Aubenas. J'adore cette femme. Oui c'est ainsi. J'ai pour elle un énorme respect où s'entremêle l'humaine et la professionnelle. Les Quais de Ouistreham m'avaient scotché. Je m'attendais à du sérieux avec
L'Inconnu de la Poste. Une fois encore, je n'ai pas été déçu.
Alors oui je suis en retard sur tous ceux qui l'ont déjà lu.
Le sérieux d'une longue enquête et l'écriture qui n'a rien de journalistique. On n'est pas dans l'épreuve de l'article où il est nécessaire d'aller au but. Et à force de saillies, de punchlines, devenir outrancier. Ce que j'aime chez cette auteure, c'est sa capacité à prendre le temps, à aller à la découverte de l'humain derrière le fait divers, l'atroce ou le transparent.
Ici, il s'agit d'errance, de peut-être, de faits. Aubenas ne juge pas. Il y a des gens pour ce faire. Si le style est parfois romanesque,
Florence Aubenas, n'oublie jamais qu'entre les pages, il y a des vrais gens. Elle glane les informations, les sentiments et les faits. Elle reconstruit l'histoire et nous entraine sur les pas de celui qui fut un jeune espoir du cinéma français, un môme perdu, sensible, Thomassin que la vie et les rencontres successives ont pu rendre violent, drogué. Jusqu'à ce jour où une femme, Catherine Burgod, est morte à la poste de Montréal la cluse. L'une est une victime innocente, l'autre un coupable sans doute trop facile.
A l'issue de cette enquête, chacun est libre de se faire son opinion. La force d'Aubenas est de rester digne en tout temps. Moi, j'ai choisi de ne garder à l'esprit que les errements de cet homme et le combat de ce père. Deux êtres que la vie cabosse.
Et j'ai déjà hâte de retrouver les prochains écrits de cette femme.