Citations sur Vers un gouvernement du monde (9)
On n'assiste donc nullement au déclin de l'Occident, mais bel et bien à l'occidentalisation du monde. C'est-à-dire à une uniformisation de l'identité culturelle de la planète même s'il existe encore, dans la majeure partie du monde, une grande diversité de valeurs spécifiques d'ordre religieux, philosophique ou idéologique.
L'avènement d'Internet et des réseaux sociaux accélère ce phénomène, facilitant la constitution de communautés de choix, affaiblissant les identités nationales, et produisant un monde d 'immédiateté, de globalisation culturelle, de métissage généralisé. Les individus deviennent directement des sujets de droit international.
Si, à une date encore incertaine, les Etats-Unis se retirent du jeu, le candidat le plus naturel au rang de première puissance mondiale sera, cette fois, la Chine. Il est certain que la croissance de ce pays lui permettra de se doter d'une armée encore plus considérable qu'elle ne l'est; elle maîtrisera bientôt la totalité des armements nucléaires et des missiles à moyenne et longue portée.
A Königsberg, au même moment, Emmanuel Kant, professeur de philosophie à l'université de la ville, élabire le projet d'un gouvernement unique de l'espèce humaine. En 1795, dans son Projet de paix perpétuelle, il propose une architecture mondiale du droit visant à la paix. Pour lui, les êtres vivants sont le produit d'un miracle qui n'a sans doute eu lieu qu'une fois, et la race humaine est unique, à peine différenciée par le climat. Mais l'humanité est fondamentalement mauvaise: seule l'application d'une règle de droit peut la conduire à la paix. Un droit qu'il nomme "cosmopolitique", retrouvant ainsi un concept des stoïciens. ce droit s'applique aux nations dans leurs relations et à l'Homme en tant que citoyen de l'humanité: "L'humanité constitue le but ultime, la nation n'est que le moyen."
Dans certains pays, comme les Provinces-Unies, quitter le pays ne suscite pas de difficultés.
En revanche, dans la plupart des monarchies, nul ne peut sortir sans l'accord explicite du prince. Voltaire propose de considérer le droit de circuler d'un pays à un autre comme une liberté fondamentale, et fustige les monarchies d'Europe qui interdisent à leurs sujets de sortir de leurs frontières. La reconnaissance de ce droit reste encore aujourd'hui un des premiers critères de reconnaissance d'une démocratie. Mais il ouvre en même temps sur un autre problème: si tout homme a le droit de parir de chez lui, a-t-il le droit de se rendre là où il veut? Et s'il ne le peut pas, comment pourrait-il quitter son pays quand nul ne voufra l'accueillir?
Au total, le débat mondial se déroule aujourd'hui principalement entre les Etats-Unis et la Chine. Le plus grand créancier et le plus grand débiteur discutent et décident ensemble, de plus en plus souvent, hors de toute institution internationale, de l'essentiel des grandes questions poltiques, financières, monétaires, écologiques, stratégiques.
Le peak oil (date à laquelle la production de pétrole deviendra provisoirement inférieure à la demande en raison de l'insuffisance des investissements consacrés à la prospection) est pour bientôt: la récente crise économique a ralenti l'exploration, ce qui va réduire l'offre à moyen terme, alors que la demande va augmenter massivement avec la reprise de croissance mondiale et l'arrivée sur la planète d'un milliard de personnes supplémentaires dans les dix prochaines années.
La deuxième limite, le peak oil absolu (date à laquelle commencera pour de bon l'épuisement des réserves) sera atteinte à une date incertaine. Pour les géologues de l'Association for the Study of Peak Oil, il sera atteint entre 2014 et 2018. Selon l'AIE (Agence Internationale de l'Energie) il sera atteint avant 2030.
Il faudra au moment du peak oil, diviser brutalement par quatre en vingt ans, en les rationnant, les quantités d'énergie fossile utilisées par personne. On ne voit pas comment les gouvernements d'aujourd'hui, dominants ou pas, et les instances internationales actuelles pourraient surmonter un tel choc.
L'Histoire a pour objet l'étude de la société humaine, c'est-à-dire de la civilisation universelle. Elle traite de ce qui concerne la nature de cette civilisation, à savoir: la vie sauvage et la vie sociale, les particularismes dus à l'esprit de clan et les modalités par lesquelles un groupe humain en domine un autre. Ibn Khaldoun, Introduction à l'histoire universelle (1395)
L'Histoire a pour objet l'étude de la société humaine, c'est-à-dire de la civilisation universelle. Elle traite de ce qui concerne la nature de cette civilisation, à savoir: la vie sauvage et la vie sociale, les particularismes dus à l'esprit de clan et les modalités par lesquelles un groupe humain en domine un autre. Ibn Khaldoun, Introduction à l'histoire universelle (1395)
Correction: le livre s'intitule "Demain qui gouvernera le monde" et non "Vers un gouvernement du monde.