- Le passé, Ruby, c'est ce qu'on laisse derrière soi dans la vie, me dit-elle avec un sourire de lama réincarné.
- Faux, Patricia. Le passé, c'est ce qu'on emporte avec soi.
C’est une patte de lapin destinée à porter chance. Pas au lapin, bien sûr... (p.41)
Elle se dirige vers la salle de bains où la cruelle lumière du plafonnier vient ricocher sur le carrelage blanc et noir et sur le porte-serviettes en chrome, renvoyant à Bunty dans la glace son visage matinal blafard et creusé d'ombres suspectes. Un instant elle ressemble à une tête de mort, et le suivant elle ressemble à sa mère. Elle se demande laquelle des deux images est la pire.
Je suis en proie à la léthargie du dimanche après-midi.
-Le passé, Ruby, c'est ce qu'on laisse derrière soi dans la vie, me dit-elle avec un sourire de lama réincarné.
-Faux, Patricia. Le passé, c'est ce qu'on emporte avec soi.
- Qu'as-tu fait de Rags ? demandons-nous en chœur.
- Le chien ? dit-elle d'un ton détaché qui n'augure rien de bon. Ne vous inquiétez pas : on en a pris soin.
Patricia est prompte sur la balle :
- Qu'est-ce que tu veux dire par "on en a pris soin" ? Comme Hitler a pris soin des Juifs ?
J’avais pensé que lorsque Bunty (ma mère) mourrait, je me sentirais libérée d’elle, mais je me rends compte maintenant qu’elle sera toujours là, en moi, et je suppose que, dans l’avenir, au moment où je m’y attendrai le moins, je me regarderai dans une glace et y reconnaîtrai son expression, j’ouvrirai la bouche et entendrai ses paroles en sortir. (p. 343)
En fin de compte, j’en suis convaincu, les mots sont les seules choses qui puissent construire un monde cohérent. (p. 349)
Le passé est un placard plein de lumières et tout ce que l’on a à faire c’est de trouver la clé qui en ouvre la porte. (p.347)
George semble frappé du haut mal. Il bredouille un moment, puis s’exclame :
-Ils ne peuvent pas se marier samedi ! C’est la finale de la Coupe du Monde …’’