Citations sur Le club des veufs noirs (16)
- Il y a ici une vieille règle qui stipule que rien de ce qui est dit ou fait dans cette pièce ne peut être répété à l'extérieur, quelles que soient les circonstances.
Dans la vie, beaucoup de phénomènes peu habituels sont le résultat d'une déformation de la vérité, soit délibérée, soit inconsciente. Et j'en ai assez des énigmes qui se terminent en laissant entendre que peut-être, après tout, quelque chose de surnaturel est bien arrivé.
Pour ma part, si une fois que tout ce qui est impossible a été éliminé, ce qui reste est surnaturel, alors quelqu’un ment. Si vous pensez qu'il s'agit là d'une trahison, tant pis.
Il ne collectionne que les critiques favorables, dit Gonzalo. Je le sais, il m'a montré un classeur vide.
Il est tout à fait possible de voler l'Oncle Sam aujourd'hui et de mourir pour lui demain en étant parfaitement sincère à chaque fois. Bien des gens qui carottent le Trésor de la moitié de leurs impôts se considèrent comme de bons et loyaux patriotes américains.
- Je suis déçu que Mario ne soit pas là, dit Avalon. Il demanderait ce que le poème veut dire.
- Allez-y Jeff, dit Rubin. Je ferai semblant de ne pas avoir compris et vous m'expliquerez.
- En fait, dit Emmanuel Rubin, il n'y a rien dans les statuts qui exige la présence d'un invité. La seule chose impérative, c'est de ne pas faire venir de femme au dîner.
- Ce sont les membres qui ne peuvent pas être des femmes, dit Thomas Thumbull, une expression maussade sur son visage perpétuellement bronzé. Il n'est précisé nulle part qu'un invité ne peut pas être une femme.
- Non, dit sèchement Rubin, sa maigre barbe frémissante. Tout invité est membre ex officio pendant la durée du repas et il doit donc satisfaire à toutes les règles, y compris celle de ne pas être une femme.
Ce soir-là, Hanley Bartram était l'invité des Veufs Noirs, qui se réunissaient chaque mois dans leur repaire tranquille, jurant la mort de toute femme qui viendrait les déranger. C'est en tout cas ce qu'ils faisaient en cette nuit-là, chaque mois.
Ainsi par exemple, comme il se trouve que j'écris dans des domaines divers, on me pose fréquemment des questions de ce type:
- Comment pouvez-vous avoir l'ambition d'écrire un ouvrage en deux volumes sur Shakespeare, alors que vous n'êtes qu'un modeste écrivain de science-fiction?
- Pourquoi avez-vous choisi d'écrire des romans de science-fiction à suspense, alors que vous êtes un spécialiste de Shakespeare?
- Qu'est-ce qui vous fait croire que vous savez quelque chose en sciences, vous qui n'êtes qu'un simple historien?
Et ainsi de suite.
Il semble donc à peu près certain qu'on me demandera, avec amusement ou exaspération, pourquoi j'écris des nouvelles policières.
[Introduction, quand il parle de ses réponses au courrier des lecteurs]
Ce soir-là, Hanley Bartram était l'invité des Veufs Noirs, qui se réunissaient chaque mois dans leur repaire tranquille...
En 1807, Benjamin Silliman, professeur à Yale, a déclaré avoir vu tomber un météorite, à une époque où l'existence des météorites n'était pas acceptée par les scientifiques. En entendant cette déclaration, Thomas Jefferson, qui était un rationaliste d'une intelligence et d'un talent immenses, a dit : "Il m'est plus facile de croire qu'un professeur yankee a menti que de croire qu'une pierre est tombée du ciel."
- Oui, s'empressa de dire Avalon, mais il se trouve que Jefferson se trompait. Silliman ne mentait pas et les pierres tombaient du ciel.
- Tout à fait, monsieur Avalon, dit Henry, imperturbable. C'est bien pourquoi on se souvient de cette petite phrase. Mais en considérant le grand nombre de fois où des choses impossibles ont été rapportées et le petit nombre de fois où elles se sont finalement avérées possibles, je me disais que j'avais toutes les chances de mon côté (si je considérais que notre invité avait menti).