Citations sur En France (23)
p.153 "La femme de Nénesse doit lui faire sa piqûre. Elle est infirmière, enfin, disons qu'elle a appris en regardant Dr House et Urgences à la télé."
« La biscuiterie a longtemps tourné sans syndicat. A l’embauche, c’était d’ailleurs la seule question : « Vous ne faites pas de politique, au moins ? On ne veut pas de ça ici. » Ensuite, on recevait la blouse et on commençait le lendemain. Jeannette, c’était pour la vie, la plupart des ouvrières ont plus de trente ans de service. »
Certains élèves, dans les établissements d'Hénin-Beaumont, revendiquent la "mode Marine Le Pen", qui consiste essentiellement à rouler des yeux fâchés, écouter de la musique électro et graver "Bougnoules" sur les tables de classe en clamant "Ici, on est connu mondialement pour voter FN."
A force de quais de gare et de pourquoi, les textes choisis pour ce livre ont un autre point commun : ils finissent par dessiner, en pointillé, un territoire, ou plutôt un pays. La France.
Les mines fournissaient tout, même travail, même toit, même identité. Et à la question "d'où viens-tu ?", il n'y avait qu'une seule réponse qui vaille : annoncer le numéro de la fosse où chacun s'enfonçait au petit jour, avec sa lampe et son casque.
La France. On croit connaître cet endroit qu'on appelle "chez soi". En réalité, c'est dans ce paysage familier que commence le mystère.
Quand les gens désignent les étrangers, ce n'est pas de nous qu'ils parlent, mais d'êtres imaginaires qu'ils aperçoivent à la télé et qui leur font peur. Les médias nous rendent paranos
p.22 "Ce sont les petits trucs de la vie qui font voter FN, pas les grandes théories. Quand une voiture descend la rue, sono à fond, trois fois de suite, je regarde les gens et j'en vois au moins dix qui passent du côté Front National."
« En 1975, quand il a été recruté, « le terme ouvrier à la chaîne était synonyme d’ « esclave moderne ». Aujourd’hui, on nous appelle « privilégiés » ». Il a fini par y croire. « Ce qui était une fatalité pour nous est devenu le rêve de nos enfants » ».
« Aubervilliers compte 42 % de logements sociaux , avec 5 000 personnes en attente. Ici, comme dans presque toute la région parisienne, il faut de huit à dix ans pour décrocher un F4 en HLM. »