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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si l'on en croit la postface, « Tamanoir » est né de la volonté de l'auteur d'écrire un « Poulpe » mâtiné de fantastique. de ce simple point de vue le pari est plutôt réussi.
Exception faite du titre en forme de jeu de mot, Jean-Luc A. d'Asciano a parfaitement respecté le cadre narratif et les règles institués par Jean-Bernard Pouy, il y a près de trente ans. Son héros est une copie sinon physique du moins intellectuelle, du célèbre détective libertaire et ses comparses rappellent les personnages qui gravitent autour de ce dernier. le récit commence également par les mêmes figures imposées avec la scène du troquet, la lecture du journal et la découverte du fait divers qui va mettre notre privé sur la piste d'une affaire criminelle que la police ne semble pas pressée de résoudre.
Ici, il s'agit du meurtre de deux bénévoles d'une association d'aide aux sans-abris abattus froidement dans le cimetière du Père-Lachaise. Une enquête qui va fort logiquement nous immerger dans le milieu interlope des laissés pour compte de la société, celui des clochards, des roms et des punks à chiens. de soupes populaires en terrains vagues, notre Tamanoir se démène pour retrouver la trace d'Ishmaël, témoin du double crime et, peut-être, véritable cible des tueurs.
Et c'est précisément lorsqu'il met la main sur le bonhomme que le fantastique fait son irruption dans le récit. Il le fait franchement, trop peut-être, au point de prendre l'ascendant sur le côté polar. Pour ma part, j'aurais préféré qu'il soit cantonné à la révélation finale ou qu'il n'apparaisse que par petites touches et non de façon aussi frontale. de plus, je ne trouve pas qu'il apporte une grosse valeur ajoutée à une intrigue qui se suffisait à elle-même. Une intrigue très bien ficelée qui, sur fonds d'arnaque au RSA, nous montre que ce sont encore et toujours les plus faibles qui font les frais du capitalisme sauvage. On appréciera d'ailleurs à ce sujet, le monologue glaçant du grand méchant de l'histoire dont les idées sont sans doute partagées par bien des PDG de multinationales.
L'enquête est menée tambour battant et sans le moindre temps mort. J'aurais aimé que l'auteur ménage quelques pauses dans son récit afin de permettre au lecteur de mieux s'imprégner de l'ambiance générale et faire davantage connaissance avec les lieux et les personnages. D'autant qu'il est également bien chargé par ailleurs. JLAD a de la culture. Les références littéraires (Lovecraft, Herman Melville) et cinématographiques (Autant-Lara…) sont nombreuses. Il écrit bien aussi. D'une écriture enlevée, vive, spirituelle… presque trop. Ca frise parfois l'exercice de style et là encore, le rythme trépidant et l'absence de pause empêchent d'apprécier toutes ses trouvailles à leur juste valeur.
Je termine donc ce livre en ayant le sentiment d'avoir passé un agréable moment mais avec aussi une impression paradoxale de trop plein (de bons mots, de personnages, d'action) et de survol (les caractères, le cheminement de l'intrigue). Ceci étant, si Jean-Luc A. d'Asciano remet le couvert, je suis partant !

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Chez Aux forges de vulcain, ils ont une ligne éditoriale très précise: ils croisent les genres, ils bougent les lignes, ils refusent la catégorisation.
Et pourtant, en lisant les premières pages de Tamanoir, je me suis retrouvé face à un polar français assez classique avec tous les codes du genre. Un meurtre, enfin deux, ou presque trois, un enquêteur à forte personnalité, Paris, ses troquets, etc... Alors oui instantanément je pense au Poulpe, notre Tamanoir a tout du antihéros libertaire, du redresseur de torts, du marginal revenu de tout mais pas de quelques principes bien ancrés, du justicier sans armes très concerné par le monde qui l'entoure.

Mais les codes étant fait pour être explosés, on sent bien en s'enfonçant dans le livre que tout le schéma traditionnel du policier est en train de partir en cacahuète. Notre gentil petit polar franchouillard se teinte soudainement de fantastique. Les stéréotypes du genre sont détournés, ça décale, ça hallucine. On y perd ses bons vieux repères mais on y gagne en plaisir et en profondeur. Terminée l'enquête planplan qui n'est en fait qu'une excuse pour parler de sujets plus profonds. le propos est sociétal, politique, tout en gardant la dérision «poulpienne » ou « tamanoiresque ». le terme de farce policière prend tout son sens.

Texte hybride dont je ne vous dirais sciemment rien de plus, Tamanoir est une grosse et bonne surprise dans mes lectures estivales. le seul hic c'est que j'ai maintenant très envie de lire « Souviens-toi des monstres » du même auteur.
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La maison d'éditions Aux Forges Vulcain verse rarement dans le polar, celui-ci étant annoncé comme tel, il a attiré mon attention.

Tamanoir est le surnom d'un détective privé. En lisant dans le journal qu'on a retrouvé deux cadavres au cimetière du Père Lachaise, il décide de mener l'enquête sans pour autant avoir été mandaté par quelque client.

Soyons honnêtes dès le départ, la trame policière n'a pas beaucoup d'intérêt. Mal menée et sans cohérence, ce n'est visiblement pas le but de ce roman qui, par contre, est beaucoup plus politique qu'il n'y paraît et qui a un fond très intéressant.

Les deux cadavres en question font partie de l'ASS, une association qui vient en aide aux SDF afin de les réinsérer dans la société mais…

Un clochard ne meurt jamais de mort naturelle, coupe Malscazoni. Il meurt assassiné par le froid, le manque de logement, la spéculation. Il meurt assassiné par le Grand Capital.

L'auteur dénonce alors la condition des SDF mais aussi des réfugiés ou migrants comme on les appelle maintenant. C'est bien ça l'intérêt de ce roman, ces hommes et ces femmes qu'on voit sans vouloir les voir, en oubliant qu'ils ont eu un passé, une vie « normale », qu'ils sont des personnes comme les autres mais qu'ils ne servent souvent que de faire valoir pour des associations plus ou moins à but non lucratif.

Quant au style, le policier se heurte au fantastique qui prend finalement le dessus, la notion de polar n'étant plus qu'un prétexte à un roman sombre même s'il se veut léger au travers de personnages aussi rocambolesques que non crédibles. Mais comment mieux parler d'un sujet qu'en y ajoutant une étincelle de dérision et un souffle d'humour ?

J'ai beaucoup aimé ce décalage et cette originalité du récit tout comme celle de l'écriture.

Un roman, un auteur et une maison d'édition à découvrir.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Un roman fort agréable dans sa singularité et ses audaces, malgré une petite dissonance interne due, je pense, à un manque d'esprit de décision clair de la part de son auteur.
Mais si la formule n'est pas encore complètement au point, la base demeure très bonne, et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de ce privé étrange dans un Paris fantasque et fantastique.
J'en reprends quand vous voulez.
Lien : https://syndromequickson.com..
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Le synopsis de ce roman m'a tout de suite botté. Avouons qu'il est assez cocasse. Si j'ai globalement bien aimé, je trouve que le récit n'est pas très équilibré. le début est un peu lent et parfois un peu poussif, le 2e tiers est super et la fin un peu trop « spirituelle ». Dans le sens où cette grande digression « dans l'autre montre » est longue et arrive trop comme un cheveu sur la soupe. On se doute qu'un aspect fantastique traîne dans l'intrigue, mais là j'ai trouvé cela trop mystique. de plus « l'indien » pour parler d'un amérindien me dérange un peu. Cela est d'autan plus gênant que le roman est plutôt gauchiste, point que j'ai apprécié. Pour rester dans les petits points négatifs, je trouve que ça manque de personnage féminin, et que le principal personnage féminin n'est pas très convaincant. Dommage. Sinon j'ai beaucoup aimé les références cinématographiques plus ou moins subtiles dans le livre. Je suis sûr que j'en ai raté d'ailleurs ! Et j'adore les équipes de branle-pagnots dans le genre des cloches et du tamanoir, c'est toujours drôle.
Mais globalement, je me suis bien amusé à lire cette enquête, même si finalement, il n'a pas tant foutu le boxon que ça le tamanoir !
Je lirai ses prochaines enquêtes s'il y en a avec plaisir.
Lien : http://anaiscience.eklablog...
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Ce qui m'a plu d'entrée c'est le côté borderline du personnage du Tamanoir. Par sa singularité il est interpellé par la proximité avec certaines frange de la population, les SDF, les sans noms (sujet à creuser). On ne lui a rien demandé mais il faut qu'il agisse. J'aime retrouver le Paris des quartiers populaires que je ne connais que par la littérature et le cinéma.

Le personnage m'a fait penser au Poulpe de Jean-Bernard Pouy (je fan de ce personnage). J'étais toute contente de ma trouvaille et quand je suis arrivée à la fin du volume et que j'ai vu les remerciements de l'auteur j'ai eu la confirmation de mon intuition mais du coup ce n'est pas un scoop.

J'ai beaucoup aimé le bestiaire de Jean-Luc A. d'Ascanio et toutes les thématiques qui en découlent. On va retrouver dans les noms, les traits de caractère des personnages, dans les attitudes et les actions, ainsi que dans les références littéraires et cinématographiques. En parlant de référence, depuis que je lis les romans de cette maison d'Edition je ne peux m'empêcher de chercher des clins d'oeil à d'autres romans édités Aux Forges de Vulcain. Je ne les note pas tous car parfois je me dis que c'est un effet de mon imagination ici dans la thématique bestiaire on a « Cthulhu » et « Vampire ».

Ce roman aurait pu s'arrêter à un certain moment (je ne vais pas vous dire lequel) mais l'auteur à préféré basculer dans une autre dimension littéraire et jouer encore plus avec les codes des genres littéraires. En même temps la dernière partie permet d'approfondir certains sujets et répondre à certaines interrogations (pas toutes !). Et la boucle sera bouclée mais il faudra attendre le dernier chapitre où on se rendra compte que c'était prévu, construit, cohérent alors qu'on a l'impression de basculer dans un délire, qu'il est très abouti. Après réflexion je me demande si ce n'est pas la « Forges Touch » ! Il y a aussi le côté réflexions sociales et sociétales. L'art de faire croire que la littérature c'est facile alors que tout est dans le travail et le détail, la subtilité. Et justement «Le diable se cache dans les détails» disait Nietzsche...

Dans ce roman il y a un autre aspect qui m'a beaucoup plu, c'est le côté obscure du voyage initiatique du Tamanoir, car finalement ce n'est pas n'est pas un roman policier avec une enquête à résoudre. Si vous me suivez vous savez comme je suis attaché aux thématiques qui sont liées aux éléments. Ici on est dans la thématique de la terre, des souterrains, avec tout ce qui entoure les secrets, la mort et la renaissance. Il y a un véritable fond dans cette histoire qui passe du policier au fantastique.

J'ai failli oublier aussi de vous parler du côté humoristique, là aussi on a différents types d'humours. de l'humour noir à l'humour scabreux, des scènes surréalistes aux scènes abracadambresques. du comique de situation au comique potache… Et en même temps il y a un côté sombre et des réflexions sur la perte d'humanité de notre société. Ces contrastes qui font que la vie n'est pas faite d'un seul bloc… il y a beaucoup de failles !

J'espère avoir titillé votre curiosité sans rien vous révéler de l'intrigue ni vous avoir parlé des réflexions lubriques...
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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