Le quartier de la lumière

J'ai beaucoup aimé ce manga de 2005. Il est fort, remue, interpelle et touche.
Le Quartier de la lumière est un surnom attribué par ses habitants à un nouveau quartier résidentiel car il est situé en plein sud... Mais la vie de certains de ses habitants est bien sombre. Adolescents livrés à eux-mêmes et suicidaires, pères au chômage désespérés, marginaux et petites frappes englués dans la violence urbaine. Dans le prologue, les principaux personnages sont présentés de manière succincte sous la forme d'une chanson d'anniversaire disposée dans des vignettes noires. A la fin de ce prologue un rayon de lumière se glisse dans le ventre d'une femme enceinte. le prologue est suivi de quatre récits-chapitres. Une dizaine de personnages s'entrecroisent. Certaines histoires sont vraiment dures. Mais le réalisme noir est tempéré par des éléments oniriques et poétiques. L'épilogue est assez métaphysique avec un petit garçon qui se pose des questions sur la vie et la mort. le dialogue final avec un autre personnage est toutefois porteur d'espoir.
Je poursuivrai ma découverte de l'univers d'Inio Asano avec beaucoup de plaisir.

Isio Asano se reconnaît aisément grâce à un trait particulier qui s'écarte des standards du manga. Il a sa patte. Tout comme il aime à creuser la psychologie de ses personnages. Personnages pour le moins atypiques, comme Tasuku, jeune homme qui se charge d'apporter son aide aux suicidaires du quartier de la Lumière. Une toponymie qui peut sembler à première vue paradoxale, voire cynique.
Pourtant, pour revenir à Tasuku, sa personnalité se dégage au fil de l'histoire et gagne en humanité. Ou peut-être est-ce le lecteur qui gagne en compréhension?

En tout cas, ce one shot à la beauté graphique indéniable marque l'esprit par ses portraits de Japonais lambdas ou marginaux blessés en prise avec un quotidien parfois trop lourd à porter.
Il se dégage des traits de Inio Asano une indéniable pureté et poésie au-delà des drames de la vie.

Connaissez vous Inio Asano ? Un mangaka à découvrir. Organisé comme des nouvelles, ce manga au tome unique présente des personnages issus du "quartier de la lumière", n'ayant à priori aucun lien entre eux, hormis le lieu d'habitation. D'un mangaka cherchant l'inspiration, passant par deux adolescents dont l'un accompagne les gens qui cherchent à se suicider et l'une qui reste assise toute la journée à une station de bus dans l'attente de voir un fantôme du passé arriver… Bienvenue dans le "quartier de la lumière".

Inio Asano a du talent dans les doigts et sait parfaitement allier la beauté du trait et le tragique de la situation. Il ne s'agit pas de super-héros avec de grand pouvoir ou de sorcière cherchant à dérober les secrets d'un magicien. Il s'agit tout simplement du quotidien, de tranche de vie avec ce qu'il y a de plus "normale" ou plutôt de banal. Il met en exergue les éléments de tous les jours, ces personnes qui parfois passent inaperçues, comme deux adolescents patientant à un arrêt de bus par exemple. Inio Asano met en lumière ces tranches de vie, ces personnes à qui il arrive des évènements tragiques.

Les personnages ne sont pas que dessins. L'auteur y met toute une psychologie, une construction qui les rend humains, attachant et crédibles. Il n'y a pas de lenteur dans la lecture, c'est fluide et on se laisse entraîner dans les histoires. Oui, il y a du tragique, de l'incompréhension, mais il y a aussi de l'espoir, de la joie. Il ne s'agit pas ici de raconter l'histoire entière des personnages, mais de mettre en avant des tranches de vie. La vie est un ensemble de sentiments complexes. Inio Asano sait les mettre en lumière.

En bref :

Constitué par différentes petites "nouvelles", un manga sur la vie, le quotidien difficile et compliqué, porté par un dessin de qualité. À lire et découvrir !
Lien : https://lecturedaydora.blogs..

On suit quelques parcours de vie voire de mort se situant tous dans le même quartier. Oui, oui... "De la Lumière", celui là même du titre.
Comme dans le film Short Curts de Robert Altmann, certaines histoires s'imbriquent. Tel personnage secondaire d'un chapitre deviendra le héros principal d'un suivant.

Il est difficile de décrire précisément le ton de ce manga. Les propos sont souvent sombres et désespérés mais en même temps il se dégage beaucoup de vie de ces histoires. le trait fin et lumineux de l'auteur y est pour beaucoup.

Les histoires sont ancrés dans le réel. Il y a un côté social par l'intérêt porté à la psychologie de ses personnages et leur place dans la cité mais ce sont plutôt des personnalités asociales que l'on suit ici. le protagoniste le plus détestable finit par paraître humain par certaines pensées ou par un choix de vie.
Dès le premier dessin, on s'aperçoit que l'onirisme est présent dans ce manga. Et tout du long, on retrouvera pleins d'éléments fantastiques et métaphysiques.

Le quartier de la lumière est un manga agréablement déconcertant. Il y a définitivement un côté auteur.
Il est tout en clair-obscur. Il est plein de vie en étant morbide. Il est très réaliste mais rempli de fantômes.
Recommandé

Un jeune garçon et une jeune fille se rendent tous les jours sur le banc d'un arrêt de bus. Lui est accompagnateur : les personnes qui veulent se suicider l'appellent et il les assiste, afin qu'ils ne perdent pas courage. Elle, attend sur ce banc son agresseur. Un soir, il aide son père à se suicider.
En parallèle, l'histoire de jeunes hommes, pas tout à fait clairs, qui se retrouvent avec la petite fille d'une prostituée. Chacun d'eux peut en être le père. Pour améliorer leur ordinaire, ils décident de monter un coup. Mais…
Un manga onirique sur des vies ratés, mais dont la rédemption n'est pas toujours impossible.
.

Le quartier de la lumière est pour plusieurs raisons un très beau manga.

Les dessins d'Inio Asano sont d'une qualité bien supérieure par rapport à que je qualifierai de manga standard.
En plus de bien dessiner, l'auteur parvient à nous faire vivre son histoire qui est plutôt originale et émouvante.
J'ai particulièrement accroché au personnage de Tasuku, très humain malgré l'horreur de son « job », qui consiste à aider les suicidaires à passer à l'acte.
La seconde histoire, ou deux truands se partagent la "garde" d'un nourrisson n'est pas mal non plus.

Au final, le quartier de la lumière est un manga très réussi qui est susceptible de plaire même aux personnes les moins inclinées à lire des mangas (et qui sont malheureusement encore légion).
Lien : http://hanniballelecteur.ove..

Je ne pouvais pas rester sur mon précédent échec avec cet auteur. Je suis donc allée explorer encore un peu plus en arrière sa bibliographie et je suis tombée sur le quartier de la lumière que je n'avais pas encore lu et qu'il a sorti seulement 4 ans après ses débuts, avant son grand succès : Solanin. Mais il a beau être au début de sa carrière, on y sent déjà une grande maîtrise que plus d'un lui envierait.
Dans le quartier de la lumière, il fait le pari de nous parler des histoires croisées de plusieurs habitants d'une cité un peu huppée. On pourrait se dire que ce ne serait pas forcément passionnant à suivre, mais non Asano fait du Asano et profite de ce cadre pour faire à nouveau une critique grinçante de la société japonaise. Ce titre parle en effet du suicide et de son accompagnement par des gens souhaitant se faire du fric, de prostitution des lycéennes, de familles qui se désagrègent, des petits boulots, de la dure vie de mangaka ou encore de violences urbaines. Des thèmes qui parsèmeront son oeuvre par la suite.
Avec ce oneshot, je n'ai pas du tout eu l'impression de me retrouver dans le titre d'un débutant. Les dessins sont ultra maitrisés et correspondent encore au style qu'on connait désormais à l'auteur. Les décors sont fouillés, les visages ronds et expressifs, l'humour parfaitement adapté et dosé. La narration est tout aussi excellente, il passe le relai d'une histoire à l'autre sans la moindre fausse note, tout est fluide et bien pensé, avec de longs chapitres pour développer les histoires les plus poignantes et des plus courts entre pour souffler un peu et faire retomber la tension. La galerie de personnages imaginée pour nous est également très réussie, très réaliste et en même temps pleine de pathos. Il y a ceux auxquels on va s'attacher d'emblée parce qu'ils sont simples et touchants et ceux pour qui cela va être plus progressif, où il va falloir laisser le temps à l'histoire de nous montrer qu'ils ne sont pas que détestables. le mangaka est très doué pour cela et pourtant l'exercice n'a rien de facile.
Dans ce titre, il réussit donc le pari osé de nous intéresser à la vie de ce quartier dans lequel certains vivent une petite vie pépère avec quelques drames à leur niveau, mais où d'autres ont réellement des problèmes bien plus importants qui nous prendront à la gorge, mais tous sont en quête d'un bonheur qui pourrait être à portée de main mais qui semble leur échapper malheureusement parfois. de mon côté, j'ai adoré cela. J'ai eu le sentiment qu'Asano avait trouvé le juste équilibre et il a su me toucher avec des histoires que j'aurais pas lu de moi-même sans l'avoir connu avant parce que je ne suis pas fan des histoires de prostitution et de violences urbains entre autres. Mais l'auteur le fait avec une telle justesse et une telle humanité qu'il est dur de rester indifférent.
Le quartier de la lumière est une vraie réussite pour moi. Comme quoi, comme je le disais, il ne faut pas rester sur un échec et vu que j'ai lu qu'il était dans la même veine que Un monde formidable qu'il avait sorti un peu avant, il va falloir que je me procure celui-ci aussi pour me faire une idée ^-^
Lien : https://lesblablasdetachan.w..

Un très beau manga, qui s'intègre bien à la collection éditoriale. Cependant, je ne peux m'empêcher d'y voir une tendance qu'on lit dans la littérature francophone : une introspection limite nombriliste. L'histoire ne va pas très loin finalement, et l'auteur se concentre donc sur la psychologie des personnages. Bof...

Virevoltant d'un bâtiment à l'autre, effleurant l'asphalte des routes brûlantes, un regard invisible explore ce quartier connu sous le nom de Quartier de la Lumière.

Asano, mangaka alors en pleine ascension, offre ici une nouvelle chronique sociale hallucinée et hallucinante de personnes banales qui cherchent à émerger de leur morne routine. Son trait n'est encore pas empreint d'un symbolisme et d'un niveau de détails maladif, mais on y trouverai presque une genèse de Punpun dans certaines scènes.

D'une histoire à une autre, les destins de certaines personnes s'entremêlent, tandis que d'autre s'effleurent sans jamais se revoir. Bouillonnant d'agitation, ce quartier grandit, évolue, respire au rythme des bruits de pas qui foulent ses allées.

Tout part à la base d'un mangaka qui se demandait, en observant une lycéenne, tout ce qu'on pouvait imaginer sur sa vie juste en la regardant : Est elle heureuse, à cet instant ? Ou va t'elle ? À quoi pense t'elle ? Son imagination s'échauffe, celle de Asano aussi. Les pages apparaissent l'une après l'autre, pour tisser la toile de fond d'une histoire peu banale dans le Quartier de la Lumière.

L'histoire difficile de jeunes freeters qui n'arrivent pas à trouver leur place. Quelques détours dans le fantasmagorique.
Solanin qui a été écrit après est plus poignant et laisse tomber l'onirisme.