Les musiciens sont soit des esclaves, soit des princes cultivés, soit des prêtres attachés au service du temple.
Des mythes glorifient leurs pouvoirs surnaturels et leur virtuosité.
L'empereur sélectionne les formes de la musique compatibles avec le bon ordre de la société; il interdit celles qui peuvent troubler le peuple, et contrôle les débordements que son apprentissage peut entraîner. Musique et pouvoir sont alors explicitement liés.
La musique commence à être théorisée comme une preuve de l'harmonie du monde. En Chine, par exemple, la rigueur de la gamme matérialise l'harmonie nécessaire entre le Ciel et la Terre; elle crée un pont entre l'ordre des dieux (le rituel) et l'ordre terrestre (le simulacre). A la fin du IIème siècle av. J.-C., peut-être déjà sous influence grecque, l'historien chinois Sun Ts'ien écrit: "La musique met en honneur l'harmonie; elle étend l'influence spirituelle et se conforme au Ciel : quand les rites et la musique sont clairs et complets, le Ciel et la Terre exercent chacun leurs fonctions normales."