Difficile d'écrire une critique à propos du cri de douleur d'un homme entendu à la radio, vu au coeur de l'émission « 28 minutes » sur Arte.
Témoignage , récit autobiographique douloureux, mise à nu de dix années d'errance et de remords—- , sorte de journal intime contant le drame intime : perte brutale d'une épouse, d'une mère Valérie ——mère de
Camille et Théo à l'âge de quarante - quatre ans, récit écrit sans doute pour exorciser le deuil, pétri de doutes, et d'émotion de la part d'un homme qui ne se pardonne pas de vivre.
L'auteur avec franchise à l'aide de soixante - treize chapitres courts, phrases courtes et imagées détaille son passé , ses grands - enfants, murmure des baisers à un fantôme , en aime très vite une autre ,
Kathleen plus jeune que lui de vingt ans , se rend fou, coupable d'aimer une morte et une vivante ....
Valérie : Je n'écris pas si bien, elle écrit mieux que moi ».
« J'ai saisi
Kathleen après avoir perdu , j'étais nu désormais » .
Et encore « Qui a deux femmes perd son âme .Qui a deux maisons perd la raison. » ...
L'auteur, dans ces pages où tout est vrai, épuisant , inoubliable , parle , parfois agaçant , provocateur , sarcastique, éperdu, déroutant , de l'amour pour ses enfants, les deux derniers chantent qu'ils ont LE PLUS VIEUX DES PAPAS » ( Octave et
LÉON issus de son union avec
Kathleen ) .
En quelque sorte , une thérapie par l'écriture , salvatrice .
Il nous parle de ses amitiés politiques , erreurs , errements , destruction au travail et socialement , il ne se le pardonne pas et espère un châtiment qui le terrifie .
Il évoque avec une tendresse non feinte la perte de son père dont la présence formidable lui manque , de sa maman Evelyn qui évoque son enfance de fillette déportée : elle commença à donner des conférences dans des lycées et collèges , de sa grand - mère Oma , décédée à 100 ans en 2014 .
Le ton est pathétique, dramatique , il réfléchit sur le deuil, l'adultère , les rites judaïques et la foi, exprime ses doutes , dévoile ses sentiments , s'appesantît sur ses malheurs ce qui donne le sentiment au lecteur d'une écriture auto - flagellante et sincère
Le lecteur en ressort triste, épuisé .
La fin apparaît plus souriante jusqu'à ce que se profile une maladie qui a gelé nos vies , nos théâtres , nos écoles début 2020 , un ennemi invisible , que nous subissions , enfermés et fiévreux ....
Un ouvrage fort ,grave , pétri d'amour et de contradictions COMME
LA VIE , lu avec grand plaisir.