J'ai profité de ma semaine de vacances dans la douce province de Flandre-Occidentale pour découvrir un auteur du cru :
Pieter Aspe. La recette de la série de romans policiers est connue. Il faut un cadre original : Venise,Los Angeles, Ystad ou Reykjavik et un héros récurrent, policier de préférence, qui mène une enquête où personne ne croit en lui tout en gérant des problèmes personnels et familiaux et des conflits avec sa hiérarchie.
Pieter Aspe a situé ses romans à Bruges, la « Venise du nord » et a fait du commissaire adjoint Pieter van In son personnage principal. van In est divorcé et lourdement endetté : homme de goût, amateur de belles choses, il paie le crédit de sa demeure de charme pleine de bazar. Il aime la bière, plus particulièrement la Duvel, le bourgogne et le cognac. Et là, les professionnels du placement de produit qui imposent au héros d'un blockbuster de boire une canette de cola entre deux scènes d'action sont battus à plate couture : la Duvel est mentionnée à plus de trente reprises dans le roman ! Grand amateur de cette bière, j'ai résisté avec bravoure à cette réclame et je n'ai consommé que des "Brugse Zot" (blondes) pendant la lecture de ce roman.
Avant de revenir au roman, je prends une petite minute pour chercher une nouvelle Brugse Zot au frigo. Je l'avoue, je suis prêt à citer cette marque 30 fois par critique contre un paiement en nature du brasseur... le récit débute par un cambriolage de bijouterie assez surprenant car les bijoux ne sont pas dérobés mais détériorés sur place dans le but de porter préjudice au propriétaire de la boutique. Ce propriétaire n'est pas n'importe qui. C'est un des hommes les plus puissants de Bruges, ville où les élites politiques, économiques, policières et judiciaires se serrent les coudes et s'entendent pour se distribuer les places à l'approche des prochaines élections municipales. van Inn qui a l'intuition dès le départ que la victime connaît l'identité des cambrioleurs va être écarté de cette affaire. Tout va s'accélérer lorsque le petit fils du bijoutier va être enlevé. Ses ravisseurs vont émettre une demande de rançon peu ordinaire… van In est rappelé. Il retrousse les manches, et enchaîne les blondes en compagnie d'une belle blonde. Une jeune substitut au physique de Miss Belgique, ce qui tombe plutôt bien vu que – comme précisé plus haut - van Inn aime les belles choses, l'épaule dans son enquête. A vous de découvrir la suite.
J'ai pu apprécié le savoir-faire de la Belgische politie qui, ignorant tout de ma sympathie nouvelle pour ses équipes, a profité d'un moment de relâchement (autrement dit de lecture sur la plage) pour verbaliser mon véhicule, mais ça, c'est une autre histoire.
«
le carré de la vengeance » est d'une lecture agréable mais bon… Il manque une dose de charisme ou un trait de caractère spécifique à son personnage principal pour le rendre attachant. le récit est bien construit avec quelques « ficelles » qui font le bonheur des scénaristes des feuilletons de l'été (« je ne suis pas ton père…»). le roman est garanti 100% sans homicide, ce qui n'est pas banal. le livre n'est pas mauvais mais après avoir lu de nombreux romans policier de qualité, on devient plus exigeant et on apprécie moins de déjeuner à la cantine (autre image : à boire de la Brugse Zot, on apprécie moins la Kronenbourg).
Pour conclure, j'imagine la surprise du brasseur flamand quand il découvrira que l'explosion de ses ventes en France est partie d'une critique sur Babelio…