compter le nombre d'auteurs freelance en progression (j'ai l'impression ??).

Errance, c'est avant tout son protagoniste, Kaoru, mangaka dont la dernière oeuvre à succès vient de prendre fin. Commence alors la période douloureuse et angoissante de transition entre fin et commencement d'une oeuvre, où le syndrome de la page blanche est une véritable maladie à combattre (un thème assez récurrent ces derniers temps j'ai l'impression, non ?). Kaoru est un personnage rapidement dépeint comme assez froid et égocentré, dont la vie prenait sens par l'accomplissement professionnel. Néanmoins, cette vie est brutalement mise en pause à la fin de son manga et le cynisme, le défaitisme et l'égoïsme de Kaoru iront croissant au fil de ses pages blanches. On suit alors un homme vidé, qui se nourrit de temps à autre de l'optimisme sans limites des réseaux sociaux, tout en les haïssant et les critiquant. Qui se nourrit aussi de plaisir sexuel, profitant du fossé qui s'est creusé entre sa femme et lui, justifiant sa conduite sur l'absence de sa femme à la maison pour des raisons professionnelles (sans jamais se remettre en question, bien évidemment). Vous l'aurez compris, on ne s'attache absolument pas à Kaoru (du moins, pour moi), au contraire même. Toutefois, choisir un protagoniste de ce genre m'a semblé plus pertinent et réaliste pour dépeindre ce passage de vie douloureux et cette quête de sens. À savoir que les personnages secondaires paraissent très « vivants », voire « joyeux » à côté de la noirceur de Kaoru, alors que ces persos secondaires ne sont pas forcément plus heureux que d'autres. Les personnages féminins qui entourent beaucoup Kaoru, à savoir sa femme et son amante, sont avant tout présentés comme des corps à serrer le temps d'un échange de chaleur humaine. Loin de promouvoir une image sexiste ou réductrice, le manga donne simplement la vision qu'a Kaoru de ces femmes. Il est à la fois amoureux d'elles, sans vraiment l'être (comme pour l'univers du manga ?). Lorsqu'Errance nous donne du recul sur la femme et l'amante de Kaoru, on se rend compte bien vite à quel point leur vie est bien plus complexe derrière les instants qu'elles partagent avec Kaoru et à quel point celui-ci n'est qu'un infime attrait de leur existence. Il y a aussi le jeu de la copine de fac de Kaoru, que j'ai tout simplement adoré. Parce que cette fille a confirmé l'avis que je me faisais de Kaoru et que, puérilement, ça m'a soulagée. J'avais peur de mal comprendre Kaoru et ses questionnements, mais, en fin de compte, la chute d'Errance nous confirme à quel point le protagoniste était bouffi de noirceur, de froid et d'égocentrisme.

Pour le graphisme, c'est toujours aussi ouf, pour faire simple et clair ! C'est du régal pour les yeux, chaque planche est finement réalisée, les expressions sont travaillées, les poses, les gestes… tout est calculé. I. Asano glisse des planches doubles de paysage pour enchanter nos pupilles et vient intensifier certaines scènes par une mise en scène percutante et surprenante. Sans compter la tension et le jeu qu'il y a entre les pages du début et de la fin et que j'ai adoré (oui, je me répète !).
Lien : https://littcentcinquante.wo..
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