Un claque à la Nouvelle-Orléans, 1885. Une scène banale de bordel. Emily est une enfance de prostituée, un peu rebelle, un peu indépendante. Et on la retrouve en 1900, elle débarque pour épouser quelqu'un, mais découvre que ce promis est décédé... C'est ballot. Mais ce n'est que la raison officielle de sa présence à Silver Creek. le lecteur va vite s'apercevoir qu'Emily cache bien des secrets. de la chambre du saloon où elle reçoit ses clients, prétendument afin de payer son billet retour, Emily, renommée Jewel pour les clients, fait un carton sur le gouverneur nouvellement élu. Puis s'enfuit. Mais tout ne se passe pas comme prévu ensuite.
L'auteur va alors alterner le présent (1900) et quelques épisodes du passé pour éclairer les événements et l'objectif d'Emily. Peu à peu, les éléments du passé d'Emily font surgir de sombres souvenirs contre lesquels elle se bat et qui mènent ses pas. La vengeance est décidément un plat qui se mange froid. Voilà Emily embarquée vers son destin, avec un pisteur indien aux basques. Duo improbable pour le meilleur et le pire.
Cela ne révolutionne sans doute pas le genre. La BD western compte quelques très gros calibres. Et il est difficile d'innover et d'émerger du lot.
Mais il faut bien reconnaître que les héroïnes sont assez rares, donc on peut sans faire de la place à Emily, la Venin, aux côtés d'autres héros prestigieux. Pour le premier tome, sans démériter,
Laurent Astier livre un récit bien pensé, structuré, dessiné avec soin, et mis en page de manière pertinente avec des cases déstructurées, hors champ, débordant de partout. L'oeil s'y perd volontiers pour le plaisir du lecteur. Pour couronner le tout, le carnet en bout de tome apporte quelques éléments historiques afin de mieux brouiller les pistes. Bien vu.