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TAMANOIR, sous-titré "Farce policière", est de l'aveu même de l'auteur une récréation littéraire, un roman écrit entre deux périodes de rédaction d'une oeuvre plus ambitieuse : "Souviens-toi des monstres".

Jean-Luc A. D'asciano a voulu écrire un roman de la série le Poulpe avec un côté fantastique.
Comme cette série n'existe plus, il a créé un personnage comparable : le tamanoir.

Je n'ai lu aucun des romans de la série le Poulpe, je ne peux donc faire de comparaison.

En revanche, j'ai parfois trouvé des similitudes entre ce roman et les San Antonio de Frédéric Dard, et lecture ancienne dont je garde un vague souvenir :" Luj Inferman et la Cloducque" de Pierre Siniac, cela à cause de la présence de clochards dans les deux romans.

A l'arrivée, une lecture loin d'être inoubliable, mais distrayante.

Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique, merci aux éditions "Aux forges de Vulcain" et à Babelio.
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C'est le genre de roman foutraque qu'on encense dans la @novabookbox. Normal, c'est presque de la bande dessinée réduite en prose. Il est clair que Jean-Luc A. d'Asciano ne s'est jamais remis des trouvailles et des dialogues d'un Michel Audiard ou d'un Frédéric Dard. Il n'aspire qu'à s'en rapprocher. Il y parvient parfois (ex : pages 84, 92, 116, 119). Mais un bouquet de bons mots ne suffit pas à faire un feu d'artifice. le roman démarre pourtant sur de bonnes bases avec un héros atypique bien campé (le tamanoir), des personnages secondaires au caractère trempé dans le truculent et une intrigue prometteuse sur fond d'arnaque au RSA. Et que dire du décor ? le cimetière du père Lachaise, si propice au mystère et au mystique, est le cadre idéal pour des embrouilles d'envergure. Mais sans crier gare, l'auteur nous embarque dans une histoire abracadabrante, où le fantastique confisque au réel sa part de poésie. J'ai pensé un instant qu'on retrouverait la magie du roman d'Anatole France, La révolte des anges, dans une version plus noire et plus contemporaine, dans une langue libre et déliée qui n'aurait pas nui. Mais non, l'auteur va jusqu'au bout de son délire potache, à la sauce Marvel. Il se fait plaisir l'animal : il le révèle d'ailleurs dans ses remerciements (de grâce, arrêtez de nous dire pourquoi vous écrivez !), avouant que son roman est né d'un pari entre potes. Sans moi.
Bilan : 🔪
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Si l'on en croit la postface, « Tamanoir » est né de la volonté de l'auteur d'écrire un « Poulpe » mâtiné de fantastique. de ce simple point de vue le pari est plutôt réussi.
Exception faite du titre en forme de jeu de mot, Jean-Luc A. d'Asciano a parfaitement respecté le cadre narratif et les règles institués par Jean-Bernard Pouy, il y a près de trente ans. Son héros est une copie sinon physique du moins intellectuelle, du célèbre détective libertaire et ses comparses rappellent les personnages qui gravitent autour de ce dernier. le récit commence également par les mêmes figures imposées avec la scène du troquet, la lecture du journal et la découverte du fait divers qui va mettre notre privé sur la piste d'une affaire criminelle que la police ne semble pas pressée de résoudre.
Ici, il s'agit du meurtre de deux bénévoles d'une association d'aide aux sans-abris abattus froidement dans le cimetière du Père-Lachaise. Une enquête qui va fort logiquement nous immerger dans le milieu interlope des laissés pour compte de la société, celui des clochards, des roms et des punks à chiens. de soupes populaires en terrains vagues, notre Tamanoir se démène pour retrouver la trace d'Ishmaël, témoin du double crime et, peut-être, véritable cible des tueurs.
Et c'est précisément lorsqu'il met la main sur le bonhomme que le fantastique fait son irruption dans le récit. Il le fait franchement, trop peut-être, au point de prendre l'ascendant sur le côté polar. Pour ma part, j'aurais préféré qu'il soit cantonné à la révélation finale ou qu'il n'apparaisse que par petites touches et non de façon aussi frontale. de plus, je ne trouve pas qu'il apporte une grosse valeur ajoutée à une intrigue qui se suffisait à elle-même. Une intrigue très bien ficelée qui, sur fonds d'arnaque au RSA, nous montre que ce sont encore et toujours les plus faibles qui font les frais du capitalisme sauvage. On appréciera d'ailleurs à ce sujet, le monologue glaçant du grand méchant de l'histoire dont les idées sont sans doute partagées par bien des PDG de multinationales.
L'enquête est menée tambour battant et sans le moindre temps mort. J'aurais aimé que l'auteur ménage quelques pauses dans son récit afin de permettre au lecteur de mieux s'imprégner de l'ambiance générale et faire davantage connaissance avec les lieux et les personnages. D'autant qu'il est également bien chargé par ailleurs. JLAD a de la culture. Les références littéraires (Lovecraft, Herman Melville) et cinématographiques (Autant-Lara…) sont nombreuses. Il écrit bien aussi. D'une écriture enlevée, vive, spirituelle… presque trop. Ca frise parfois l'exercice de style et là encore, le rythme trépidant et l'absence de pause empêchent d'apprécier toutes ses trouvailles à leur juste valeur.
Je termine donc ce livre en ayant le sentiment d'avoir passé un agréable moment mais avec aussi une impression paradoxale de trop plein (de bons mots, de personnages, d'action) et de survol (les caractères, le cheminement de l'intrigue). Ceci étant, si Jean-Luc A. d'Asciano remet le couvert, je suis partant !

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Chez Aux forges de vulcain, ils ont une ligne éditoriale très précise: ils croisent les genres, ils bougent les lignes, ils refusent la catégorisation.
Et pourtant, en lisant les premières pages de Tamanoir, je me suis retrouvé face à un polar français assez classique avec tous les codes du genre. Un meurtre, enfin deux, ou presque trois, un enquêteur à forte personnalité, Paris, ses troquets, etc... Alors oui instantanément je pense au Poulpe, notre Tamanoir a tout du antihéros libertaire, du redresseur de torts, du marginal revenu de tout mais pas de quelques principes bien ancrés, du justicier sans armes très concerné par le monde qui l'entoure.

Mais les codes étant fait pour être explosés, on sent bien en s'enfonçant dans le livre que tout le schéma traditionnel du policier est en train de partir en cacahuète. Notre gentil petit polar franchouillard se teinte soudainement de fantastique. Les stéréotypes du genre sont détournés, ça décale, ça hallucine. On y perd ses bons vieux repères mais on y gagne en plaisir et en profondeur. Terminée l'enquête planplan qui n'est en fait qu'une excuse pour parler de sujets plus profonds. le propos est sociétal, politique, tout en gardant la dérision «poulpienne » ou « tamanoiresque ». le terme de farce policière prend tout son sens.

Texte hybride dont je ne vous dirais sciemment rien de plus, Tamanoir est une grosse et bonne surprise dans mes lectures estivales. le seul hic c'est que j'ai maintenant très envie de lire « Souviens-toi des monstres » du même auteur.
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La maison d'éditions Aux Forges Vulcain verse rarement dans le polar, celui-ci étant annoncé comme tel, il a attiré mon attention.

Tamanoir est le surnom d'un détective privé. En lisant dans le journal qu'on a retrouvé deux cadavres au cimetière du Père Lachaise, il décide de mener l'enquête sans pour autant avoir été mandaté par quelque client.

Soyons honnêtes dès le départ, la trame policière n'a pas beaucoup d'intérêt. Mal menée et sans cohérence, ce n'est visiblement pas le but de ce roman qui, par contre, est beaucoup plus politique qu'il n'y paraît et qui a un fond très intéressant.

Les deux cadavres en question font partie de l'ASS, une association qui vient en aide aux SDF afin de les réinsérer dans la société mais…

Un clochard ne meurt jamais de mort naturelle, coupe Malscazoni. Il meurt assassiné par le froid, le manque de logement, la spéculation. Il meurt assassiné par le Grand Capital.

L'auteur dénonce alors la condition des SDF mais aussi des réfugiés ou migrants comme on les appelle maintenant. C'est bien ça l'intérêt de ce roman, ces hommes et ces femmes qu'on voit sans vouloir les voir, en oubliant qu'ils ont eu un passé, une vie « normale », qu'ils sont des personnes comme les autres mais qu'ils ne servent souvent que de faire valoir pour des associations plus ou moins à but non lucratif.

Quant au style, le policier se heurte au fantastique qui prend finalement le dessus, la notion de polar n'étant plus qu'un prétexte à un roman sombre même s'il se veut léger au travers de personnages aussi rocambolesques que non crédibles. Mais comment mieux parler d'un sujet qu'en y ajoutant une étincelle de dérision et un souffle d'humour ?

J'ai beaucoup aimé ce décalage et cette originalité du récit tout comme celle de l'écriture.

Un roman, un auteur et une maison d'édition à découvrir.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Le tamanoir de Jean Luc A.d'Asciano, un couverture qui m'a attirée, un auteur qui m'est inconnu, une belle découverte en perspective.
Et bien non, ni belle ni moche ma découverte. Un style littéraire bien à lui, une histoire de meutres, des chats, un sans domicile fixe, un détective privé qui se mêle de tout ça et voilà que l'aventure commence.
Des personnages bruts, une enquête à mener, un petit suspense, de quoi faire plaisir aux lecteurs du genre.
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Présenté par l'auteur comme une farce policière née de l'idée de confronter un privé anarchiste similaire au Poulpe à un univers fantastique, Tamanoir est un livre déjanté comme en publie régulièrement Aux forges de Vulcain. Ici tout commence au Père-Lachaise de nuit, plus exactement dans un recoin pentu et assez reculé du cimetière. Deux tueurs abattent froidement trois hommes : un clochard et deux assistants sociaux. le clochard se relève et part avec son chat sous le bras. Quelques jours plus tard, dans un café, Nathanaël Tamanoir voit passer un entrefilet sur ses meurtres et décide d'enquêter. Entre magouilles à l'aide sociale, mafia gitano/serbo-croate et guéguerres entre divinités et puissances démoniaques, l'enquête de ce Tamanoir va être décousue, pleine d'action et d'envolées lyrico-anarchistes ou de passages oniriques pas piqués des hannetons. le tout calquant un peu trop fidèlement la structure des histoires du Poulpe, même si cette version de Cheryl a abandonné la coiffure pour le professorat universitaire et si l'armurier de la bande est italo-marseillais et non ibérique.
J'avoue ne pas avoir lu l'autre livre de Jean-Luc A. d'Asciano, Souviens-toi des monstres, il y a donc des références qui ont pu m'échapper. En revanche, j'ai eu du mal à lâcher ce Tamanoir et surtout ses personnages secondaires plutôt attachants. En particulier, Jacquot et ses teckels de traineaux m'ont fait beaucoup rire. En revanche, le fantastique n'est au final que peu présent. Au début avec le clochard qui se relève et dans le quart final du roman quand l'on découvre enfin en partie l'identité dudit clochard et ce qui se tramait derrière les meurtres. Tout le reste est à classer dans la catégorie polar politico-humoristique. En tout cas, j'avoue que l'idée est bonne et j'aimerais bien que ce Tamanoir fasse des petits, écrits par le même auteur ou par d'autres. Je me demande ce qu'en ferait un Romain Ternaux ou un Karim Berrouka par exemple.
Lien : https://www.outrelivres.fr/t..
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Un roman fort agréable dans sa singularité et ses audaces, malgré une petite dissonance interne due, je pense, à un manque d'esprit de décision clair de la part de son auteur.
Mais si la formule n'est pas encore complètement au point, la base demeure très bonne, et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de ce privé étrange dans un Paris fantasque et fantastique.
J'en reprends quand vous voulez.
Lien : https://syndromequickson.com..
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J'ai commencé ce roman sans trop savoir ce que j'allais lire, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la question continue de se poser tout au long du roman ! Lorsqu'un SDF assez creepy et son chat (tout aussi malsain) se fait buter par deux assassins professionnels, puis se relève tranquillou en embarquant son matou, on comprend déjà qu'il y a un os. le Tamanoir (un privé qui semble avoir le physique de son surnom) enquête sur cette affaire, et va se révéler, tout autant que nous humbles lecteurs, complètement dépassé par les événements : l'affaire est déjà bizarre au départ, mais va prendre encore une autre tournure lorsqu'il parviendra à mettre la main sur le fameux SDF, Ishmaël.
A partir de là, tout va partir en quenouille, dans une intrigue de plus en plus WTF, où le pauvre Tamanoir assiste à de nombreuses choses qui dépassent l'entendement. Il y a énormément de violence dans ce roman, mais une violence tellement excessive, tellement extrême, qu'elle en est absurde et drôle.
D'ailleurs l'ensemble du roman ressemble à une farce, tant tout est à crever de rire : les situations, le Tamanoir et ses descriptions, Ishmaël et ses réactions décalés, l'ampleur infernale du récit, … Et je ne parle même pas de la question récurrente « Mais au fait, il sait qui est son père ? », qui jalonne le récit et qui ajoute encore un peu plus de confusion à tout cela.
C'est un tout petit roman d'environ 150 pages, complètement jouissif et diaboliquement bien mené. Rien à retirer dans Tamanoir ! Quand on sait que l'auteur l'a écrit en pleine période de "page blanche" sur son précédent roman, ça donne envie de le voir souffrir de ce syndrome plus souvent, car il en a fait quelque chose de génial !
Bref, hâte de retrouver le Tamanoir !
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Il y a du style dans cette ouvrage...

En à peine 200 pages Jean-Luc d'Asciano réunit plus de style que certains grands noms de la littérature contemporaine. Sa plume fuse dans tous les sens, sa narration est riche en trouvaille stylistique, ses dialogues sont remplis d'humour absurdes, ses phrases courtes sont des uppercuts que le lecteur reçoit en pleine figure. le champ lexical flirte avec celui utilisé par Frédéric Dard dont l'esprit irrévérencieux a servi de moule pour la création de ce personnage atypique de Tamanoir.

Mais avec cette touche de fantastique introduit progressivement dans le récit, le roman se rapproche également de la culture pop très en vogue ces dernières années. Son duo improbable constitué du détective Tamanoir et du vagabond Ishmaël rappellera un autre duo romanesque célèbre, celui d'Ombre et le voyageur que l'on peut voir à l'oeuvre dans le roman American Gods de Neil Gaiman.

Dans un esprit anarchiste et armé d'un humour féroce, l'auteur tisse une mythologie sanglante et impitoyable. Les exclus de la société et leur vulnérabilité sont le sujet principal de ce livre foisonnant mais jamais foullis. Chaque paragraphe recèle sa petite formule, sa figure de style, sa métaphore, son petit trait d'humour. C'est d'ailleurs pas plus mal que l'ouvrage ne soit pas plus épais tant cela bouillonne d'idées. Plus de page auraient pu noyer le récit dans un océan stylistique imbuvable.

Une lecture réjouissante. J'espère bien retrouvé bientôt ce grand échalas de Tamanoir dans une nouvelle enquête (pour autant que l'on puisse dire que ce personnage enquête).
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