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Stéphane Audeguy, reconnu comme un romancier inventif et doté d'une très jolie plume depuis "La théorie des nuages" en 2005 propose pour cette rentrée de l'hiver littéraire 2020 un texte assez surprenant en imaginant les vies imaginaires d'un critique d'art quinquagénaire contemporain, Vincent à qui il revient à la conscience des bribes d'existences du passé, faisant résonner sa propre histoire d'amour avec la plasticienne Alice avec d'autres personnages de l'histoire,

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Vincent se retrouve ainsi tour à tour dans l'esprit de Nino, un juif répudié de Lisbonne qui part au 15e siècle qui tombe sous le charme de la beauté locale, Souaragui… ou bien dans celui d' Actéron, chasseur mythologique transformé en cerf pour avoir contemplé la nudité de la déesse Diane.

Le fil d'Ariane de toutes ces histoires d'amour est les relations entre Vincent et Alice, particulièrement sous le charme des peintres de la renaissance italienne .

Par la grâce et la folie de Stephane Audeguy, toutes ces histoires se retrouvent reliées entre elles et trouvent une correspondance entre les époques .

Stéphane Audeguy ose en effet tous les possibles dans ce récit libre et en même temps parfaitement construit : personnages imaginaires dialogues avec des héros mythiques ou romanesques dans un grand labyrinthe littéraire particulièrement érudit et audacieux.

"Depuis plus de trente ans Vincent se rend une fois par semaine au musée du Louvre, toujours en nocturne pour éviter la foule, le mercredi ou le vendredi. Sous la Pyramide, une chorale d'hommes vêtus de costumes écrus hésitant entre la soutane et le pyjama chantent quelque chose qui doit être médiéval, mais dont l'acoustique du lieu ne permet pas de saisir le détail."

Stéphane Audeguy se joue du temps de l'espace, de la rationnalité, en embrassant les histoires d'amour et mélangeant petite et grande histoire.

Le lecteur qui acceptera de se laisser happer par ce grand puzzle émotionnel, qui parait de prime abord décousu mais qui est pleinement maitrisé, sera récompensé par ce voyage hors normes totalement surprenant et dont la légèreté de la plume et la délicatesse de l'écriture nous emportent.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Stéphane Audeguy est un esthète : il a le goût de la beauté et du plaisir. Aussi, chacune de ses phrases revêt les beaux atours de la grâce et ses pages ressemblent à de charmants tableaux devant lesquels on s'attarderait volontiers. Pas de doute, c'est la classe. Ajoutez à cela une pensée originale, libérée, je dirais même insubordonnée, qui a su ne pas s'embourber dans la norme sociale et le carcan du conformisme, un rapport au monde à la fois poétique et extrêmement critique, enfin une érudition et une culture telles que l'on se sent bien petit quand on rédige une chronique sur le travail d'une telle pointure.
Oui, je suis impressionnée, vous l'aurez remarqué et ça me coupe un peu l'herbe sous le pied. J'admire toujours en me taisant. Mais bon, comme je suis là pour parler de son livre, alors je vais le faire !
Abordons le sujet : Vincent, (double de l'auteur?) 53 ans, critique d'art parisien, amoureux d'Alice, une artiste plasticienne, a été témoin d'un attentat qui a eu lieu près de chez lui. Depuis, il a des malaises fréquents et s'imagine (se rêve?) dans le corps d'autres personnes d'époques antérieures ou de lieux divers : il est Actéon, le chasseur, qui découvre Artémis nue se séchant délicatement au soleil. Il est aussi Philippe, jeune Juif new-yorkais qui quitte en 1942 les États-Unis pour devenir soldat et participer à la Seconde Guerre Mondiale en Italie. Il se métamorphose aussi en un peintre florentin de la Renaissance : Pierre de Côme ou en un jeune marin lisboète, Nino Caceres, qui va s'embarquer pour les côtes du Brésil au XVIe siècle… Il est aussi lui-même et revit, dans ses moments d'absence (ou de présence dans un ailleurs enfoui au plus profond de son être) son enfance dans une fade banlieue, la découverte de la sensualité, de la sexualité, ses années d'étudiant…
Concrètement, cela donne lieu à un récit dans lequel vont alterner différents personnages (qui n'en sont peut-être qu'un seul… des doubles de Vincent), différentes époques. le fil conducteur ? Il est annoncé dans le titre : l'amour, la relation au corps de l'autre, le désir, la mort, la liberté…
Le titre étant au singulier, est-ce à dire que finalement, Vincent est multiple, indéfinissable, inclassable, qu'il tient d'Artémis et de Philippe, de Pierre et de Nino, qu'il est « homme et femme, pauvre et riche, inconnu et célèbre… » à la fois, qu'il porte en lui le désir de l'un, la féminité et la violence de l'autre ?…
« Ces vies qui assaillent Vincent sont si différentes qu'un jour il saisit, en souriant de sa naïveté, cette évidence : il n'y a aucune raison valable de considérer que celle qui jusqu'à maintenant dominait son présent est la plus importante. »
Toutes les histoires d'amour n'en sont qu'une aussi peut-être, comme l'indique le titre, dans son apparente banalité… Une sous différents visages… Qui sommes-nous au fond ? Sommes-nous réduits à n'être qu'un genre, qu'un sexe, qu'une fonction, qu'une vie ? Les personnages évoqués ont en commun le fait d'être libres : ils suivent leur destin et soudain, au détour du chemin, s'offrent l' audace du pas de côté, du coup de folie. Ils font soudain une pause dans leur histoire : ils ne sont plus chasseur, marin, peintre, soldat mais amoureux, fous de sensualité et ivres de jouissance, de beauté et de lumière, prêts à entraîner l'autre (ou à se laisser entraîner) dans des espaces inconnus, interdits, comme suspendus dans le temps...
D'un personnage à l'autre, d'une situation à l'autre se forme un maillage étroit d'échos et de thèmes récurrents qui tissent les histoires entre elles, créent des correspondances entre les hommes, les époques, le réel et le mythe, la réalité et la fiction.
En tout cas, si j'ai admiré l'écriture de ce roman et dans une certaine mesure sa construction, j'ai trouvé que les parties « historiques », notamment celles concernant Philippe, par leur longueur, déséquilibrent et cassent le rythme de l'ensemble. Peut-être eût-il été nécessaire (le débat reste ouvert) d'accorder moins de pages (et donc de laisser au second plan) des personnages auxquels le lecteur ne s'attache pas vraiment. Autant les réflexions de Vincent m'ont passionnée, autant j'ai parcouru les passages historiques en traînant un léger ennui.
C'est dommage parce que ça risque de détourner d'un bel ouvrage un certain nombre de lecteurs...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Une belle découverte.Le titre paraît banal. le début du livre nous amène, sans un style beau et limpide , dans l'Antiquité et ses mythologies.Une histoire de chasse et d'amour.Nous changeons brusquement d' époque.Le lecteur un peu assidu connaît cette construction romanesque qui peut vite virer à la confusion. Un exemple récent avec Laurent Gaudé, Écoutez nos défaites où les changements historiques dans dans le temps et l'espace nuisent à la force du livre
Avec Stéphane Audeguy, l'impression est tout autre .On comprend rapidement l'intention de l' auteur et le titre de l' ouvrage
Le texte labyrinthique, fluide et envoûtant nous amène chez les Médicis,en Italie pendant la seconde guerre mondiale, au Brésil avec les colonisateurs et dans la mythologie qui reste présente tout au long du livre
L' histoire est celle de Vincent, critique d'art, libertin des années 1980 dont la vie tourne autour de l'art et de l' érotisme. il rencontre Alice plasticienne , amoureuse de la beauté et de la peinture. Leur histoire de amour se fera à travers l'art
Vincent rêve à des vies antérieures toujours avec le thème de l' amour mais aussi de la chasse , de la violence et de la mort qui ne sont jamais bien loin
Certes le livre n'est pas facile.Vincent Audeguy est très cultivé et le texte pourrait paraître ardu pour un lecteur avec une culture générale solide
mais pas forcément spécialiste des époques évoquées dans le livre,J'ai pensé à deux très beau livres: Mathias Enard et Boussole et Stephen Greenblatt et son Quatroccento, deux livres magnifiques et érudits mais qui demandaient t l'aide d' un dictionnaire pour comprendre la subtilité des textes
Stéphane Audeguy évite cet écueil souvent rédhibitoire et nous livre un très beau texte fluide , original et surprenant
Un texte très construit, très travaillé. Ce qui paraissait troublant , voire confus , au début du livre apparaît de plus en plus limpide au fil des pages
Une histoire d'amour bien belle . Un écrivain exigeant qui écrit avec une délicatesse infinie un bien beau livre sur un sujet éternel.
Beau travail
C' est le premier livre que je reçois, à ma grande surprise, dans ma boîte aux lettres .Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil pour cette belle surprise
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Tout d'abord merci à la Masse Critique de Babelio et aux editions du Seuil pour l'envoi du livre de Stéphane Audeguy : Histoire d'amour.
C'est un livre déroutant, érudit et qui malgré le fait qu'il picore dans des temps différents, de la mythologie à la renaissance italienne en passant par la seconde guerre mondiale ou encore les rivages du Brésil, a une unité de ton, d'écriture.
C'est tout le savoir faire et le talent de Stéphane Audeguy.
L'unité de ton et le thème central du livre est l'histoire d'amour sous toutes ses formes et à tous les instants. Érotisme, Amour, Partenaires mais aussi le rapport de l'art à l'amour et inversement.
Le personnage qui nous relie à toute cette histoire d'amour, c'est Vincent.
Quinquagénaire il vit a Paris et il aime Alice. Leur passion entre en résonance avec d'autres amours, d'autres époques.
Et Vincent devient Acteon personnage mythologique. ...
Laissez vous emporter par l'écriture de Stéphane Audeguy.
Accepter de ne pas tout connaître de la mythologie et puis peu à peu la lecture fait sens.
La violence,les amours , l'érotisme, la description des tableaux de Piero di Cosimo.
Vincent, Acteon, Piero di Cosimo, Laurent de Médicis, Chiron, même homme, même âme, même conscience.
Et pourquoi pas ?
Une belle decouverte
Lien : https://auxventsdesmots.word..
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En fil conducteur de ce roman, l'histoire de Vincent, quinquagénaire qui revient sur sa vie surtout de la découverte de la sexualité, de ses expériences libertaires à une relation plus stable et épanouie avec Alice de 20 ans sa cadette.

Passionnée d'art, on découvre et détaille avec lui quelques oeuvres.

Entre chaque chapitre, un voyage historique dans la mythologie, la seconde guerre mondiale, la renaissance et la famille Médicis ou encore la vie d'un jeune prisonnier d'une tribu d'Amérique du sud. le point commun déstabilisant au début et qui surgit au fil des pages : l'amour, celui de la chasse, de la guerre, de l'art, de la vie, de l'autre ...

Un roman érudit et exigeant, passionnant à certains moments plus lassants à d'autres (en particulier pour moi les passages sur la guerre) qui laisse perplexe quant à sa construction mais qui au final se laisse lire avec plaisir.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Malgré la fadeur de son titre, "Histoire d'amour" est un récit à la fois complexe et singulier, celui de Vincent et de ses avatars. À l'instar du film, Vincent change d'identité. Mais la comparaison avec la fable pseudo-écologique s'arrête là, car ici, point de niaiserie. Victime du terrorisme nucléaire et de radiations qui l'ont contaminé, Vincent est la proie d'un mystérieux phénomène qui le fait se métamorphoser et se multiplier dans l'espace et dans le temps de façon onirique : le voilà chasseur de la mythologie grecque, soldat de la Deuxième Guerre mondiale, peintre florentin de la Renaissance, marin portugais à la découverte du Nouveau Monde. Les souvenirs de Vincent se mêlent à ceux de ses avatars et le perturbent. « Il croit être devenu fou parce que lui reviennent brusquement à la conscience des bribes d'existences multiples, surgies d'autres espaces et d'autres temps. » Et je me suis moi aussi demandé où tout cela allait nous mener. On comprend petit à petit que le fil rouge entre ces vies multiples est l'amour et son pendant, la mort. Mais si aucune histoire d'amour ou de mort n'est semblable à une autre, elles sont cependant remplies d'échos et de correspondances qui tissent une délicieuse toile dans le récit. Et cette somme un peu folle d'aventures permet d'éclairer le parcours complet de la vie de Vincent, lui qui n'a jamais connu la guerre ou la violence, mais la voit se diffuser dans la société, lui qui a vécu à une époque de libération des moeurs, mais se rend compte qu'elle cache un nouvel ordre petit-bourgeois. À tel point que Vincent a le sentiment d'être devenu « définitivement étranger à la société dans laquelle il vit ». Ainsi derrière les aventures romanesques, amoureuses, historiques et artistiques de Vincent et de ses doubles, Stéphane Audeguy dresse le tableau avec ironie et douceur d'un être à l'affut de l'émotion, mais désabusé par une société où l'amour est menacé. La rencontre de Vincent avec la merveilleuse Alice va lui permettre de réaffirmer sa singularité et de « ne pas céder sur son désir ». Leur histoire d'amour se dira par l'art, par la beauté et la peinture dans un langage amoureux réinventé. Sans doute, un message à destination du lecteur.
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Un auteur érudit, en matière historique et artistique, et des réflexions critiques que je partage sur l'art contemporain et son enseignement.
Une construction qui aurait pu être intéressante, avec un même héros dont on suit le parcours à l'époque contemporaine mais aussi à différentes époques passées
et dans différents lieux (de la mythologie grecque à la seconde guerre mondiale).
Mais un héros qui n'est pas vraiment sympathique ni attachant et une histoire que je n'ai pas aimée. Cette « histoire d'amour » aurait d'ailleurs tout aussi bien pu s'intituler histoire de sexe (entre hommes, entre hommes et femmes, représentation artistique du sexe) ou histoire de violence (chasse, guerre, fanatisme religieux), on est en tous cas très loin de l'amour romantique.
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